Un Bonsaï est un arbre ou une plante dans un pot. Ce mot signifie littéralement une plante (Généralement un arbre ou un arbuste) cultivé sur un plateau ou dans un pot. Cet arbre est miniaturisé en taillant et ligaturant ses branches et ses feuilles. On le rempote régulièrement afin de tailler ses racines à l'intérieur et à la surface du pot (Le Nebari ), afin d'en faire une œuvre d'art ressemblant à un arbre dans la nature.
Historique :
Les Chinois furent les premiers à cultiver des arbres en pot dans un but esthétique, à l'ère de la dynastie des Han ( 206 av. J.C - 220 ap. J.C). À cette époque on ne parlait pas encore de Bonsaï mais de Pun-ching (Représentation d'un paysage dans une coupe). Peu après, sous la dynastie Qin (220 - 581) apparaissent les Pun-saï (Arbre unique dans une coupe).
Les Bonsaï tels que nous les connaissons aujourd'hui ont été codifiés au Japon .
L'art du Bonsaï gagna le Japon aux environs des 6éme et 7éme siècles avec les moines, qui amenèrent aussi le Bouddhisme . Cet événement est confirmé par le célèbre rouleau du moine Bouddhiste Honen de l'époque Kamakura (1192 - 1333 après J.C), la représentation de petits arbres alignés dans des coupes. Or il faut savoir que les œuvres de ce moine retracent surtout la vie à la période Heian (794 - 1191 après J.C). On peut donc raisonnablement en conclure que cet art apparut au Japon au plus tard en l'an 800 .
Sous la dynastie Yuan (1279 - 1368 après J.C), des ministres et des marchands japonais vont ramener des arbres dans leur pays. Cependant cet art ne sera réellement intégré au Japon que lorsqu'un fonctionnaire chinois, Chu Shun-sui, fuyant la domination mandchoue en 1644, emportera sa collection avec lui. Il initiera ainsi quelques Japonais à la culture des futurs arbres en pot appelés Bonsaï.
Pendant longtemps les Bonsaï furent réservés aux classes dominantes, féodales et religieuses, appréciant surtout les Bonsaï colorés. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas et bon nombre de Japonais s'adonnent à la culture du Bonsaï, renouant ainsi avec les traditions ancestrales. La première exposition nationale de Bonsaï à Tokyo date de 1914. La culture du Bonsaï n'a été reconnue comme art au Japon qu'en 1934 . Depuis lors une exposition annuelle se déroule au musée d'Art de la capitale.
Les Dimensions :
Les Bonsaï sont habituellement regroupés en trois catégories concernant leur dimensions, de nombreux noms japonais distinguent avec précision les différents paliers, mais on compte souvent "le nombre de mains" qu'il faut pour porter le Bonsaï, ainsi :
Le Bonsaï à une main, de 5 à 15 cm appelé Mame ou Shohin est souvent très fascinant pour l'amateur, on parle souvent de "Mini-bonsaï". Cette taille restreint de manière conséquente le nombre de variétés qui sont susceptible d'être travaillé en Mame, de trop grandes feuilles qui seraient difficilement réductible donneraient à l'arbre une disproportion inesthétique (Quelques variétés répandues : Buxus, Lonicera nitida, Acer palmatum, Pinus pentaphylla, Ulmus parvifolia, Juniperus chinensis et Serissa, Carmona, Portulacaria).
La culture est plus délicate que pour un arbre plus grand, le pot étant de petite taille, la terre va s'assécher très rapidement et demande un soin constant, en été par exemple où il nécessite plusieurs arrosages par jour.
Le Bonsaï à deux mains, de 15 à 60 cm appelé Kotate-mochi ou Komono jusqu'à 30 cm, puis Chumono jusqu'à 60 cm est sans doute le plus répandu chez les amateurs, sa taille permet de travailler avec beaucoup plus de finesse la structure et la ramification de l'arbre et ainsi donne plus de liberté créatrice au bonsailliste. A peu près toutes les variétés conviennent à cette catégorie.
Le Bonsaï à quatre mains (Il faut en effet deux personnes pour porter ces grands Bonsaï), de 60 cm à 1.20 m voire plus, appelé Omono était autrefois au Japon un signe de la prospérité du propriétaire, aujourd'hui, il reste un Bonsaï imposant et souvent vénérable par son âge.
Les Styles :
Les Bonsaï que l'on voit dans la grande distribution, de par leur mode de production possèdent un défaut majeur (Outre les grosses plaies bien souvent indélébiles) : ils se ressemblent tous et ainsi nous aurions du mal à parler d' Art à propos de végétaux cultivés de manière non pas individuelle mais de masse. Pourtant il existe une classification de styles fondamentale que tout créateur de Bonsaï ne peut ignorer (On peut tout de même transgresser les règles comme dans tout Art mais qu'après son assimilation).
Bien souvent un Bonsaï fait partie de plusieurs styles distincts, il n'existe aucune loi rigide dans la création d'un Bonsaï du point de vue esthétique.
La création des styles renvoie constamment aux formes des arbres dans la nature, les professionnels conseillent d'ailleurs de ne pas s'inspirer d'autres bonsaï pour leur création, mais directement des arbres dans la nature.
Ainsi le Bonsaï ne cherche pas le mimétisme avec la nature, mais l'évocation en miniature de la puissance de l'arbre, il doit posséder l'essence d'un grand arbre.
Les styles ne sont pas classés par ordres d'importance, cela étant sujet à controverse, néanmoins, les premiers styles sont les plus courants.
Les formes
Chokkan : Tronc droit formel. Très apprécié des puristes, la ligne que dessine le tronc est difficile à obtenir, il doit en effet être conique tout en restant parfaitement droit.
Tachiki (Ou Moyogi ) : Tronc droit informel. Le tronc révèle quelques courbes, il est parfois le résultat d'un Chokkan raté, néanmoins, l'arbre peut être très esthétique.
Shakan : Tronc incliné, comme penché par le vent.
Kengai : Tronc en cascade, il retombe en dessous du pot. De nombreux arbres poussant à flanc de montagnes donne l'impression de "tomber dans le vide".
Han-Kengai : Tronc en semi cascade, en général, le sommet de l'arbre le plus bas ne dépasse pas le bord du pot. On voit dans certains cas un autre sommet qui monte mais reste cependant assez bas.
Bankan : Tronc tortueux s'enroulant sur lui-même en torsade. C'est l'image populaire que les gens se font du bonsaï, en France du moins : "un arbre qui souffre", il est vrai qu'il s'inspire des arbres qui ont eu des difficultés dans leur croissance.
Bunjingi, style du "lettré" : Ce style se distingue fortement par rapport aux autres, le tronc mince reste dénudé sur une grande partie avant de montrer quelques masses de feuillages uniquement dans la partie aérienne. L'ensemble donne une impression de légèreté et une grande élégance. Dans nos régions on peut le comparer aux pins sylvestres ou au pins laricio (Pin de corse).
Hokidachi : En forme de balai, le tronc droit distribue tout le feuillage à partir du même point (Situé au tiers ou à la moitié de l'arbre). Le feuillage se répand de part et d'autre dessinant un rond ou un ovale. Le Zelkova carpinifolia est l'arbre représentatif de ce style dans la nature, ainsi on le traite souvent ainsi en bonsaï, sa ramification fine met en valeut ce style en hiver.
Fukinagashi : Battu par le vent, à la différence du Shakan , les branches et le tronc expriment un même mouvement.
Neagari : Les racines sont exposées au dessus du niveau de terre.
Sekijoju : Les racines enserrent la roche avant de plonger dans la terre.
Ishitsuki : L'arbre (Ou les arbres) est plantés dans la roche (Celle-ci contient de la terre).
Sabamiki : Tronc fendu et déchiré.
Sharimiki : Tronc écorcé à la façon des arbres soumis à des catastrophes naturelles.
Nejikan : Le tronc partiellement tortueux, parfois enroulé sur lui-même comme le fait le grenadier dans certains cas.
Takozukuri : Le tronc et les branches sont sinueux.
Bonkei ou Saikei : Paysages miniatures
Troncs multiples (En nombre de tronc : 1 : Tankan , 2 : Sokan , 3 : Sankan , 5 : Gokan , 7 : Nanakan , 9 : Kyukan , + de 9 : Tsukami-Yose ), les spécificités sont :
Kabudachi : Tronc groupés sur une racine.
Korabuki : Troncs groupés sur une souche en forme de carapace de tortue.
Nestsunagari : Plusieurs troncs sortent d'une racine sinueuse. Les ormes créent souvent cet aspect dans la nature.
Ikadabuki : Tronc en radeau, l'arbre, couché par terre crée de nouveaux troncs avec ses branches.
Plantations de groupes (En nombre d'arbre : 2 : Soju , 3 : Sambon Yose , 5 : Gohon Yose , 7 : Nanahon Yose , 9 : Kyuhon Yose , + de 9 : Yose-ue )
Âge des Bonsaï :
Le plus vieux Bonsaï du monde
C'est un Pinus Parviflora qui daterait de 1500,
il est toujours visible au Takagi Bonsai Museum de Tokyo
Les Bonsaï peuvent atteindre un âge très vénérable.
Au fil des années, les techniques ont évolué, ce qui permet à l'amateur de changer la hauteur et la direction de la croissance de l'arbre, et dans certains cas de nanifier le feuillage de la même façon que l'arbre. Aujourd'hui, la culture des Bonsaï est un art : de la sculpture vivante. Il y a certaines formes classiques et traditionnelles que l'on peut trouver et suivre, mais la règle de base pour les Bonsaï personnels est "si tu aimes ce à quoi il ressemble, c'est un beau Bonsaï".
Chaque année a lieu à Tokyo la Kokufu Bonsai Ten , ou sont exposés les plus beaux Bonsaï du monde.
Espèces utilisées :
On pense souvent que les Bonsaï sont obtenus à partir d'arbres spécifiques à cet art. Il est vrai que certains arbres sont plus couramment utilisés, notamment les essences d'arbres à petites feuilles à l'état naturel (Qui seront donc plus simple à nanifier par la suite que d'autres) mais un Bonsaï peut être créé à partir de n'importe quelle essence d'arbre ou de buisson. Les essences les plus classiques sont les pins noirs japonais (Pinus thunbergii ), les pins à cinq aiguilles ( Pinus pentaphylla ou Pinus parviflora au Japon), les genévriers ( Juniperus chinensis var. Sargentii ), les ormes de Chine et les érables japonais.
En général, on utilise des variétés à petites feuilles, fleurs et fruits. A noter que si certaines techniques permettent de réduire la taille des feuilles, celle des fleurs et des fruits n'est jamais modifiable.
Espèces rustiques les plus courantes
Forêt d'érables japonais ( Acer palmatum )
Forêt de Ginkgo biloba
Bonsaï de Pin blanc du Japon (Pinus parviflora)
Bonsaï de Pinus
Bonsaï sous la neige
Bonsaï sous la neige
TAILLE ET MISE EN FORME
Rempotage d'un Bonsai
Pot en bambou tressé, signé
3 SORTES DE BONSAI : Kengai, Bankan, Fukinagashi