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L'HERALDIQUE DES CLANS DE SAMOURAI :

Le système des clans japonais a beaucoup évolué au cours du temps. À l'origine, ils ne concernaient que des familles en ligne directe et étaient appelés Ujizoku. Ces groupes se sont étendus au fil du temps, intégrant les serviteurs, et ont pris le nom d'Uji. Ces Uji étaient dirigés par des chefs de guerre (Uji no kami) qui étaient également des chefs religieux vénérant la divinité familiale ou Ujigami. Leurs membres étaient appelés Ujibito. La réforme de Taika, en 645 , met fin à ce premier système de clans.

 

 

Le Mon ou Kamon est un insigne héraldique initialement utilisé par les clans de Samouraï pour se reconnaître plus facilement sur les champs de bataille. Ils sont généralement sous forme de dessins stylisés à l'intérieur d'une forme géométrique. Leur utilisation remonte à l' époque Kamakura . Durant l'ère Edo , seuls les Daimyo avaient le droit d'en posséder deux à la fois. Dès le début de l'ère Meiji , leur utilisation se répandit parmi le peuple.

 

 

 

SASHIMONO : ETENDARDS DES CLANS

 

 

Les Sashimono sont apparus sur un champ de bataille au 15éme siècle et ont joué un rôle très important dans le Japon médiéval. (Les Sashimono furent principalement utilisés pendant la période Sengoku, 17éme siècle)

Les Sashimono sont des bannières portées sur le dos par des serviteurs, des soldats et des Samouraï, mais aussi placés dans des porte-étendards sur les montures de certains soldats de la cavalerie, nécessitant une identification rapide. Compte tenu de la grande diversité des armures japonaises, Ses sashimono procuraient un sentiment d'unité pour les armées.

 

 

Il existe deux sortes de bannières : les petites bannières carrées et rectangulaires ou plus longues et plus étroites comme la Furinkazan. (Le côté le plus long étant toujours vertical.)

Ces bannières pouvaient faire n'importe quelle taille, mais les sashimono étaient généralement un peu moins large. Pour leur fabrication, celles utilisées comme étalons étaient généralement de 30 à 45 pouces de largeur et d'environ douze pieds de longueur.

 

Au Japon, beaucoup de bannières arboraient les "Mon" (Correspondant aux clans) pour se faire remarquer. Cependant, certaines arboraient seulement des dessins géométriques : une couleur de fond avec une bande ou deux ou avec des motifs.

Ainsi les Uma-jirushi, sont des drapeaux de grande taille qui ressemble à des Sashimono personnalisés et portés par les commandants d'armées. Il existe aussi une version beaucoup plus grande et fine, le Nobori , qui nécessite deux ou trois hommes pour le maintenir érigé. Le Nobori était utilisé comme repère pour les troupes dans les grandes batailles.

 

 

Les bannières les plus communes sont composées de deux tiges de bois en forme de "G" reliées entre elles : le Nobori est supporté par l'armure au niveau de la taille et rattaché par un anneau au niveau des épaules. Les matériaux les plus utilisés dans la conception des Sashimono sont la soie et le cuir.

 

 

La plus célèbre la bannière est celle du clan Takeda Shingen, elle représente le "Furinkazan no Hata", ainsi nommée pour l'utilisation des Kanji  : le Vent (Fu), la Forêt (Rin), le feu (Ka) et la montagne (Zan ).

 

 

Furinkazan no Hata

 

 

HORO :

Le Horo a été inventé par Hatekeyama Masanaga pendant la période Onin (1467-1468).

Au Japon, pendant l'époque féodale, le Horo était une pièce de tissus montée sur une armature et attachée à l'arrière de l'armure portée par les Samouraï sur les champs de bataille.

EXEMPLE DE FIXATION D'UN HORO ANCIEN (Sans armature)

SUR LE "DO" DE L'ARMURE (Origine : Gunyoki)

 

Le Horo n'est pas simplement à servir de bouclier protecteur. Cependant, en plus de ceux portés par les Daimyo, les guerriers d'élite qui portaient le Horo sur le champ de bataille offraient un spectacle harmonieux et coloré.

Ce fut un équipement qui avait aussi, une fonction héraldique et utilisé en protection pour chasser les forces du mal.

 

 

Le Horo était fabriqués à partir de plusieurs bandes de tissu cousues ensemble avec des franges sur les bords supérieurs et inférieurs. Quand le porteur était à cheval, les bandes de tissu cousues ensemble se transformaient en une sorte de sac rempli d'air (Comme un ballon).

Il existe de nombreux types de Horo et qui différaient considérablement en taille. Il n'est pas fait mention que les Horo étaient remplis de coton, mais qu'il existait, pour les soutenir, plusieurs variétés de cadre appelés Oikago.

 

HORO DE TYPE ANCIEN

QUI SE PORTAIT SANS CADRE DE SOUTIEN

 

L'armature connue sous le nom d'Oikago, était légère et réalisé dans divers matériaux , tel que l'osier, le bambou ou l'os de baleine, c'est Kayama Masanaga qui l'aurait inventé pendant la guerre d'Onin (1467-1477). La fixation du Horo impliquait généralement une combinaison de cordes de fixation et éventuellement une personne pour le mettre en place.

Les cordons du haut étaient attachées sur le casque (Kabuto) et sur l'armure du porteur, alors que les cordons du bas étaient attachés à la ceinture. Le porteur arborait sur le Horo, le blason de la famille (Mon). Les Horo ont été utilisés depuis la période Kamakura 1185-1333. Lorsque le Horo se gonfle, celui-ci protège les côtés et l'arrière du porteur contre les flèches.

 

SAMOURAI DE HAUT RANG PORTANT LE HORO

 

Le port d'un Horo peut désigner aussi bien un messager ou qu'une personne d'importance.

Oda Nobunaga avait deux unités d'élite qui se distinguent par un Horo rouge et noir, tandis que les gardes du corps de Toyotomi Hideyoshi portaient un Horo doré.

Le militaire qui possédait un Horo, devait toujours le porter sur lui. Il savait que s'il était tué sur le champ de bataille, l'ennemi reconnaitrait que son porteur n'était pas une personne commune, et son cadavre serait ainsi bien traité.

 

Couleurs des Horo des clan de Daimyo

 

Selon Oboegaki Hosokawa Yusai (1534-1610), la capture d'un messager portant le Horo était considérée comme une prise digne. "Lorsque vous prenez la tête d'un guerrier Horo, enveloppez-la dans la soie du Horo et dans le cas d'un guerrier ordinaire, enveloppez la, dans la soie des Sashimono".

Un type de Horo illustré dans des manuscrits anciens, était constitué d'un tissu tendu sur le devant comme une tente, qui couvrait la tête du cheval et le corps de son cavalier. Il est très probable qu'il était utilisé au cours des batailles, lorsqu'au galop le cavalier, sous une pluie de flèches, chargeait contre les lignes ennemies.

 

GRAVURE RARE REPRESENTANT UN CAVALIER UTILISANT UN HORO

DE MANIERE INHABITUELLE EN POSITION DE PROTECTION FRONTALE

13 éme siécle (Origine : Gunyoki)

 

Dans le sanctuaire d'Oyama à Kanazawa, une statue de Maeda Toshiie (1539-1599), l'un des plus grands généraux d'Oda Nobunaga, le montre sur son cheval avec un grand Horo dans son dos.

 

Statue de Maeda Toshiie au Temple Oyama de Kanazawa

 

 

 

LES EVENTAILS DE GUERRE  :

 

Le Tessen : est un éventail pliant, avec des parties externes faites de tôles de fer. Ils sont conçu de manière à ressembler à un vrai et inoffensif éventail pliant, d'autres sont conçu pour ressembler à un éventail fermé, ils sont encore plus solides. Le Samourai pouvait prendre cet éventail au lieu de ses sabres pour rentrer dans les lieux où les sabres et autres types d'armes étaient interdites. Certaines écoles de sabre ont inclus une formation pour utiliser le Tessen comme une arme. Le Tessen a également été utilisé pour repousser les flèches et fléchettes, comme une arme de jet et comme une aide à la nage.

 

 

 

 

Le Gunsen : est un éventail pliant, utilisé par les guerriers pour se rafraîchir. Ils étaient faits de bois, de bronze, de laiton, ce qui les rendaient légers mais solides. Les guerriers accrochaient leur éventail le plus souvent à la ceinture ou à la cuirasse, mais veillaient à ce que ce dernier n'entrave pas l'utilisation d'un sabre ou d'un arc.

 

 

Le Gunbai (Court : gunbai uchiwa) : est un type d'éventail de guerre japonais. Au Japon, les Gunbai ont été utilisés par les Samouraï de haut rang, afin de communiquer les ordres à leurs troupes, ils étaient solides et ne pas pliaient pas, ils étaient habituellement fait en bois, en bois recouvert de métal, ou en métal. Ils étaient aussi utilisés pour éloigner les flèches, comme un bouclier.

 

Il est également un accessoire clé du Gyoji (Arbitre) de Sumo professionnel. Il l'utilise à la fin d'un combat, quand il attribut les points au lutteur qu'il juge être le vainqueur.

 

Kimura Shonosuke Gyoji

Le violet des cordons du Gunbai indique que c'est un Gyoji de haut rang.

 

Une légende particulièrement célèbre impliquant les éventails de guerre, concerne une confrontation directe entre Takeda Shingen et Uesugi Kenshin pendant la quatrième bataille de Kawanakajima. Kenshin fit irruption à cheval dans la tente de commandement de Shingen, après avoir traversé et attaqués son armée entière. Son épée a été déviée par l'éventail de Shingen. Il n'est pas précisé si Shingen a paré avec un tessen ou un uchiwa dansen. Néanmoins, il est assez rare pour les commandants de combattre directement et surtout pour un général de se défendre de manière efficace lorsqu'il est pris au dépourvu.

Des histoire raconte que Minamoto no Yoshitsune aurait défait le grand guerrier moine Benkei Musashibo Saito avec un Tessen et que Araki Murashige aurait utilisé un Tessen pour sauver sa vie lorsque le grand chef de guerre Nobunaga Oda a cherché à l'assassiner. Araki a été invité par Nobunaga et a été dépouillé de ses sabres à l'entrée de la demeure, comme c'était la coutume. Quand il s'est incliné sur le seuil comme s'est l'usage, Nobunaga a voulu refermer les portes coulissantes de la salle sur son cou. Toutefois, Araki a prétendument avoir placé son Tessen dans les rainures du sol , enpêchant ainsi, les portes de se refermer.

Le clan Yagyu, maitres de sabre pour les Shogun Tokugawa, ont inclus le Tessenjutsu dans leur école d'arts martiaux "Yagyu Shinkage-ryu".

 

 

SAIHAI : "Baton de commandement"

Un Saihai était un bâton porté par les commandants Samouraï. Le Saihai ou Sai-hai était un signe de rang et d'autorité, ainsi qu'un dispositif de signalisation. Les Monogashira (Capitaine) et les officiers de rang supérieur en portaient.


SAIHAI

 

Apparence et l'utilisation

Un Saihai est généralement composée d'un bâton en bois laqué muni d'extrémités en métal. Pour ne pas l'échapper, son manche avait un trou pour y passer un cordon (Appelé udenuki-no-o), afin d'être suspendu à l'armure du Samouraï lorsqu'il n'était pas utilisé (Il était positionné sur l'arrière). Les Saihai des chefs étaient ornées d'une corde attachée avec un pompon de lanières (En papier laqué , cuir, tissu ou de poils de yak) à son extrémité.

 

DETAIL DU NOEUD DU CORDON

 

L'utilisation des premiers Saihai date des années 1570 et s'est poursuivi pendant les années 1590 (Entre la période Genki et la périodes Tensho). Etant en mesure d'informer leurs troupes lors d'une bataille, les commandants des armées ont pu grandement amélioré et varié les mouvements des troupes et développer leurs tactiques.

 

 

UTUSHO ET EBIRA : "Carquois fermé et ouvert "


Il existe plusieurs types de carquois (Yebira Ebira ) : pour la guerre, pour la chasse, etc.

Utusho

Carquois fermé

 

Les "Ebira" étaient généralement simples, mais ils en existaient des très décorés, comme ceux portés par les gardes du palais (Zuijin), dont les flèches sortaient dans le dos comme la queue d'un paon, et dans certains cas arecouvert avec de la fourrure de sanglier avec des ornements tressés. Les carquois décorés sont également appelé "Heikoroku.

 

Ebira

Carquois ouvert

 

Le carquois de chasse (Ebira Kari) qui a été également utilisé dans les guerres était constitué d'un cadre de bambou , très léger, dans lequel les flèches étaient fixées par des sangles.

 

Ebira Kari

Carquois ouvert pour la chasse

 

 

 

JINKAI : "Corne de guerre en coquillage "


Le terme Jinkai est utilisé pour décrire une coquille de conque utilisée comme instrument à vent (Corne de signalisation).

 

Bien qu'il existe un certain nombre de noms pour décrire l'instrument en coquille de conque, le terme Jinkai est utilisé en référence à ces conques utilisées en temps de guerre comme corne de signalisation.

 

 

Contrairement à la plupart des instruments en coquille de conque, le Jinkai peut produire trois ou cinq notes différentes, grâce à l'ajout d'un embout buccal et quelques petites modifications de la structure de coquillages. Le Jinkai est placé dans un filet de tissu lâche et on utilise ses différentes notes pour signaler aux troupes s'il faut attaquer, se retirer ou se déplacer sur le champ de bataille. Le joueur de Jinkai était connu sous le nom de Kaï-Yaku.

 

 

 

JINGASA : " Chapeaux des Samouraï "

 

Les Jingasa (Chapeau "Kasa" et "Jin" militaire) ont été principalement utilisés au cours de la période Edo tardive (1700-1860).

JINGASA

 

Comme la période d'Edo était une période de paix, les Kabuto étaient moins utilisés et les Jingasa sont devenus ainsi plus populaire.

Le Jingasa avait la même fonction que le Kabuto, mais protégeait moins des flèches ou des coups de sabre. Le Jingasa était beaucoup plus adapté pour se protéger de la pluie ou du soleil, et servait aussi dans la vie quotidienne des Samouraï en temps de paix, comme la chasse, l'équitation, il était aussi porté par les officiers de police. Il démontrait le statut social du Samouraï..

 

JINGASA DE SAMOURAI AVEC MON

ET ATTACHES

 

Pour les cérémonies officielles, le Daimyo portait une armure et un Kabuto, mais la plupart du temps, c'était un Jingasa qu'il portait (Même si c'était un Jingasa doré). Enfin, le port du Jingasa n'a cependant pas été limité aux Samouraï.

 

Formes de Jingasa


Les différents types (Formes) de Jingasa avaient aussi des utilisations différentes.

 

LES 3 TYPES DE JINGASA


Ils sont habituellement de haute qualité et coûteux car à cette époque, il était exceptionnel de pouvoir être en mesure de s'offrir un cheval et donc de porter un Jingasa.

 

Le type Ichimongi-gasa (Chapeau plat)

Il serait alors impossible de monter sur un cheval, et ne pourrait de ce fait, jamais être utilisé dans une bataille ou un combat.

 

Le type Toppai-gasa (Conique)

 

 

Matériaux et structure du Jingasa

Les Jingasa étaient en fer, en cuir, en papier, en bois ou en bambou.

Ils étaient presque toujours recouverts de vernis de couleur, mais la couleur principalement utilisée était le noir.La couleur symbolisait peut-être le statut social du porteur. Couleur or pour les Daimyo, vermillon pour les officiers et noir pour les soldats.

 

JINGASA DE DAIMYO

 

 

Les Samourai et même les bourgeois, les artisans et les agriculteurs étaient autorisés à porter un Jingasa. L'intérieur est noir ou vermillon et parfois des taches d'or sont dispersées sur un fond noir ou rouge. Les Jingasa étaient souvent décorés avec le Mon du clan ou d'autres signes de marques de parenté, permettant d'afficher les relations entre les clans.

 

INTERIEUR D'UN JINGASA LAQUE VERMILLON

 

En regardant certains Jingasa, certains semblent presque impossibles à porter. Il faut placer un coussin (Zabuton) à l'intérieur et des anneaux (Ago-Himo) pour attacher la mentonnière. Parfois il y a des anneaux secondaires (Himo-toshi) pour ajouter un protège-cou en textile.Tout un système complexe de cordes, d'anneaux, etc., permettent de le fixer sur la tête.

Les Zabuton ont des formes différentes : ils peuvent être carrés, en forme de rouleaux ou de triangles.

Le Bajo-Gasa devait être solidement fixé, car chevaucher un cheval au galop mettait à rude épreuve les fixations du Jingasa qui risquaient de se casser.

 

DETAIL D'UN JINGASA

 

 

WARAJI : Sandales tressées

Les Waraji sont des sandales japonaises faites de corde de paille de riz. Elles sont composées d'une semelle et de lanières de corde, les lanières servant au laçage qui se fait autour de la cheville.

Dans un pays qui produit du riz, il n'est pas surprenant que l'on est utilisé la paille de riz pour réaliser de nombreux objet usuels. Ils tressaient et tissaient des cordes, des chapeaux, et même des vêtements de pluie. C'était un matériau bon marché et abondant pour servir de matière première à l'artisanat de toutes sortes.

 

Waraji, "Sandales de paille de riz"

 

Aujourd'hui, ces sandales en paille de riz sont encore fabriquées et portées dans certaines zones rurales. Les Waraji sont parmi les types de chaussures les plus utilisées par les Japonais, du fait de leur faible coût et de leur solidité.

Les Waraji sont sont réalisées avec divers matériaux, tels que le chanvre, les tiges de Myoga (Une sorte de gingembre), des fibres de palme, du fil de coton, de la paille de riz, etc. Il y a aussi différentes manières d'attacher les lacets.

Il est très important d'utiliser un lien "Nakagukuri" sur le cou de pied , car cela permettra de bien tenir aux pieds et ce qui sera d'une grande aide pour marcher sur les routes escarpées, enneigées ou boueuses et séchant vite, elles étaient particulièrement adaptées pour traverser les rizières, les marais ou les rivières . Dans tous les cas, il ne faut pas oublier le "Nakagukuri" pour marcher sur les sols durs.

 

Waraji, "Sandales de paille de riz"

 

Elles étaient également appréciées par les moines Bouddhistes ainsi que par les Samouraï qui avaient à parcourir de longues distances à pied. Il existait également des modèles destinés aux chevaux.

Aujourd'hui, elles ne sont plus guère portées que par les moines.

 

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