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L'ART DE L'ENCENS JAPONAIS "KODO"

 

Invitation à l'encens japonais

Il commence sous la fleur de la paix, avant la chute des fleurs de pruniers. Avant dans les temples japonais, les moines brûlaient de l'encens et les senteurs parfumées mélangées avec de l'encens parfumaient les manches des Kimono. Pour la fabrication de l'encens, ils utilisaient le pin naturel, le cèdre, la lavande et les fleurs de la nature.

L'art de l'encens japonais fut longtemps un hommage à la nature elle-même. Un des premiers grands du Japon fut appelé "Baika" qui signifie "prune" en japonais.

 

Maitre de Koh-do

 

Peut-être une façon de regarder au travers de cette poésie, l'osmose entre la nature, l'encens et l'humanité :

Je respire la fumée d'encens frais du brasier en métal,
Alors pensais-je à un poème pour mon cher ami Lu Wa.
Mon bois de santal joyeux compagnon crache la fumée de fleurs de prunier,
Ressemblant à du brouillard trouble de l'autre monde.
C'est peut-être l'âme de mon ami, l'homme de la vieille montagne,
Dans les motifs denses de la fumée de l'encens ?

Kan Po, En mémoire de..

 

Cérémonie du Koh-do

 

Certes, le lien entre la poésie et l'encens vient de la connexion entre la poésie et la nature. . .

Est-ce que le sens de l'odorat exerce un plus grand effet sur nos émotions que nos autres sens?

Même aujourd'hui, au Japon, il existe une forte relation entre la nature, l'encens, la poésie et l'esprit humain.

 

 

L'ORIGINE DE L'ENCENS AU JAPON

Au Japon, l'encens fait son apparition avec Ganjin, un moine Bouddhiste de la Chine des Tang, arrivé dans l'archipel nippon en 754. Ce moine vénéré, célèbre pour avoir introduit les préceptes du Bouddhisme, a également joué un rôle important dans l'histoire de l'encens. Par le biais de l'encens médicinal et de la pratique du Nerikoh (Boulettes d'encens mélangés), Ganjin fait pénétrer au Japon la florissante culture des fragrances de la dynastie des Tang en Chine.

 

Les Geisha respirent les parfums d'encens

 

Takimono, une variété de Nerikoh, est préparée à base d'un encens en poudre pour usage médical, en y ajoutant des agents liants comme le nectar et la mélasse. Il n'y avait pas d'encens parfumé au Japon avant le Nerikoh, et les gens avaient pour habitude de brûler de l'encens médicinal pour produire une odeur. Le Nerikoh est un mélange d'ingrédients et les différents mélanges ont créé des senteurs aux différences subtiles. En résultat, les gens ont commencé à créer leurs senteurs préférées à partir de concoctions originales. Dans ce contexte, l'encens n'est désormais plus utilisé comme offrande lors d'une cérémonie religieuse, mais comme un plaisir délicat, appelé Soradakimono, destiné à apprécier des arômes précieux. C'est le début de l'univers esthétique et artistique et de l'usage délicat de l'encens au Japon.

 

Akoda koro, brûleur d'encens

 

Les nobles de la cour à l'ère Heian (Du 8ème au 12ème siècle), à la recherche de fragrances exquises et sophistiquées, préparaient des Takimono originaux pour leur usage personnel. Des mélanges différents étaient utilisés selon les heures, les occasions et les saisons, en fonction de l'humeur du moment. Les gens de la cour brûlaient leur mélange favori d'encens pour imprégner leurs vêtements ou pour parfumer les pièces destinées à recevoir leurs invités.

Un jeu avec l'encens, appelé "Takimono awase", dans lequel les participants sont en compétition pour obtenir de meilleurs parfums, commence également durant cette période. Incapables de se satisfaire des senteurs simples des fleurs et des fruits de la nature, les nobles de la cour créent des senteurs pour leur plaisir, posant ainsi les fondations d'une culture particulière de l'encens, fermement rattachée à un sens aigu du passage des saisons. C'est ainsi que les qualités essentielles du Koh-Do, ou de la Voie de l'encens, ont été formées.

 

Différentes sortes d'encens

 

Les 10 vertus de l'encens

Les "Dix Vertus de l'Encens", répertoriées dès le 15 ème siècle (Epoque Muromachi), énumère une liste de dix qualités provenant de l'utilisation de l'encens. Ces dix vertus ont traversé les temps depuis 5 siècles et sont toujours citées aujourd'hui comme représentatives de l'esprit de l'encens.

 

 

Après l'établissement de ces Dix Vertus, l'encens évolua, et de l'élégance sophistiquée de la Cour, il acquit progressivement le caractère d'une discipline : la Voie de l'encens ou Koh-Do.

 

Les Dix vertus de l'encens

 

Depuis la période de Muromachi (1336-1573), il est dit que le Kodo aurait dix bienfaits physiques et psychologiques ou vertus :

  1. Facilite la méditation, en transcendant les sens
  2. Purifie le corps et l'esprit
  3. Soulage des pensées obsédantes et calme l'esprit
  4. Favorise la vigilance en maintenant l'esprit attentif
  5. Nous accompagne dans les moments de solitude
  6. Apporte un sentiment d'harmonie la paix, même sous le stress
  7. Quand il abonde, en brûler beaucoup ne lasse pas
  8. Quand il vient à manquer, en utiliser peu est également satisfaisant
  9. Ne se dégrade pas, même au cours des siècles il conserve son arome
  10. Ne fait aucun mal, même si il est utilisé tous les jours

 

 

La fabrication de l'encens

L'encens est à la fois un art et une ancienne tradition Japonaise. Les personnes qui fabriquent l'encens sont appelées des "Mélangeurs d'encens" et elles suivent un long apprentissage, afin de connaitre les secrets de fabrication, ainsi que les propriétés des encens. Ce n'est qu'après ce long apprentissage qu'elles peuvent aspirer à devenir "Maître Mélangeurs".

 

Maitre mélangeurs d'encens

 

Ici, il n'est pas juste question de recettes secrètes, de techniques ou de créativité, bien que ceux-ci jouent tous un rôle important dans l'élaboration des encens. Elle comprend également le développement d'un odorat raffiné et l'acquisition des connaissances de tous les ingrédients.

 

Matériels pour la préparation de l'encens, Koh-do ou Sonae-ko

 

Ce sont des compétences personnelles développées par la propre expérience de chaque mélangeur d'encens et ne pas simplement connaitre l'aspect et le nom des plantes, ce sont des compétences réservées aux botanistes et aux biologistes. Les Maitres d'encens sont intimes avec les matières qui composent l'encens, mais sur un tout autre plan. Celui de passer des années à travailler avec ces matériaux.

 

 

Les types d'encens qui, aujourd'hui, sont encore produits au Japon :

 

Différentes sortes d'encens

En bâtonnet, en cône et en spirale

 

Le Shoko (L'encens concassé)

La composition de base du Shoko comporte les cinq ingrédients de base des Sutra Bouddhistes : Les bois d'aloès (Vairochana- de la famille des Bouddha), le clou de girofle (Akshobya - Vajra ou de la famille de la Sagesse), le Bois de Santal (Amitabha - Padma ou de la famille du Lotus) , le Curcuma (Amogasiddhi – de la famille du Karma), le Bornéol (Ratnasambhava – de la famille du Ratna).

 

 

Le Shoko peut être brulé sur du charbon de bois ou sur un lit d'encens en poudre (Makko). Au Japon, ce fut le premier type d'encens. Il est utilisé pour certaines pratiques rituelles, tous les ingrédients cités ci-dessus peuvent être utilisés seul ou combinés. Ces cinq ingrédients ont parfois été substitués par d'autres, pour être utilisés dans certaines pratiques religieuses et aujourd'hui contiennent donc généralement plus que les cinq ingrédients d'origine.

 

Le Zuko ( L'encens en poudre)

Le Zuko est une poudre d'encens utilisée pour purifier les mains ou le corps avant de donner des offrandes d'encens et pour la pratique de cérémonies.

 

 

Comme les Shoko, ils sont souvent composés d'une simple poudre comme le bois de santal, ou d'une combinaison de trois ou cinq ingrédients et comme les Shoko d'aujourd'hui contiennent généralement plus que les cinq ingrédients de base.

 

Les Neriko (Les boules d'encens mélangés)

Les Neriko sont fabriqués à partir de billes de bois d'encens, d'épices et d'herbes mélangées à du miel ou de la chair de prune et finissant de mûrir dans des bocaux.

 

 

Le Neriko est utilisé en hiver pour la cérémonie du thé japonais. C'est aussi, l'encens qui est mentionné dans le "Conte de Genji" et qui fut largement utilisé dans les premiers temps pour parfumer les manches de nobles japonais.

 

Le Koh Boku (Le bois d'encens)

Les bois d'encens, comme le bois d'aloès sont devenus populaires au cours de la période Kamakura, (1185-1333) et furent utilisés seuls.

Le "O-JUKKO" ou de son autre nom le" RAN - JYA - TAI ".

Célèbre morceau de bois d'encens provenant du Laos / Vietnam.

L'Empereur du Japon et plusieurs dignitaires japonais eurent le privilège d'y couper des fragments.

 

La diversité et les différences entre tous les bois d'aloès fournirent un merveilleux choix, apprécié des collectionneurs.

 

Vue grossie de l'écorce d'un Koh Boku, d'où sera tirer l'encens

 

Semblable à la collections des vins fins, les différents types étaient recueillis et classés, et finirent par devenir la base des jeux et du Kodo Kumiko, qui perdure encore à ce jour. Normalement, les morceaux de Koh Boku sont chauffés sur une plaque de mica posée sur un morceau de charbon de bambou.

 

 

Le Koh-do : Cérémonie de l'encens japonais

Aujourd'hui, la cérémonie de l'encens japonais appelé Koh-do, ou Kou-dou est un art raffiné qui fut transmis depuis des siècles. Il faut plusieurs années d'étude et une bonne dose de pratique pour effectuer correctement la cérémonie de l'encens. L'art de la cérémonie du thé japonaise est elle-même très difficile et il faut environ 15 années pour la maîtriser. L'art de Koh-do lui en demande plus de 30 ans !

 

Le Koh-do : Cérémonie de l'encens japonais

 

Le Koh-do peut être apprécié à plusieurs niveaux. Vous pouvez participer à l'un des concours ou à des cérémonies données par un maître de Koh-do, ou dans de nombreux magasins et centres culturels Japonais, où vous pouvez apprendre les bases et pratiquer chez vous avec vos amis.

Aux débuts des concours d'encens et les jeux commencèrent à l'origine dans les maisons, bien avant l'apparition des maîtres d'encens ou des écoles de Koh-do.

 

Maïko (apprentie Geisha) s'exerçant à la pratique du Koh-do

 

Le chapitre du livre Umegae (Branche de prunier) dans "Le Conte de Genji" parle de concours d'encens et de l'encens mélangé avec du miel.

 

Extraits du Conte de Genji

"Le Prince Hotaru vint au dixième jours du deuxième mois. Une douce pluie tombait et le prunier rose près de la véranda était en pleine floraison et exaltait mille parfums. Les cérémonies devaient se dérouler le lendemain. Très proche depuis l'enfance, les frères admiraient les fleurs quand une note est arrivée, attachée à une branche de prunier à partir de laquelle la plupart des fleurs étaient tombés."

"La Princesse Asagao lui envoya de grosses boules d'encens parfumés dans deux pots, l'un indigo et l'autre blanc, le premier décoré avec une branche de pin et le second avec une branche de prunier. Bien que les cordons et les nœuds fussent d'aspect conventionnel, il détecta immédiatement la main d'une dame de goût. Il inspecta les cadeaux et les trouva admirables. Le prince vit un poème écrit à l'encre légère dont il lut doucement tout son contenu. "Ses fleurs tombées, le prunier n'est plus d'aucune utilité. Laissez son parfum pénétrer dans les manches d'une autre. "

 

L'osmose entre l'encens et la nature

 

Ici nous avons une description de l'encens ou Awaseko. Les concours de cette période résidaient dans des jugements de qualité et des propriétés de l'encens et non pas à des "Jeux de devinettes" tel qu'ils seront pratiqués pendant les périodes ultérieures.

Le temps était venu de sentir les parfums. "Il devrait être utilisé lors d'une soirée pluvieuse", déclara Genji. "Et qui d'autre peut mieux les jugez que vous?" Il apporta le nécessaire à encens. Un échantillon des plus merveilleux étaient exposés devant le prince, les femmes durent déterminer qu'elle était la fabrication qui présente les meilleurs avantages. "Je ne suis guère celui qui sait», dit le prince. Il alla très attentivement vers l'encens, tentant de trouver un défaut, si délicat soit-il, car les meilleurs parfums sont parfois juste un peu trop insistant ou trop fade.

 

Geisha en pleine cérémonie de Koh-do

 

Genji envoya deux parfums de sa propre composition. Comme il est dans l'ancienne tradition de la Cour d'enterrer à côté les gardes des encens parfumés, il les avait enterrés près du ruisseau qui coulait entre le hall principal et l'aile ouest. Il envoya son fils Koremitsu, maintenant devenu conseiller, de les déterrer. Yu Giri les lui apporta. "Vous m'avez assigné une tâche plus difficile", déclara le prince. "Je crains que mon jugement ne soit un peu enfumé." La même tradition avait fait son chemin pour plusieurs des participants. Chacun d'eux avait ingénieusement ajouté des touches personnelles originales. Le prince fut confronté à de nombreux problèmes intéressants et délicats.

Malgré l'autodérision de son poème, Asagao vit son encens d'hiver dénommé "Sombre" jugé comme étant le meilleur, encore plus doux et plus profond que les autres. Le prince décida qu'il serait classé parmi les senteurs d'automne et dénommé "Chambellan des fumées", comme on devait les appeler. Genji qui était relativement un intime n'a cependant pas insisté.

 

Boites d'encens

 

Des trois Murasaki, le parfum de prune ou de printemps fut particulièrement bon et original, avec une acidité plutôt audacieuse. "Rien ne va mieux avec une brise de printemps qu'une fleur de prunier", déclara le prince. L'observation de sa concurrence pendant le trimestre d'été, la "Dame de fleurs d'oranger" possédait des caractéristiques tout en retenue, aussi discrètes qu'une traînée de fumée dans un encensoir. Elle a finalement présenté un parfum d'été unique, avec un mélange de feuilles de lotus, piquant et doux, mais tenace. Au cours de l'hiver la "Dame Akashi" n'avait que peu de confiance, de pouvoir tenir tête à une telle concurrence. Elle a finalement déposé un sachet de "Cent rythme ", une adaptation de la formule que Minamoto Kintada avait concocté pour le premier empereur Suzaku, il était d'une délicatesse et d'un très grande raffinement. Le prince annonça que chacun des parfums était évidemment le fruit d'une réflexion et que chacun pouvait le recommander."

A partir des chapitres du "Conte de Genji", le Genji-mon fut créé afin d'être utilisé dans le jeu Kodo "Kumiko" appelé", "Genji-ko ou Genji-mon".

 

   

Le Conte de Genji

A l'origine, le conte de Genji pouvait inclure des illustrations comme c'était courant à cette époque. Toutefois, les plus anciennes illustrations ayant survécue, ou les parchemins, commencent à apparaître bien après. Au Japon, il y a peu de gens qui ont déjà entendu parler de la cérémonie de l'encens japonais, tandis qu'ils sont très familiarisés avec le Genji-mon qui ont été inclus aux chapitres du "Conte de Genji "par les premiers Maîtres d'encens, dans le but de jouer au jeu d'encens, le "Genji-ko."

 

Le Conte de Genji

 

Le Genji-ko est un des nombreux "Jeux d'encens" appelé "Kumiko". Le Genji-mon a commencé à apparaître sur des tablettes de bois Ukiyoe de la période Edo (1603-1867). Et beaucoup de gens associent le Genji courant avec les chapitres originaux du "Conte de Genji" au lieu du Kodo.

 

Pot d'encens

 

C'est peut-être parce que le Kodo (La cérémonie de l'encens) fut interdit pendant la période Meiji, que plus tard il devint un passe-temps et un jeu populaire. Le Genji-mon, cependant, commencèrent à apparaître partout, même sur les sabres japonaise et les Kimono des femmes.

 

 

L'encens

Au Japon, la fleur de prunier est vite devenue l'un des principaux symboles de l'encens. Dans la littérature chinoise et encore aujourd'hui au Japon, elle est connue comme "La Fleur de la paix". La Dame Murasaki utilisait ce symbolisme bien imagé dans le "Chapitre de la branche de prunier" et présenté dans le contexte d'un concours d'encens et de création de parfums. L'encens était le parfum des gens de l'époque Heian. La nuit, ils parfumaient en particulier les manches de leurs Kimono avec de la fumée d'encens exotique, dont beaucoup étaient d'anciennes formules dérivées de la culture chinoise.

 

Encens sous différentes formes

 

Baika, qui signifie prune est l'une des formules les plus célèbres d'encens japonais. Il est confectionné avec du bois d'aloès et mélangé avec d'autres matériaux, y compris avec du miel de Lotus ou de la chaire de prune. Pour parvenir à maturité, ils étaient enterrés dans des pots en argile, sous les avancées de toits des maisons pendant plusieurs années.

Dans le conte de Genji, les concours jugés sur la création et l'art de l'utilisation de l'encens, mais quelque temps après la période de Heian l'attention s'est portée sur des jeux d'identification des différents parfums. C'est au cours de cette période, que le "Le jeu des Dix" fut crée.

 

Le bois d'aloès

Rikkoku (Les six pays)

 

Plusieurs variétés de bois d'aloès

 

Au cours de la période Kamakura, (1185-1333), les Japonais commencèrent à utiliser les bois bruts en guise d'encens,et utilisaient ces bois pour les occasions formelles, ainsi que dans les cérémonies religieuses.

A Hong Kong, les Kyara sont souvent classée en quatre types : le Jaune, le Noir, le Vert, et le fer.

Toutefois, ce n'est pas une classification en fonction de leur composition chimique ou de leur propriété. Selon le professeur et expert japonais Yoneda, les Kyara, ont des compositions chimiques ou des propriétés différentes par rapport aux autres Jinko, avec des molécules chimiques différentes responsables de l'arôme. Bien que l'on appelle aujourd'hui la plupart bois d'aloès, Jinko, il se réfère uniquement au bois d'aloès qui coule dans l'eau, et n'est donc pas un Kyara.

 

Cérémonie du Koh-do

 

Le bois d'aloès qui ne coulent pas dans l'eau est plus correctement classé comme Senkou ou Oujuku-koh. On pense que le Senkou était produit à partir du tronc et que le Oujuku-koh lui était produit à partir des racines d'une espèce de Daphné qui pouvait produire sous certaines conditions, la résine du bois d'agar.

Dans les concours d'encens mentionnés dans le "Conte de Genji", il est fait mention de six variétés, ou d'arômes de bois d'aloès, les Rikkoku. Ces concours ont été crée tardivement, peut-être même aussi qu'à la période Edo et le génie du Kodo, Yonekawa Johaku pourrait en être à l'origine. Mais ce n'est pas certains, car selon l'expert japonais, le professeur Jinpo, le Rikkoku signifie littéralement "Six pays."

 

 

La classification est la suivante:

Le Kyara

On pense que le Kyara proviendrait du Vietnam (Annam) et est parfois appelé Kinam Koh, ou Kannam.

La description du Rikkoku Kyara :

"Une odeur douce et digne, avec une pointe d'amertume. Le parfum est comme un aristocrate, tout en élégance et en grâce."

 

Le Manaban

Le Nanban signifie Sud barbare et semble faire référence à une région de l'Asie du Sud du 15ème siècle. C'est plus une probable classification d'un type particulier de bois d'aloès qu'une distinction géographique. Aujourd'hui, l'origine du Manaban ne peut pas être située et de nouveaux types de Rikkoku désignés comme Jinko qui possèdent des caractéristiques similaires, nous empêchent de connaître à ce jour de quelle région il est originaire.

La description du Rikkoku Manaban :

"La plupart du temps doux, la présence d'huile collante sur une plaque de mica est souvent présent après la combustion du Manaban. L'odeur est grossière et pas très raffinée."

 

Le Sasora

Comme le Manaban, l'origine du Sasora n'est pas certaine, et dans la classification moderne des Rikkoku, Jinko il en existe certains qui sont utilisés et qui possèdent des propriétés aromatiques semblables. Certains disent qu'il serait originaire d'Inde, dans la région d'Assam.

La description du Rikkoku Sasora :

"Frais et sure. De bonne qualité. Au début, le Sasora fut considéré à tort comme un kyara. Parfois très léger et il peut même disparaitre, faisant penser à un moine."

 

Le Rakoku

Le Rakoku est originaire du Laos ou de la Thaïlande, plusieurs livres mentionnent que le Rakoku vient du Siam. (Ancien nom de la Thaïlande)

La description du Rikkoku Rakoku :

"Une odeur forte et piquante semblable au bois de santal. Son odeur est généralement amère et fait penser à un guerrier."

 

Le Sumontara

Le Sumontara se réfère à l'île de Sumatra en Indonésie.

La description de Rikkoku Sumontara :

"Aigre du début à la fin. Parfois appelé par dérision Kyara, car le Sumontara était nettement moins raffiné et moins noble, une sorte de paysan déguisé en noble."

 

Le Managa

Le Managa se réfère au port de Mallaca en Malaisie.

La description du Rikkoku Managa :

"Une odeur agréable et légère, changeant comme l'humeur d'une femme avec des sentiments amers. Le parfum est de bonne qualité, même s'il disparaît rapidement. Aucun des cinq qualités sont facilement détectables."

 

 

Dans la culture japonaise, l'encens reste important. Le Kodo a connu une renaissance et presque tous les maisons et les temples Japonais participent à son utilisation qui est soit occasionnelle, ou soit régulièrement utilisé pour les cérémonies religieuses.

Il convient de mentionner encens très anciens, encore conservés dans divers temples japonais, et des fragments du célèbre encens Ranjatai. Les écrits sur le Ranjatai mentionnent que seules, trois morceaux furent coupés. Un par le shogun Ashikaga Yoshimasa, le second par le Daimyo Nobunaga Oda et la dernière par l'Empereur Meiji.

Il n'est pas rare, aujourd'hui encore, pour les maîtres d'encens de donner un nom aux pièces de bois d'aloès et c'est un très grand honneur de se voir offrir de l'encens en bois d'aloès ou Kyara. Si le bois d'aloès est d'une seule pièce, il portera ou non un tel titre. C'est vraiment un cadeau du cœur !

 

 

 

L'encens bouddhiste au Japon

En l'an 538 après. J.C, le Bouddhisme fut introduit au Japon. À travers l'océan, arrivèrent avec cette nouvelle religion, les statues de Bouddha, les Sutra antiques, ainsi que l'encens. L'encens fut à partir de ce moment-là, une partie indissociable de l'histoire japonaise. Son usage se répandit dans tout le pays, il fut accepté pour les cultes indigènes shinto, ainsi que dans l'ensemble de la médecine.

 

Le Sonae-ko une des pratiques Bouddhistes de L'encens

 

«Partout où le Bouddhisme était pratiqué, l'encens était présent. Dans chaque maison, contenant un temple ou un autel Bouddhistes, l'on brûlait à certains moments de l'encens et même dans les coins les plus reculés du pays, on trouvait de l'encens brulant devant des icones et de petites statues de pierre des Fudo, Jizo, ou Kwannon. Beaucoup de lieux sont associés au parfum de l'encens : les chemins ombragés, vastes et silencieux menant à d'anciens et étranges sanctuaires, où les marches usées en croissant et recouvertes de mousse mènent aux temples et tutoient les nuages, dans le joyeux tumulte des nuits de festivals, les processions funéraires glissant dans la nuit à la lueur des lanternes, le murmure des prières dans les huttes de pêcheurs sur les lointaines côtes sauvages, la vision de tombes désolées, avec pour seul ornement, un panache de fumée bleue et les tombes d'animaux de compagnie ou des oiseaux nous ramène à une certaine humilité et à prier Amida, le Seigneur Bouddha, de la Lumière incommensurable.

"Dans le fantomatique Japon", Lafcadio Hearn

 

Moine Bouddhiste en pleine méditation

 

A cette période, le roi Shomyo de Kudara envoya pour un temple, une collection de Sutra, d'encens, une image de Bouddha et un ensemble complet de meubles. D'autres moines Bouddhistes apportèrent également de l'encens au Japon. L'encens qu'ils apportèrent principalement était constitués d'un mélange de copeaux appelé "Shoko". Les mélanges variaient selon les pratiques, comme c'est encore le cas aujourd'hui dans certaines traditions Bouddhistes. Le maître Bouddhiste Chih-i mentionne dans son ouvrage le "Mo-ho Chih-kuan" (Le Grande révélation et l'éveil) uniquement le Santal. Pour les cérémonies ou la méditation, l'encens non mélangé, composé d'un seul ingrédient, sera utilisé par opposition à l'encens fabriqué à l'aide d'une combinaison complexe d'ingrédients. Maître Chih-i était un adepte du Sutra du Lotus et fondateur de la secte du Bouddhisme Tientai. Il n'est donc pas surprenant qu'il ne mentionne que le bois de Santal.

 

Offrandes aux Dieux et aux défunts

 

Il existe trois types de matériaux pour fabriquer l'encens qui sont associés dans les textes bouddhiques et avec trois familles d'encens inscrites dans les mandalas Garbhakosa. Le bois d'aloès est l'ingrédient principal et est associé à Vairochana. Il fait partie de la famille des Bouddha et symbolise la transmutation du "poison de l'ignorance." Le santal est associé à la famille du Lotus et symbolise la transmutation du "poison de l'attachement." Le clou de girofle est associée à la Sagesse et symbolise la transmutation du «poison de l'aversion." Ces encens peuvent être utilisés individuellement pour une pratique spécifique, ou en combinaison comme un "Encens Tout-Puissant". Parfois, ces trois poisons sont appelés "les trois racines malsaines" pour ceux qui ont étudié la Samutpada Pratitya, vous savez que les deux attachement et l'aversion naissent de l'ignorance.

Le Maître Zen Dôgen dit de cette façon :

"Avec l'attachement, les fleurs tombent et les mauvaises herbes de l'aversion se propage".

Il ne fait pas mention de l'ignorance, peut-être parce que Vairochana symbolise la vacuité.

Dans la mandala Vajradhatu, cinq familles sont présentés. Deux familles ont été ajoutées, celle du Karma qui est associées à la jalousie et celle du Ratna associée à la fierté. Le curcuma compose l'encens pour la famille du Karma et le Bornéol (camphre) pour l'encens du Ratna.

Parfois, ces ingrédients particuliers n'étaient pas disponibles, les moines Bouddhistes utilisaient alors des ingrédients de substitution tel que le Patchouli, le Cassia, la cannelle, etc. Il est donc difficile de distinguer si ce sont les ingrédients de substitutions utilisés par les Bouddhistes et ceux provenant de la médecine chinoise qui ont ensuite été introduit au Japon et notamment dans la ville de Sakai.

 

 

Le Maître Bouddhiste "Koken Ikuta" ( Ajari  : Moine en chef)

Réalise dans le temple Mudo - ji, le rituel du feu en utilisant de l'encens

 

Ce moine de renom, qui a enseigné au temple Mudo-ji, situé aux environs de Bishamondo, au pied du mont Hiei pendant quarante-trois ans, était le Moine en chef "Ajari" de l'école Homan pendant ses vingt dernières années. Ikuta Sensei expliquait à chacun de ses élèves, la nécessité de réaliser tous les jours, le Juhachi-do (Le chemin des Dix-huit méditations ) et le rite du feu Goma (Avec de l'encens), trente- six fois de suite, en sa présence, jusqu'à ce que les deux rites soient parfaitement maîtrisés.

 

 

L'encens médicinal

"C'est au cours de la période Muromachi, que des quantités croissantes d'encens furent importés au Japon à partir de pays étrangers. Les bâtonnets d'encens en provenance de Chine furent introduits pour la première fois à Sakai. Le bâton d'encens était la forme la plus simple pour apprécier facilement leur odeur.

Histoire de Baieido

 

 

L'encens a énormément contribué à augmenter l'activité des grossistes pharmaceutiques de Sakai. Ces grossistes soignaient avec des plantes médicinales et de l'encens en provenance de Chine. Plus tard, ils commencèrent à fabriquer leur propre encens ".

La médecine chinoise utilise depuis toujours l'encens. Peu de traités de médecine chinoise avec l'encens (comme le PU Xian) ont survécu, le Ko-fu est son équivalent en japonais. Nous savons que la médecine avec l'encens joua un rôle majeur dans la médecine Sino-japonaise du début. C'est parce que c'était exclusivement un produit d'importation de la Chine vers le Japon, comme il est indiqué ci-dessus.

 

 

Il semble être utilisé pour soulager la tension nerveuse, les maux d'estomac et utilisé comme remède de façon générale. Récemment, un texte écrit de la main d'un médecin japonais a été découvert et est actuellement traduit aux États-Unis, Il comprend des formules d'encens pour plusieurs maladies graves.

 

 

L'ART DE L'ENCENS

 

Comment réaliser un Sonae-Koh

Le Sonae-Koh (Art traditionnel bouddhiste de brûler de l'encens) est réalisé ici, avec de l'encens Makko dans un Koro (Bol bruleur d'encens)

 

Remplissez le bol au 3/4 avec de la cendre.

 

 

Réalisez l'empreinte du Koh : Tapoter légèrement le bol sur une surface plane pour égaliser la cendre . I nsérez la presse en bois du Koh. Pressez modérément et uniformément, cela permet de réaliser une empreinte parfaite.

Retirez la presse en bois du Koh, l'empreinte est faite.

 

Remplissez l'empreinte  avec la poudre d'encens Makko.

 

Compressez le Makko en plaçant la presse en bois du Koh au-dessus de l'empreinte, puis pressez légèrement le Makko.

 

Prenez un morceau de bâton d'encens et plantez-le, dans le Makko. Allumez le bâton d'encens, qui lorsqu'il aura fini de brûler, initiera la combustion du Makko. Attendre que le Makko commence a se consumer, puis déposez de l'encens concassé (Le Shoko), des copeaux de bois de Santal ou de bois d'aloès qui brûlera sur le lit de Makko. Une fois tout l'encens consumé, la gravure se révèlera.

 

 

Préparation du bol brûle encens pour la Cérémonie du Koh-Do

La préparation du bol de Kodo est une partie intégrante et importante de la cérémonie dans l'art de brûler l'encens japonais. Voici , une explication simplifiée, dans la façon de préparer un bol brûle encens pour la combustion de bois bruts et de résines . Il s'agit d'une façon très subtile de profiter de l'arôme du bois de Santal et du bois d'aloès. Au Japon, on appelle cela "L'écoute" de l'encens et cela peut être apprécié à n'importe quel niveau d'expérience.

 

Remplissez le bol brûle encens (Kiki gouro) de deux tiers de cendre de riz blanc (Kouro-bai).

 

L'agitation de la cendre : Bien que le charbon de bois est le chauffage, la cendre (Kouro - bai) est agité avec des baguettes en utilisant un mouvement vers la droite . Ponçage de la cendre de cette manière permet à l'air (Oxygène ) pour le charbon à brûler correctement.

 

 

Préparez le trou pour le charbon de bois : Après avoir préparée la cendre, utilisez des baguettes métalliques pour faire un trou au centre pour y déposer le charbon de bois (Kou - tadon). Vous avez seulement besoin de faire le trou d'environ deux centimètres de profondeur, car la cendre est meuble et le charbon de bois peut être enfoncé à la bonne hauteur.

 

Chauffez un morceau de charbon de bois. Chauffer le charbon de bois est une partie très importante de la préparation du bol de Kodo, car il doit être chauffé correctement. Si n'a pas brûlé assez longtemps avant de le mettre dans le bol de Kodo, il aura un arôme désagréable qui restera dans les cendres et qui nuira donc à l'exaltation des parfums de l'encens. Pour cette raison, le charbon de bois être allumé et placé dans un bol distinct isolé, jusqu'à ce qu'il soit rouge éclatant dans son centre et blanc sur tout l'extérieur et le mauvais arôme doit être brûlé. Tout bol résistant à la chaleur peut être utilisé.

 

Placez le charbon de bois au-dessus de la cendre et au milieu du bol brûle encens. Une fois que le charbon de bois est rouge au milieu et blanc sur tout l'extérieur, commencez à couvrir le charbon de bois avec de la cendre et construiséez votre monticule de cendre.

 

Enfoncez délicatement le charbon de bois dans la cendre pour qu'il se trouve à mi-hauteur du bol.

 

Couvrez le charbon de bois avec de la cendre en formant un monticule ou un cône sur le dessus.

Tassez et comprimez légèrement la cendre, tout en conservant la forme du cône une presse à cendre ou de couteau spécifique.

 

Faire doucement un trou d'air sur le charbon de bois, avec une tige de métal ou de bois

 

Nettoyez pour enlever tous les excédents de cendre.

 

Placez la plaque de mica doucement sur le dessus du trou d'air et appuyez doucement.

 

Placez un morceau de Jinkoh , de bois de Santal , de bois d'aloès ou d'autres sortes d'encens (En vrac, plantes, etc.) sur la plaque de mica.

 

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