LES ORIGINES DU IAIDO

Dans l'ancien Japon, des Samouraï de talent inventèrent une technique de sabre visant à s'adapter instantanément à toutes les situations combatives.

A travers l'entrainement, le guerrier cherchait à maitriser le maniement du Katana. Il cherchait notamment à pouvoir dégainer rapidement et couper dans le prolongement de la sortie du sabre, pour gagner un temps infime mais vital sur l'adversaire.

Il cultivait l'économie du geste et la mobilité corporelle, ainsi que la puissance et la précision de la coupe. Il accroissait sa disponibilité au combat en variant rythme et dynamique. De son adresse dépendait sa survie, mais aussi sa renommée. Il innovait en tactique, s'élèvait en stratégie.

Même en temps de paix, le Samouraï recherchait à développer le Bujutsu (Arts martiaux) et le Hyoho (Stratégie).

Les Samouraï ont participé sur les champs de bataille à des centaines d'années de guerre, mais ils étaient aussi conscients des limites du combat individuel. De ce constat est né le Bushido. Le Bushido intègre d'anciennes techniques de survie qui étaient destinées à combattre et à tuer ses adversaires. Cependant à la période Heian beaucoup de Bushi se sont convertis au Bouddhisme, qui leurs enseignait la compassion envers leurs ennemis. C'est pour cette raison que de nombreux Budo, impose à ses élèves de rechercher et de suivre la voie (Do).

 

 

Les Bushi, pratiquaient 18 arts de combat (Bugei juhappan) dont les principaux :

        • Iaijutsu
        • Kenjutsu
        • Sojutsu
        • Bojutsu
        • Naginatajutsu
        • Shurikenjutsu
        • Juttejutsu

Etudier et travailler un Koryu perpétue la philosophie et les techniques des ancètres. Le Bushido nous apprend à faire ressortir ce qui en nous est bon et à occulter ce qui est mauvais.

Selon Confucius, "Un guerrier bien préparé pour le combat a presque assurément gagner."

Le Bujutsu embrasse une double philosophie : celle d'être efficace en temps de guerre, mais aussi celle d'être utile en temps de paix pour développer le caractère et l'esprit.

 

 

La mort était l'essence du Bushido. La beauté de l'existence d'un guerrier résidait dans sa volonté à tout moment de donner sa vie et de se préparer physiquement et spirituellement afin d'agir résolument, sans se poser de question.

Les Samouraï devaient être bien élevés et surtout maître en arts martiaux, mais ils ne devaient jamais devenir un tueur. Ils devaient être capables de voir sereinement l'essence de toutes choses. Cette lutte pour la beauté de la vie et de la mort, était au centre des arts martiaux traditionnels.

 

 

L'HISTOIRE DU IAIDO

La tradition veut que la première formalisation du Iaido soit due à un certain Hayashizaki Shinsuke Shigenobu né vers 1542 à Shinzaki en Dewa .

Hayashizaki aurait créé le premier style de Iaido appelé Hayashizaki-ryu, (Aussi connu sous le nom de Shinmeimuso-ryu ou Jushin-ryu). Il aurait enseigné jusqu'à l'âge avancé de 70 ans.

L'un des disciples de Shinsuke, Tamiya Heibee Shigemasa aurait ensuite fondé le Tamiya-ryu, style qui eu la faveur des Shogun puisque l'un des descendants de Shigemasa, Narimasa enseigna le Iaido à Tokugawa Ieyasu.

Plus tard, à la 7ème génération des Tamiya, Hasegawa Chikarasuke Hidenobu développa le Hasegawa Eishin-ryu.

 

NAKAYAMA HAKUDO Senseï

2éme génération de grands maitres du YUSHINKAN DOJO

2éme génération de grands maitres du KANTO HA SHINDO MUNEN RYU KENJUTSU

Créateur de MUSO SHINDEN RYU IAIDO ET DU NAKAYAMA NO JO

SAN DOU NO HANSHI EN KENDO - IAIDO - JODO



Vers 1688, à la 9ème génération, Omori Rokkottai Morimasa créa son propre style appelé Omori-ryu à partir du Eishin-ryu et de Kata de l'école de Kenjutsu de Shinkage-ryu en y ajoutant le Seiza de l'étiquette de Ogasahara-ryu.

Ces diverses écoles ou styles (Ryu, Ryuha) sont regroupés sous le nom d'écoles anciennes ou Koryu.

Après avoir failli disparaître après la révolution Meiji en 1868 avec l'interdiction du port du sabre (1876), le Iaido s'est développé de nouveau grâce à l'un des derniers grands enseignants de Iaido de l'époque Meiji, Nakayama Hakudo qui après avoir étudié le Eishin-ryu, créa le Musoshinden-ryu en 1933.

Il y a peu d'arts martiaux dans l'histoire qui ont été en mesure d'influencer toute une génération de politiciens, militaires, policiers, éducateurs et de civils.

Qui sont les élèves (Si ce n'est que pour une journée) qui ont parlé dans le détail, de leurs expériences avec NAKAYAMA HAKUDO Senseï, près de soixante-dix ans après sa mort.

NAKAYAMA HAKUDO Senseï a été le premier San-Dou-no-Hanshi dans l'histoire. Le "Sabreur divin " Nakayama Hakudo.

Nakayama Hakudo est probablement le maitre de sabre le plus influent de l'histoire moderne.

 

OKADA MORIHIRO Senseï

Hanshi 8ème dan Iaido

Hanshi 8ème dan Kendo

Kyoshi 7ème dan Jodo

 

Le Iaido est aujourd'hui largement pratiqué au Japon et dans le monde.

Cet étonnant succès pour un art martial pouvant paraître somme toute très ésotérique est dû à une raison principale :

- La prise de conscience par les anciens maîtres de l'époque Meiji que le Iaido disparaîtrait si les écoles jusque là très fermées ne s'ouvraient pas au public.

OGURA NOBORU Senseï

Hanshi 8ème dan, ZNKR

(Zen-Nihon-Kendo-Renmei ou All-Japan-Kendo-Federation)

 

Cependant de nombreux Budo modernes se sont transformés en sport, où l'on ne recherche que les résultats visibles, en jetant, en frappant ou en projetant son adversaire, il en résulte une technique médiocre, on ne peut d'ailleurs même pas parler de technique. Cette pratique limitée ne correspond pas à la formation d'un être au caractère noble et intègre qui est l'un des objectifs du Budo.

Malgré la volonté des fondateurs du Kendo moderne (Vers 1952), le Kendo s'est dénaturé en sport. Notamment à cause de la modification des Kata traditionnels et le rejet de certaines positions fondamentales.

Ils est donc nécessaire de réétudier les Kata que nous ont laissé les anciens.

 

 

PRESENTATION DU IAIDO

 

Le terme Iaïdo est composé de 3 Kanji signifiant approximativement :

I : Vivre, Exister

Aï : L'harmonie, l'union

Dô : La Voie

Iaïdo peut donc se traduire par la voie de la vie en harmonie, ou exister en union avec la voie.

 

Le Iaido (Souvent aussi appelé Iai) regroupe un ensemble de techniques d'escrime au sabre long Japonais (Katana) qui consistent à dégainer et couper dans le même mouvement. Et cela de préférence avec un véritable Katana, dont le tranchant sans égal, interdit toute reprise.

La première attaque n'est jamais létale, elle permet de gêner la perception de l'adversaire, en lui portant des Atemi au visage, au plexus et aux mains, ou en le coupant superficiellement au niveau des yeux, de la poitrine.

Les techniques consistent en attaques, parades et contre attaques comprenant des coupes létales.

La lame est ensuite "essorée" du sang qui la macule et rengainée.

Les origines du Iaido remontent au Moyen-Age japonais à la période des guerres (Sengoku-jidai entre le 14éme et le 17éme siècle).

La sécurité était précaire et le guerrier (Samourai ou Bushi) portait en permanence le Katana passé dans la ceinture le tranchant tourné vers le haut.

Les Bushi avaient remarqué que lors d'attaques imprévues (Au détour d'un carrefour, à l'intérieur d'un bâtiment), c'est la rapidité avec laquelle on dégainait et on enchaînait une contre-attaque qui permettait d'acquérir un avantage fondamental dans le combat.

C'est de cette observation qu'est né le Iaido.

 

NAKAYAMA HAKUDO Senseï dans son dojo

La pratique de cet art martial exige un esprit solennel, une concentration extrême et de l'habileté. Chaque mouvement, tels que les mouvements de vos bras, de vos jambes et de votre corps, doivent correspondre aux mouvements offensifs de votre adversaire et il est très important que le pratiquant suive et applique complètement et soigneusement, les règles de la discipline.

Le secret du Iaido, "'Un esprit calme". Le cœur serein, vous mettez votre main sur la Tsuka de votre sabre et en une fraction de seconde votre main sort le sabre pour réaliser une coupe, puis vous retrouvez votre esprit calme.

L'esprit serein doit être cultivé à tout moment. Il est dit que le sabre est comme l'esprit. Si le sabre est en position verticale, l'esprit est à la verticale, mais si l'esprit n'est pas honnête, le sabre ne peut jamais être utilisé correctement.

Même si vous vous consacrer à sa pratique avec tout votre cœur et toute votre âme, il vous sera très difficile de maîtriser complètement le Iaido. Cependant, il vous sera possible, à travers la pratique, d'évoluer d'étape en d'étape vers le but ultime.

Dans les temps reculés, le Iai était aussi apellé "Saya no uchi" (Litt : sabre au fourreau) qui signifiait que le combat pouvait être gagné sans sortir son sabre.

Le Iaido dont le but ultime n'est jamais l'agressivité, est une véritable école de formation morale et physique, qui recherche la perfection humaine au travers de la pratique. Dans le Iaido, la formation de l'esprit a plus d'importance encore que la formation technique. La finalité du Iaido n'est donc pas de contrôler ou de couper un ennemi, mais plutôt de maitriser son propre EGO.

 

 

LES TECHNIQUES DE BASES DU IAIDO

 

KUSAMA JUNICHI Senseï

Hanshi 8ème dan, ZNKR

(Zen-Nihon-Kendo-Renmei ou All-Japan-Kendo-Federation)


L'essentiel de la pratique du Iaido consiste en l'apprentissage et l'exécution de Kata, séquences de mouvements précis, s'exécutant la plupart du temps seul et correspondant à un scénario, en recherchant la perfection dans le geste. Un Kata exécuté correctement est dépourvu de gestes superflu, clair, fluide, sans la moindre confusion. Cette remarquable sobriété donne à l'artson esthétique. Les Kata sont des combats réglés qui paraissent très éloignés d'une réalité imprévisible, voir aléatoire.

Il existe dans la langue Japonaise 2 idéogrammes qui veulent dirent "Kata", qui malgré leur même prononciation, ont un sens différent :

- Le premier peut se traduire par "Moule" ou "Cadre", c'est à dire la forme dans laquelle il faut se fondre, mais c'est une signification plutôt statique.

- Le deuxième idéogramme exprime plutôt une idée de mouvement, de principe. C'est aujourd'hui, celui qui prévaut et qui est employé dans la plupart des Koryu.

Certaines écoles proposent des séries de Kata à deux.

Ces formes constituent autant de supports à l'enseignement et permettent la transmission de l'ensemble des techniques d'une école. Les Kata ont donc une valeur technique, tactique et éducative.

Les Kata se composent à la base des quatres mêmes étapes :

- Dégainé et première coupe (Nukitsuke ou Nukiuchi)

- Coupe principale (Kiri oroshi) - Nettoyage de la lame (*Chiburui ou Chiburi, qui est sujet à controverse quant à sa prononciation et à sa fonction réelle)

- Rangement de la lame dans le fourreau (Noto) De nombreuses variantes, coupes, frappes d'estoc, frappes avec la poignée du sabre, sont ajoutés dans certains Kata.

Les Kata démarrent soit debout (Tachi iai), soit à genoux au sol (Seiza), soit dans une position avec un seul genou au sol (Tate hiza).

 

 

* Chiburui ou Chiburi? La prononciation classique originale est Chiburui. Le terme "Chiburui", signifie littéralement "Se débarasser (Secouer) du sang" et l’image présentée est celle de jeter le sang d’un ennemi vaincu de la lame en effectuant un mouvement sec et rapide, avant de rengainer. Mais se débarasser du sang de cette manière est en fait impossible. "Chiburi" est une prononciation moderne de "Chiburui" dont la prononciation originale se retrouve dans un dictionnaire de japonais. Aujourd'hui, beaucoup de personnes disent Chiburi et dans Iaido, les deux prononciations, sont acceptées, mais c'est bien "Chiburui" qui est le terme précis et que "Chiburi" est en fait une lecture erronée (Le mot "Chiburi" qui apparaît dans le dictionnaire, désigne en fait une méthode de préparation du poisson).

 

La fonction du "Chiburui"

La plupart des débutants apprenant le Iaido, apprennent que le mouvement du Chiburui vise, après la coupe, à jeter le sang de la pointe du sabre. Cependant, lors d'une coupe avec un Katana, très peu de sang adhère à la lame. Même si toutes les écoles ne pratiquent pas ce que nous appelons aujourd’hui par le terme "Chiburui", toutes semblent mettre l’accent sur le Zanshin avant le rengainage, qui dans de nombreuses écoles se manifeste par le nettoyage simulé ou réel de la lame et sert aussi de purification rituelle. Néanmoins, mettre l’accent sur le Zanshin et l’esprit grâce à l'exécution du "Chiburui" en fait un outil utile pour le développement.

Les Ryuha de Kenjutsu et de Iaijutsu, utilisaient également le "Chinugui" (Action d'essuyer le sang sur la lame d'un sabre avec un chiffon, un papier, les doigts, ou avec son Hakama ou sur l'Hakama de son adversaire, technique issue des champs de batailles). Bien que des Ryuha ne semblent pas avoir de "Chiburui", dans leurs Kata, elles possèdent un "Chinugui", qui est effectivement caché dans le noto lui-même.

 

Le travail des Kata

Le travail de forme assure les conditions de vitesse. Et une posture visuellement statique, si elle est "Vivante" peut-être l'expression maximale de la mobilité. Il faut pour comprendre ce paradoxe oublier la vision dualiste cartésienne dominant en Occident. Sinon il est difficile de comprendre le langage des Koryu où il faut apprendre à voir ce qui est "Invisible" et apprendre à écouter ce qui est "Inaudible".

Il n'y a rien d'ésotérique ou de mystique, il s'agit de capacités qui s'acquièrent par la pratique des Kata pour enregistrer le principe du mouvement et développer sa capacité à voir. Cette capacité peut se comparer aux différentes manières de lire un texte : le déchiffrer, le réciter, le comprendre littéralement ou lire entre les lignes.Cette vision particulière des Kata permet de conserver toute leur richesse et d'assurer leur rôle pédagogique. Ce rôle est double.

 

 

LA PRATIQUE DU IAIDO


Le Iaido se pratique dans une tenue que l'on appelle Keikogi ou vêtement d'entraînement composé d'une veste et d'un pantalon ample appelé Hakama, le plus souvent de couleur noire ou blanche (Le choix de la couleur dépends parfois des écoles).

Une ceinture large (Obi) est serrée à la taille sous le Hakama, dans laquelle le pratiquant passe le sabre.

L'étude à lieu dans une salle avec un plancher, appelée Dojo .

Pour les démonstrations (Enbu), les pratiquants revêtent la tenue traditionnelle plus formelle appelée Montsuki-Hakama qui rappelle la tenue des Bushi en ville. Comme son nom l'indique la veste est décorée des blasons (5 Mon) de famille.

 

 

ROBERT RODRIGUEZ SENSEI

CHUMOKUROKU RYU IAIJUTSU

7éme Dan KYOSHI Iaido Z.N.K.R

6éme Dan RENSHI Jodo Z.N.K.R


D'un point de vue physique le Iaido ne requiert aucune qualité particulière et peut être pratiqué par les femmes et les enfants/ados, cependant nous n'acceptons les enfants/ados qu'à partir de 13 ans.

L'espace nécessaire reste réduit et le matériel (Du moins tant que l'on en reste au sabre en bois : Bokken) peu onéreux.

Le Iaido, comme de nombreux arts martiaux Japonais, possède aussi une approche morale et/ou philosophique qui peut être abordée par ceux qui le souhaitent.

 


LA VOIE DU SABRE ET SA PHILOSOPHIE

Notre esprit occidental a une très grande difficulté à concevoir comment l'idée du sabre, qui symbolise précisément une arme de mort, peut être liée à une idée de sagesse et plus encore à la notion de Voie ou "Do", "Michi".

Pourtant, certainement plus que les sagesses traditionnelles auxquelles nous sommes accoutumés, plus que l'idée de la contemplation, du travail sur soi, de renoncement au monde, de renoncement aux choses de la vie et plus l'idée ascétique qu'elle suppose, "La voie du Sabre", dans sa définition ultime, inclut en elle même toutes les démarches les plus essentielles de la sagesse et, d'une certaine manière, porte leur expression jusqu'à l'absolu.

Evidemment, nous ne sommes pas au Japon et nous n'avons plus les conditions requises et même il nous est extrêmement difficile de concevoir ce que pouvait être la définition et l'application de "La voie du Sabre" au Japon.

Le Iaïdo peut se traduire par la voie de la vie en harmonie, ou exister en union avec la voie.

La tradition qui s'est perpétuée jusqu'à nos jours dans les Koryu (Ecoles anciennes), nous donnent une idée approchante, une représentation de ce que pouvait signifier cette Voie. Savoir développer les vertus du courage et de la maîtrise de soi dont l'objectif est de tendre vers l'homme complet.

 

 

L'apprentissage du Iaido est très difficile et non immédiat. Comme le Budo, le Iaido est une histoire de passion, de volonté et de sérénité, c'est l'expérience d'une vie. Beaucoup de pratiquants abandonnent leur quête en cours de route, car le chemin est long, pénible et les illusions nombreuses. Soyez durs avec vous-mêmes et tolérants avec les autres.

Lorsqu'un art martial devient un "Michi" , une voie, Bu-shi-do devient Bu-do.

Le souhait de perpétuer la tradition et d'encourager une pratique spirituelle inestimable et en accord avec l'esprit du Budo.

 

La recherche intérieure

La notion de combat contre l'autre que cherche à imposer la société actuelle est plus porteuse que l'idée de recherche personnelle et intérieure. Dans le monde du combat en Occident, on trouve généralement la notion de gagner ou de perdre, ce qui provoque haine et orgueil, engendrant une guerre perpétuelle, alors que dans la signification du Bujutsu, il s'agit d'adopter l'attitude de ne pas être vaincu. A l'ére Tokugawa (17éme siècle), cette attitude fit règner la paix pendant 300 ans.

Il est difficile de comprendre la vraie voie uniquement par la pratique du Iaido ou du sabre. Il faut connaitre les plus petites et les plus grandes choses, les plus superficielles (Connaitre tous les aspects de la vie) et les plus profondes comme s'il y avait une ligne droite tracée sur le sol. Cette route droite est une référence au "Michi" Japonais, c'est à dire à la voie dont l'idéal imprègne toutes les actions du Budo. Il faut constamment chercher à approfondir la technique du sabre en apprenant à se connaitre soi-même.

Pour celles et ceux qui persévérent dans cette voie, le Iaido est une discipline qui rend les gens vrais. Le Budo Japonais, c'est la vie, c'est naturel. Après de nombreuses années de pratique, l'on découvre toujours et l'on avance toujours dans sa recherche. On ouvre des portes sans arrêt, on prend conscience de la vraie valeur des choses. La vérité, on la trouve immédiatement dans le Iaido. On ne peut pas tricher. Dès qu'on commence à sortir le sabre, on se découvre. C'est l'histoire d'une vie.

Dans cet esprit, des amateurs de sagesse pratiquent le Zen, dans l'art du Iaïdo. En effet, la méthode et le but se confondent, car l'entrainement n'a pa d'autre objet que son vécu : "En acceptant ses limites, on devient sans limites", enseignait Dogen Zenji.

 

Le Mokuso est une courte méditation pratiquée en Iaido avant de commencer un entrainement, dont le but est précisément de mettre le mental en condition de parfait apaisement et de réceptivité (En mettant de côté, les soucis de la journée) par la sensation d' "Etre, ici et maintenant", concept très similaire au concept Zen de "Mushin" (Vide mental absolu). Il se pratique en Seiza (Au sol), les yeux fermés, le sabre posé à la droite. Le Mokuso s'effectue avec le Dhyani Mudra ou Mudra de l'élimination de l'illusion. Les deux pouces représentent l'Ame universelle qui se joignent pour faire circuler l'énergie spirituelle. La main gauche posée dans la main droite, paumes vers le ciel, les pouces ne se touchent pas (Symbolisant la dualité, In / Yo et la recherche du Satori) ou comme sur la photo, se touchent à partir du moment où l'on a atteint le Satori (État mental Zen, illumination). Les mains ont la forme d'une coupole vide qui incite à méditer sur le vide. Ce Mudra est souvent associé au Bouddha. Le dos de la main droite repose sur la paume gauche, les bouts des pouces se touchent légèrement. La main droite, reposant sur le dessus, symbolise l'état d'éveil, la gauche, se reposant dessous, le monde de l'apparence.  

 

MOKUSO EN POSITION DE DHYANI MUDRA


Il n'y a donc pas d'objectif à gagner, où à être le meilleur ?

En Iaido, il ne devrait pas y avoir de compétition. Il devrait y avoir seulement des rencontres, dans lesquelles on démystifierait le problème de la compétition. La compétition fait reculer l'être humain et le détourne de l'esprit du Budo.

En occident, toutes les disciplines fonctionnent pourtant sur ce principe. Il faut alors bien être conscient qu'il s'agit de sport et non plus de Budo Japonais. On enlève ainsi, toute l'essence de ces disciplines, au profit de quelque chose d'immédiat. Dans notre société actuelle, une activité comme le Iaido qui correspond à l'esprit du Budo peut permettre d'aider les gens. Le Budo amène une discipline et une mentalité très importantes dans la vie. Les disciplines martiales traditionnelles portent en elles une valeur inestimable pour l'être humain. Elles régissaient la vie des Samouraï, ce temps est révolu, mais il reste une essence qui doit perdurer.

 

Voici les 7 autres codes moraux qu'il faut essayer d'appliquer dans la pratique et dans la vie quotidienne :

       

      1. La fidélité
      2. La sincérité
      3. Le courage
      4. La modestie et l'humilité
      5. La droiture
      6. Le respect
      7. Le contrôle de soi

 

 

L'ETIQUETTE

 

OGURA NOBORU Senseï

Hanshi 8ème dan, ZNKR


L'étiquette ne doit pas être là pour respecter une habitude ancienne et protocolaire, mais pour établir dans le présent, une attitude de respect et d'humilité. L'intérêt de l'étiquette, lorsque celle-ci est comprise et pleinement vécue, est d'instaurer de justes relations humaines, un processus d'intégration et un moyen de prendre conscience que le Dojo est un lieu sacré.

Plus que dans tous les autres arts martiaux, l'étiquette (Reigi) joue un rôle très important dans le Iaido où elle est particulièrement élaborée, tatillonne et ponctuée d'un grand nombre de marques de respect (Au sabre, au Dojo, etc.).

Le sabre avait pour les Bushi un pouvoir redoutable.

C'est une arme extrêmement dangereuse qui peut tuer et à laquelle le Bushi confiait sa vie.

Il n'est donc pas surprenant que son emploi et son maniement soit entourés de marques de respect.

Ces marques de respect sont en partie inhérentes à la culture traditionnelle Japonaise. Elles viennent aussi du sabre lui-même. Son utilisation au combat peut amener au dernier échelon de la sauvagerie.

 

OGURA NOBORU Senseï

Hanshi 8ème dan, ZNKR


L'étiquette est un moyen de revenir à l'humanité.

C'est sans doute pour cette raison que les entraînements dans les arts martiaux Japonais et notamment dans le Iaido commencent et se terminent par des saluts.

Enfin le tranchant redoutable du Katana fait qu'il est aisé de se blesser en le manipulant. L'étiquette est alors un moyen d'appliquer de façon automatique un certain nombre de consignes de sécurité.

SENSEÏ NI, REI

 


LES GRADES ET LES TITRES

 

Autrefois les Koryu délivraient aux élèves un certificat de capacité "Menkyo".

 

MENKYO KAIDEN

Aujourd'hui deux systèmes coexistent.

- D'une part, un système de grades divisés en Kyu (Du sixième au premier) puis en Dan (Du Shodan au 8ème Dan) qui valorise la connaissance technique des pratiquants :

Au cours d'un passage grade, les pratiquants en respectant l'étiquette, présentent des Kata du Seitei-Iai et/ou Koryu, dont certains sont imposés, devant un Jury composé d'experts.

 

Les Kyu du 6ème au 1er : Rokyu, Gokyu, Yonkyu, Sankyu, Nikkyu, Ikkyu.

Les Dan du 1er au 8ème :

  1. Shodan
  2. Nidan
  3. Sandan
  4. Yondan
  5. Godan
  6. Rokudan
  7. Nanadan
  8. Hachidan.

 

- D'autre part, les titres qui valorisent les qualités techniques, humaines et pédagogiques :

Il existe trois titres qui sont dans l'ordre croissant :

RENSHI

KYOSHI

HANSHI

 

 


LE SABRE DE IAIDO


Une très grande partie de l'intérêt du IAIDO réside dans l'utilisation d'un Sabre (Katana) authentique.

 

KATANA

 

UENO Senseï

Hanshi 8ème dan, ZNKR

 

Toutefois il s'agit d'une arme coûteuse (Certaines lames anciennes sont davantage considérées comme des oeuvres d'art que comme des armes) et les débutants jusqu'à un stade assez avancé de leur pratique peuvent utiliser un sabre factice ( Iaito ou Mogi-to ).

Ceci leur permet en outre de s'entraîner sans danger ni pour eux ni pour les autres pratiquants.

 

La coupe par UENO Senseï Hanshi 8ème dan ( Diagramme des angles de coupe)

 

 

VIDEOS DES 12 KATA DU SEITEI IAIDO - ZNKR

PAR OGURA NOBURU SENSEI 8éme dan Hanshi

 

AU SOL

EN SEIZA NO BU (En Seiza):

1 - MAE

2 - USHIRO

3 - UKE NAGASHI

 

EN TATE HIZA NO BU (En Tate hiza):

4 - TSUKA ATE

 

DEBOUT

EN TACHI NO BU :

5 - KESA GIRI

6 - MOROTE TSUKI

7 - SANPO GIRI

8 - GANMEN ATE

9 - SOETE TSUKI

10 - SHI HO GIRI

11 - SOO GIRI

12 - NUKI UCHI

 

Dans un souci d'unification et afin de permettre à tous les pratiquants d'avoir une base commune, les experts de la Fédération Japonaise de Kendo (Zen-Nippon-Kendo-Renmei, ZNKR ) ont développé une nouvelle école le Seitei-Iai qui comporte aujourd'hui 12 Kata inspirés de Kata de divers Koryu.

Le pratiquant de Iaido doit travailler le Seitei-Iai (Base commune) et un Koryu (Ecole au choix).

L'étude des Kata du Seitei-Iai est indispensable, au même titre que ceux des Koryu, pour les passages de grades.

 

OGURA NOBORU Senseï

Hanshi 8ème dan, ZNKR

 

 

LES DEPLACEMENTS ET LES PLACEMENTS DE PIEDS

 

 

LES PRINCIPAUX DEPLACEMENTS 

À la base de la marche et de tous les déplacements, il y a le pas. En japonais le Kanji "Ashi" signifie le "Pied", mais aussi par extension le "Pas".

Pour pouvoir réaliser correctement n'importe quelle technique, il est indispensable de savoir au préalable se déplacer. Mais avant de maitriser ces déplacements, il est nécessaire de connaître parfaitement tous les pas de base, connaître les différents appuis et modes de déplacement du pied.  

L'apprentissage des déplacements exige de se poser des questions sur l'utilisation de nos appuis et de la répartition du poids sur nos pieds, de notre posture de dos et du placement du bassin. C'est pourquoi savoir marcher correctement, intelligemment et  efficacement dans le cadre de la pratique du Iaido est une vraie remise en question.

Pour se déplacer, il faut choisir une direction. Mae pour avant, Ushiro pour arrière, Migi pour droite et Hidari pour gauche. Mais de surcroît, il faut savoir comment poser son pied au sol.

On lance d'abord la pointe du pied en avant et elle touche le sol une fraction de seconde avant le talon. En préparation à un déplacement, le talon est généralement légèrement décollé du sol afin de conserver une tension dans les jambes, tandis que les appuis se font sur l'avant du pied.

Cette typique manière de marcher s'explique par le port des sabres sur le côté. S'il fallait courir avec une marche normale, les sabres seraient tellement secoués qu'ils tomberaient hors du fourreau.

 

AYUMI ASHI :

Le pas de base de la marche s'appelle Ayumi ashi (Pas de marche appelé aussi pas romain ). Il suffit de se déplacer comme dans notre vie de tous les jours. On l'utilise lorsque l'on s'avance vers l'adversaire.

 

Les déplacements s'effectuent avec le hara

 

OKURI ASHI :

Dans un autre style Okuri ashi (Pas envoyé ou double pas) lance le pied avant dans l'orientation choisie, et le pied arrière suit comme si un fil élastique le reliait au premier.

La forme inverse d'Okuri ashi se nomme Tsugi ashi (Pas qui suit). C'est le pied arrière qui propulse le corps, lorsqu'il touche (Presque) le pied avant celui-ci avance aussitôt. Okuri ashi et Tsugi ashi sont génériquement appelés "pas chassés".

 

HIRAKI ASHI :

Mal connu Hiraki ashi (Pas latéral) permet de s'ouvrir un chemin pour passer le corps. On l'utilise beaucoup dans la pratique du sabre, Uke étant face à soi, il permet un déplacement de côté en esquivant l'attaque de l'adversaire afin de trancher sans être tranché.

 

NAMBA ARUKI :

Le "Namba aruki" Style de marche et de course traditionnelle japonaise


À l’ère d’Edo (1603-1868), le Namba aruki était une façon de marcher dite plus efficace et saine que notre démarche d’aujourd’hui. Eh oui, bouger nos hanches, tordre son corps pour avancer, tomber en avant, se voûter en marchant… à l’ère d’Edo, nous aurions manqué de classe. Historiquement, il n’est pas dit que tous les japonais se déplaçaient ainsi, ni comment le Namba aruki s’est éteint, mais il existe de bonnes chances pour que cela soit dû en partie à la formation militaire des japonais qui désiraient se doter d'une armée moderne (Formés par l'Allemagne et la France). Chaque japonais a donc appris la marche militaire occidentale, entraînant inexorablement la modification de la marche de tout un peuple. La marche Namba traditionnels est toujours utilisée par les Sumo et les artistes de Kabuki.

 

Yoshinori KONO Senseï -  Namba aruki


Cette démarche japonaise est née du mode de vie de l’ère d’Edo. Il est dit que les messagers appelés "Hikayaku" ont donné naissance au Namba aruki, cette façon de se mouvoir efficace et saine. Il valait mieux quand il s’agissait de délivrer un message de Tokyo à Kyoto en 6 à 8 jours… Soit 480 kilomètres. Avec de telles distances à couvrir, les messagers devaient se mouvoir efficacement.


Cette façon de marcher et de courir convenait mieux aussi au port du Kimono, permettant de conserver les plis intacts, ainsi qu’au port des Geta dans les rues boueuses, évitant de s’éclabousser. Enfin, cette marche évite au Samouraï que son sabre, attaché à la hanche, ne se balance de trop et avait l'avantage de permettre d'avoir en permanence les mains proches du sabre. Finalement, à l’ère Edo, le Namba aruki convenait à tout le monde. Pour comprendre le concept de cette marche, rien de tel que la démonstration d’un Maître, en l’occurrence Yoshinori KONO Senseï.

 

Travail du cerveau en fonction du style de marche

Namba aruki - Marche moderne

 


En quoi consiste le Namba aruki ?


Lorsque nous marchons, nous balançons notre bras droit en avançant le pied gauche. Et vice versa. Conséquence de quoi, nous tordons le haut de notre corps, ainsi que nos hanches. Lorsque vous pratiquer la marche Namba, vous avancez le bras droit et la jambe droite en avant au même moment. Certes, ce n’est pas une marche dont on a l’habitude, mais en s’entrainant vous pourrez maîtriser cette marche.

 

Namba aruki - Dans le Kabuki

 

Pourquoi apprendre le Namba aruki ?


Maintenant que vous avez compris le concept, pourquoi apprendre à marcher le Namba ? Eh bien cette marche est bénéfique sur plusieurs plans. Le premier, évident, concerne les arts martiaux asiatiques dont les fondements ne sont pas éloignés de cette marche.

 

Namba aruki - Dans les arts martiaux

Yoshinori KONO Senseï

 

De plus cette marche permettrait d’avoir plus d’endurance, une position stable du corps, plus de force dans le corps, moins de fatigue et de ne pas avoir pas de perte d’énergie. Réapprendre à se déplacer sans effectuer de torsions permet donc de retrouver une des clefs de l'efficacité des techniques martiales. En effet, les mouvements de rotation sont non seulement moins efficients car ils induisent une diffusion de la force, mais sont aussi bien plus prévisibles. Un point crucial dans une situation de vie ou de mort…

 

 

KOKYU, LA RESPIRATION

Le Iaido et les techniques de respiration ont un lien incroyablement profond l'un avec l'autre. Il est dit que, lors de l'expiration, "Le corps est vrai" et que lors de l'inspiration, "Le corps est faux". Obtenir la vérité et le mensonge pendant ces mouvements est d'une importance capitale. Les pratiquants de Iaido doivent pratiquer le contrôle du souffle en même temps, qu'ils pratiquent les techniques de sabre.


Il faut donc, travailler et corriger les techniques de respiration pour arriver à une respiration ventrale "Tanden". En ajustant notre respiration, nous pouvons mobiliser notre corps tout entier et nous déplacer de manière fluide et rapide. C'est pour cette raison que le contrôle de la respiration est importante pour le Iaido.

 

PRINCIPE DE L'INSPIRATION ET DE L'EXPIRATION ABDOMINALE

 

Kikai-tanden (Siège du Tanden)


Lorsque les muscles inférieurs de l'abdomen sont tendus, le siège du pouvoir du corps, le "Tanden", apparaît. Le Tanden est induit par la tension des muscles et apparaît seulement dans le corps vivant. Il n'a pas été découvert par la médecine occidentale ou universitaires, car il ne peut pas être trouvé dans un corps disséqué. Le Tanden est un point situé en bas du ventre, à environ trois centimètres au-dessous du nombril.

L'inspiration, remplit le "Kikai" naturellement et sans effort, mais lors de l'expiration, le pouvoir se concentre sur le Tanden qui se situe en dessous. Le Tanden est aussi appelé, le "Centre de gravité", du corps.

Le centre de gravité préside le corps, le contrôle les mouvement des membres et est le centre de tout vrai mouvement dans les Budo et les autres Arts Martiaux.

 

Tanden-Sokuho (Techniques de respiration avec le Tanden)


Le souffle est ce qui donne vie à la posture. Une posture correcte n'a de sens que si elle est basée sur une respiration correcte et de ce fait, une posture correcte découle naturellement d'une respiration correcte.


Quand vous dormez couchée, l'air pénètre dans le corps naturellement, la partie supérieure de la poitrine et de l'abdomen se soulèvent sans effort. Lors de l'expiration, les poumons se vides et ces parties redescendent. Tant que l'inspiration et l'expiration ne se produisent que dans la partie supérieure du corps, le corps inférieur ne participe pas.

Toutefois, si le "Tanden" se réalise lorsque le corps est en position verticale et que les hanches supportent le poids du corps, la respiration peut être fait par le bas du ventre, en relaxant le "Tanden".

Lorsque le Tanden se détend, l'air est naturellement dirigée vers le centre du corps. Lorsque le tanden se contracte, cet air est expulsé en dehors du centre du corps. Si le souffle ne passe pas par le centre du corps, mais seulement dans la partie supérieure du corps, la respiration est la même que celle d'une personne malade ou faible.

 

Comment respirer profondément


Quand les poumons sont utilisés dans une respiration non focalisée, seulement 20 ou 30% de leur capacité pulmonaire est remplie.

Essayez de vider la poitrine, en gardant le corps droit et expirer en faisant passer l'air par vos orteils, jusqu'à ce que vous sentiez les muscles de votre poitrine se détendre.

Lorsque vous le faites, vous devriez naturellement, ressentir un seul point contracté dans le bas-ventre. C'est le siège du Tanden. Tanden est décrit comme étant situé à trois centimètres sous le nombril, mais, en réalité, il ne devrait pas être définie à partir de l'extérieur du corps.

Au contraire, le Tanden est le point que vous avez ressenti au fond de vous, quand vous avez expiré l'intégralité de l'air que vous aviez inspirée.

Tout d'abord, on remplit le bas-ventre avec force, en poussant l'air. Ensuite, la résistance de l'abdomen diminue, en tirant vers le bas l'air frais, dans le fond des poumons. L'air circule en un instant, mais dans ce court laps de temps les poumons sont presque complètement remplis. Il faut respirer profondément, calmement et sans pause, c'est alternativement le "Soku Tanden" et le "Kokyu Tanden". C'est une forme de respiration profonde, qui utilise le bas du ventre pour expirer. C'est le véritable "Kokyu-ho", utilisé en Zazen (Méditation), en Seiza, ainsi que que dans tous les Budo et les Arts Martiaux.

Tout en se tenant debout, vous devez toujours remplir les poumons par le bas-ventre avec force. Dans le même temps, vous devez maintenir la tension dans votre centre de gravité, en particulier le bas-ventre, et avoir une souffle tranquille. Si vous gardez 20 ou 30% de l'air dans vos poumons, vous devriez vous détendre le bas-ventre, car autour de vous, il y a toujours la pression atmosphérique, et l'air s'écoule naturellement. Cela se produit en un instant, mais une quantité extrêmement importante de l'air est inspirée.

Dans la pratique le Kokyu possède deux fonctions, il purifie les poumons et renouvelle l'apport de "Ki" à travers l'oxygène et il vitalise tout l'organisme. Mais il s'agit là de ce que nous connaissons déjà et que l'on nomme tout simplement la respiration, c'est à dire l'action visible des poumons en expiration et en inspiration.

 

EXERCICES DE RESPIRATION, "KOKYU"

 

La première chose est de savoir bien respirer, de prendre conscience de l'acte et de connaitre la différence entre une respiration ventrale et intercostale.

En règle générale, les "Furikaburi", les prises de gardes se font sur l'inspiration et les coupes, les menaces et les "Chiburui" se font dans l'expiration. L'inspiration et l'expiration ressemblent au flux et reflux des océans.

Il est possible de travailler des exercices de respiration, mais il faut laisser le temps au temps afin que cela devienne un automatisme où l'action et la respiration ne feront plus qu'un.

Une personne qui est toujours vraie en pensée, parole et actions, n'aura jamais peur et n'ayant jamais peur, elle aura une respiration lente et puissante.

Lorsque vous utilisez l'action du corps ou de la respiration, cela correspond au "Kokyu", car le "Kokyu" implique une action du "Ki", qu'il y ait ou non action des poumons.

 

 

LE KI, LE SEIKA TANDEN OU HARA , LE CENTRE DES ENERGIES

 

Le Ki (En japonais), est un mot qui a pour traduction "Vapeur", "Exhalaison", "Fluide", "Influx", " Energie", le terme le mieux adapté étant "Les souffles". Il s'agit d'un concept essentiel de la culture asiatique.

Dans cette approche spirituelle, le Ki englobe tout l'univers et relie les êtres entre eux, dans un organisme vivant, il circule à l'intérieur du corps par des méridiens qui se recoupent tous dans le "Centre des énergies" appelé "  Champ du cinabre", Seika tanden au Japon. Il est donc présent dans toutes les manifestations de la nature.

Le concept de Ki n'a pas d'équivalent précis en Occident . On peut toutefois noter de nombreux liens de convergence avec la notion grecque de pneuma (Ayant pour traduction " Souffle "), et dans la même optique avec la notion d'esprit , en latin "Spiritus" (Dérivé de spirare = souffler) qui signifie souffle , vent.

 

Le "Ki" dans le "Seika tanden" (Hara)

 

Pour désigner le "Ki" , on utilise parfois l'expression "Souffle-énergie" (Kokyu-ryokyu).

Dans le Iaido, lorsque l'on coupe ou lorsque qu'un coup est porté (Atemi en japonais), c'est le Ki du frappeur qui est transmis à l'adversaire et provoque la blessure, à ce titre, l'important est plus d'atteindre un point vital (Rencontre de méridiens) que de mettre de la puissance physique. Le Ki est concentré à l'extrémité du sabre et provoque la coupe. La concentration du Ki dans le Seika tanden est un des éléments fondamentaux des Budo : les hanches sont la liaison entre le haut du corps (Qui manipule les armes) et le bas du corps (La stabilité). D'un point de vue symbolique, le Seika tanden réalise la liaison entre "Le ciel et la terre" (Tenchi), notion que l'on peut traduire par unification entre l'intention (Le ciel, la pensée) et l'énergie (La terre). On peut par exemple y voir la métaphore d'un arbre qui puise sa nourriture dans la terre pour tendre vers le ciel.

Le Ki reliant les êtres, relie également les deux adversaires :

La notion de vigilance, le Zanshin que l'on retrouve dans tous les arts martiaux japonais, s'appuie aussi sur le concept de Ki. À travers le Ki, on peut "Sentir" l'intention de l'ennemi, ce qui permet de riposter plus efficacement, voire d'agir avant que l'adversaire ait pu lui-même agir. On utilise également le terme sen pour désigner cette action simultanée (Sensen no sen  : attaque anticipant l'action adverse, Go no sen  : riposte anticipant l'action, Sen no sen  : attaque simultanée).

 

 

Le centre des énergies "Hara" ou "Seika tanden" ou "Seika-no-itten" (Point unique), point d'intersection de tous les méridiens, est donc le "carrefour" du Ki . Il se situe dans le ventre, à deux largeurs de doigt (Environ 3 cm) sous le nombril. Ce point unique est le centre d'équilibre du Ki , c'est à dire de toute l'énergie vitale du corps. Sans la compréhension et la sensation de ce point, le Iaido et son efficacité (Coupes, placements, etc..) reste une enigme. La maitrise du Hara se traduit souvent à tort par le ventre. Le centre de gravité doit toujours se situer au plus bas. Ce point est le lieu géométrique, spirituel et psychique où les lois de l'esprit et du corps se conjugue.

Sa connaissance seule permet la coordination mentale et physique. Sans cette coordination, toute puissance est momentanée et illusoire.

Dans le Iaido, en position Iai-goshi (Au sol), toutes les forces sont centralisées dans le ventre et on remarquera que la sortie du sabre se fait juste au niveau du Seika tanden. Comme si la lame du sabre jaillissait de sa saya à l'instar du "Ki"de notre corps physique.

Ce point est un symbole fort dans cette croyance. On peut remarquer que :

Lorsqu'une personne respire, c'est son ventre qui se gonfle et se dégonfle (Les poumons s'étendent vers le bas en poussant le diaphragme et les viscères à l'inspiration), on peut le constater en regardant une personne dormir.

Le centre de gravité du corps humain se situe vers cet endroit.

La mère porte le fœtus dans son ventre.

La coïncidence de ces phénomènes explique l'importance qu'ont pu accorder les japonais à ce point précis du corps. La manifestation la plus dramatique de l'importance de ce point est sans doute le Seppuku (Suicide rituel japonais), qui consiste à s'ouvrir le ventre avec un Tanto (Couteau - sabre).

 

 

LES POINTS VITAUX : Quelques bases simples sur le système énergétique

Avant de parler des point vitaux, il faut connaitre quelques petites bases.

Outre l'attaque directe du corps physique, nous pouvons aussi agir sur le corps énergétique pour affaiblir notre adversaire.

 

Diagramme des points vitaux

 

Le vaisseau conception :

Il part d'un point qui se trouve juste en dessous de notre lèvre inférieure à un autre point qui se situe entre les parties génitales et l'anus, tout en passant le long du buste. Le Ki (Chi) y circule du bas vers le haut. Tout au long de se vaisseau se trouvent 24 points d'acupuncture.

Le vaisseau gouverneur :

il fait partie des 8 vaisseaux extraordinaires. Il reli le même point situé entre les parties génitales et l'anus à un autre point situé à l'intérieur de la lèvre supérieure, tout en passant le long de la colone vertébrale, la nuque et la tête. Tout au long de ce vaisseau se trouvent 28 points d'acupuncture.

Les 3 centres énergétiques :

  • Le Hara inférieur : il se trouve à trois doigts en dessous du nombril. Il stock le Ki originel (Ancestral). On utilise souvent ce centre dans les arts martiaux, pour y concentrer l'énergie et la ressortir au moment de la frappe ou de l'effort.

  • le Hara médian  : il se trouve au niveau du coeur et des poumons. C'est ici qu'est stocké le Ki provenant de l'air et des aliments que nous ingérons. C'est l'énergie de l'Homme.

  • le Hara supérieur : il se trouve au niveau de la tête. C'est le réservoir du Ki du mental et du  Kime (L'intention).

Les 12 méridiens primaires (In - Yo = Ying - Yang) :

Il y a 6 méridiens In et 6 Yo , dont 6 aboutissent à la main et 6 autres au pied. Tout au long de ces méridiens se trouvent une multitude de points d'acupuncture, utilisables dans les arts martiaux et dans le soin :

  • 3 méridiens In passent par l'intérieur du bras  : poumons (P), maître du coeur (MC), coeur (C)

  • 3 méridiens Yo passent par l'extérieur du bras : intestin grêle (IG), triple réchauffeur (TR) et gros intestin (GI)

  • 3 méridiens In  passent entre autre par  l'intérieur de la jambe  :  rein  (Rn),  foie  (F),  rate  (Rt)

  • 3 méridiens Yo  passent entre autre par  l'extérieur de la jambe  :  estomac  (E), vessie  (V),  vésicule biliaire  (Vb)

Bien entendu ce n'est qu'une infime partie des lignes et points énergétiques. Il existe entre autre d'autres notions basées sur : les organes, les huit vaisseaux merveilleux, les vaisseaux de connexion, le vaisseau d'assaut, le vaisseau ceinture, les vaisseaux In et Yo  de liaison, les vaisseaux In et Yo de talon, les 14 méridiens majeurs et plus de 2000 points d'acupuncture.

 

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LES 6 SENS

 

Tous les pratiquants d'arts martiaux connaissent l'importance des 6 sens dont la perception "Go no sen", par rapport à la perception intuitive "Sen no sen".

 

Les 6 sens

La vue : Le sens de la vue est l'un des plus utilisés. Grâce à lui le mental analyse l'adversaire, juge sa force et sa faiblesse. Par les yeux, un maximum d'informations peut être enregistré pour remporter la victoire, mais peut aussi nous en voiler d'autres. La vue est étroitement liée à la faculté de réfléchir. La vue doit être apaisée, elle aussi. Miyamoto Musashi disait de la vue, "Voir est plus important que regarder, la règle est de voir sans voir, de percevoir sans fixer l'attention, de pressentir et non de parer ou de répondre à une attaque, ce sont les yeux intérieurs qui voient."

Le toucher : Le toucher n'est pas de moindre importance, il apporte lui aussi bon nombre d'informations. On doit apprécier la qualité raffiné du sabre utilisé, autant que ce qu'il représente. Le fait de saisir régulièrement la Tsuka de son sabre permet de rentrer en contact avec lui. A force d'être touchée, la Tsuka s'imprègne de son propriétaire et inversement. La Tsuka s'est formée à la main de son propriétaire et le restera. De là, nait l'harmonie du corps, de l'esprit et du sabre. Pour s'en convaincre, il vous suffira d'essayer le sabre de quelqu'un d'autre et vous vous apercevrai, qu'effectivement il ne vous convient pas.

L'ouie : L'ouie est également très utilisée, mais elle peut-être un handicap, car le Kiaï de l'adversaire peut troubler. Notamment sur l'environnement dans lequel nous évoluons, la présence ou non d'un danger, d'un ou de plusieurs adversaires. L'ouïe sera un facteur déterminant dans le zanshin.

Le gout : le gout n'est presque jamais utilisé. Le gout doit être développé comme la vue, mais nous ne pouvons pas y parvenir en mangeant notre nouriture quotidienne. Lorsque l'on déguste, cela agit sur notre imaginaire, et il est alors possible de ressentir le degrés de maitrise, ainsi que le niveau de concentration de la personne qui a preparé la nourriture.

L'odorat : l'odorat lui non plus, n'est presque jamais utilisé. Nous le développons en parfumant avec de l'encens les lieux de méditation. Pour bénéficier pleinement de ce sens, il nous faut trouver l'appaisement entre l'inspiration et l'expiration. Dans le but de percevoir les vibrations qui nous permettrons d'accéder au discernement spirituel.

L'intuition : L'intuition est une vertu qui découle des valeurs souvent évoquées lorsque l'on pratique ou l'on étudie les arts martiaux. L'intuition est une valeur éprouvée, à condition qu'elle soit basée sur une expérience, le fameux "Vécu". L'intuition condense des années d'apprentissage en un éclair. Forger son corps et son esprit en pratiquant, constituera la mémoire utile par laquelle l'intuition prendra naissance. Toute expérience est engrangée dans notre psychisme, utilisable lorsqu'une situation semblable survient. Il y a donc peu de place à l'improvisation puisque la réponse pouvant sembler improvisée est la somme de ces expériences. Nous en revenons donc aux principes de base des arts martiaux: entraînement, persévérance et remise en question. Une fois acquise, ces expériences sont enfouies en nous, sous le calme du mental, mais prêtes à ressurgir le moment opportun. Cette idée est à comparer à l'image de la lune se reflétant dans une eau calme. Le reflet ne peut apparaître que si la surface de l'eau est sans vagues. C'est en cela que le "Génie" des arts martiaux, nous ramène à l'instar des philosophies zen à l'ici et maintenant.

 

Le 3éme oeil (6éme Chakra)

Le 3éme oeil (6éme Chakra), est le siège de l'intuition et des perceptions dans le monde subtil. Les canaux de perceptions subtiles, claire voyance, claire audience, etc.., convergent vers la glande pinéale. Tous les sens sont décuplés.

Généralement, on dit que l'homme dispose de cinq sens, plus deux non encore développés, le mental et le sens intuitif.

"Ce qui importe le plus dans l'art du sabre est d'acquérir une certaine attitude mentale. Cette sagesse immuable, s'acquière intuitivement après un entrainement pratique prolongé"

 

 

Dans un combat, il ne faut pas se laisser distraire par les actions et le sabre de l'adversaire, dès que vous commencez à penser, vous lui donnez l'opportunité de gagner. Car dès que vous pensez, vous créez une rupture mentale consciente. Par contre, si vous gardez votre mental libre, vous pourrez agir instinctivement et produire une attaque ou une contre-attaque qui amèneront inévitablement la défaite de votre adversaire par lui-même.

 

 

RYTHMES ET HARMONIE DANS L'ENSEIGNEMENT DES BUDO A PARTIR DES 5 ELEMENTS

 

Dans le Budo ancien, l'enseignement était souvent donné à partir de la structrure du Gorin no sho. L'étudiant est instruit de tout ce qui est en rapport avec son environnement immédiat et ses 5 sens.

 

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Le Gorin no sho est constitué de cinq rouleaux intitulés :

 

      1. La Terre

      2. L'Eau

      3. Le Feu

      4. Le Vent

      5. Le Vide (Ou le Ciel)

 

Ce sont les cinq éléments constituant l'univers selon la pensée Bouddhiste.

Gorin veut dire les cinq roues et désigne ainsi l'ensemble de ces cinq éléments.

Un sixième élément est parfois rajouté sous le nom de Shiki, "Connaissance" ou "Conscience".

On insiste beaucoup sur le respect des formes ainsi que sur des détails matériels qui vont de la propreté de la tenue, des armes ou du Tatami. Si l'on insiste autant sur cette attitude extérieure, c'est que l'on suppose qu'elle traduit une vérité intérieure. Ainsi une personne avec une attitude droite et un regard direct est souvent le témoignage d'un caractère franc et courageux.

 

 

La signification des cinq éléments "Godai", du Gorin no Sho et pourquoi Miyamoto Musashi, les a choisis.

Dans la philosophie japonaise, il existe en fait deux concepts des Cinq éléments. L'un d'entre eux, le "  Gogyo ", est basé sur le concept chinois des cinq éléments connu sous le nom de Wuxing. Ces éléments sont le bois, le feu, la terre, le métal et l'eau et sont utilisés pour comprendre les cycles naturels du corps et du monde.

Le concept Godai est associé au Bouddhisme et puiserait ses racines dans l'Hindouisme. Godai est un mot composé de Go qui signifie cinq, et Dai, ce qui signifie grand. Godai signifie donc les Cinq grands, ou plus généralement, les Cinq grands éléments ou forces.

Dans ce concept, les éléments sont les blocs de construction de l'univers. Tout ce qui existe est régi par l'équilibre des Cinq éléments.

Les Cinq anciens éléments sont des symboles puissants et ces symboles peuvent être très utiles. Ils ont un impact sur la pensée et l'imagination. Et dans le cas du Gorin no Sho, ils peuvent être un guide utile pour regrouper et faciliter la compréhension de concepts abstraits.


 

COMMENT MIYAMOTO MUSASHI UTILISA LES 5 ELEMENTS

 

 Chi – La Terre

(A ne pas confondre avec le mot chinois "Chi" qui signifie énergie du souffle ou force de vie, l'équivalent du "Ki" Japonais.)

"Comme une voie tracée dans la poussière, le premier livre s'appelle le livre de la Terre."

La terre est dure, solide, stable. Elle résiste au mouvement et au changement et représente donc l'immuable, le fondamental. En vivant à sa surface, nous avons tendance à oublier toutes les richesses que nous apporte la terre.

Musashi nous dit que l'essence même de son école et de sa stratégie, les bases fondamentales, peut être trouvée dans le livre de la Terre. Comme pour la construction d'une maison, il faut chercher à obtenir une base solide, à partir de laquelle on pourra développer son art. Tout ce qui suit dans son livre, est influencé par le Livre de la Terre. Les autres livres seront plus circonstancielles, en particulier les livres du feu et du vent.

 

Sui – L'Eau 

"L'eau prend la forme de son navire. Parfois, c'est une mer d'huile et d'autres fois s'est une mer déchaînée."

L'eau représente la fluidité et l'adaptabilité. L'eau est douce, mais elle peut aussi être quelque chose de puissant. Boire à un robinet qui fuit ou à une bouche d'incendie, c'est la même chose, cependant l'effet est complètement différent.

Très souvent, les gens sont tellement ancrés dans leurs habitudes et coincés dans leurs propres idées (Comme un roc immuable) qu'ils ne parviennent pas à s'adapter à de nouvelles situations. Si vous devenez comme l'eau, alors vous pouvez vous adapter à tout. Si vous versez de l'eau dans un récipient, il prendra la forme de celui-ci, jusqu'à ce qu'il soit, complètement rempli.

Pour l'homme, il doit adopter tous les aspects et les situations du "Navire", qu'il est. Il est inutile de se blottir dans un coin et de ne pas tenir compte de ce qu'il y a de l'autre côté de la jarre. Les gens peuvent être tellement bloqués par leurs propres expériences, qu'ils refusent les autres situations, ce qui les empêchent d'apprendre davantage ce qui existe.

Dans son Livre de la Terre, Musashi nous donne les bases. Maintenant, de la même manière que l'eau façonne naturellement la terre, les principes du combat dans le Livre de l'eau prennent leur forme à partir du Livre de la Terre.

Ce ne sont pas les Kata, mais des indications, des sensations qui vous aideront à identifier la situation générale et à donner naturellement la meilleure réponse. Ils sont adaptés au sabre, mais une fois compris, ils sont applicables à toutes les situations.

Ka – Le Feu

Le feu est puissant, destructeur, plein d'énergie et de mouvement. Il peut également représenter un changement d'état. Le feu commence doucement et évolue rapidement et il est à l'instar d'un vrai combat, difficile à prévoir.

Dans la philosophie bouddhiste, le feu est le mouvement et le changement dans le monde. Il est donc logique que le Livre du Feu, comporte les idées contenues dans le Livre de l'eau, qui répondent à des situations du monde réel, où se déroule l'action.

Le feu est souvent considéré comme négatif en raison de son pouvoir destructeur. Mais le feu produit de la lumière, qui symbolise la perspicacité et l'illumination et il produit l'action, l'intention et la passion, que l'on peut utiliser pour accomplir de grandes choses.

Fu – Le Vent

"Il est difficile pour vous de vous connaitre, si vous ne connaissez pas les autres."

Le vent est libre, inconsistant et insaisissable. Il est insouciant et évasif. Malgré le fait que ce ne soit pas en général, une mauvaise liste de caractéristiques, Musashi nous rappelle que dans la stratégie, nous devons être prudents, stable et diligente, et c'est pour cette raison que Musashi accorde au vent une mauvaise réputation.

Cependant, l'air est lié à la clairvoyance et à la perspicacité. Si nous adaptons se principe à la tactique de Musashi, on pourrait dire qu'il se sert de la clairvoyance pour mieux comprendre les techniques des d'autres écoles.

Il appelle le livre Vent, le Livre de la Tradition , où il analyse de manière critique les techniques des autres écoles. Il fit cela pour deux raisons. La première consiste à nous montrer ce qu'il ne faut pas faire et pourquoi. L'autre, parce que nous avons besoin de "Connaître les autres" si nous voulons faire de réels progrès dans nos vies, notamment dans la stratégie.

Ku – Le Vide (Le Ciel)

Pour la plupart des occidentaux, le vide signifie qu'il n'y a rien, comme le vide de l'espace. Mais pas dans les traditions orientales où le Vide signifie une absence de détachement, ou une union complète, où le tout et le rien sont unis en un seul. Il est lié à l'idée de paradis céleste. C'est l'élément dont le concept est le plus difficile à comprendre.

Dans les philosophies orientales, le vide est l'un des grands symboles de l'illumination. Une fois que vous arrêter de voir le faux détachement et les illusions, vous pouvez percevoir le monde tel qu'il est vraiment. A partir de là, tout est lié, tout est pareil et il n'y a pas d'attachement à une chose ou à une autre. Simplement, tout est.

Pour les arts martiaux, agir à partir du vide signifie, qu'il ne faut pas venir à une bataille avec des idées préconçues et avec une tactique établie. Le vieil axiome, est qu'aucun plan de bataille ne survit au contact de l'ennemi, ce qui est aussi vrai pour la vie en générale. Agir à partir du vide signifie faire les choses tout naturellement et sans y penser.

Les évènements se passent et vous, n'êtes plus lié à l'anticipation ou à l'attente, vous pouvez ignorer le décalage entre la pensée et l'action.

Vous ne pensez pas, vous faites et vos actions sont parfaites. Ce niveau de capacité est presque surhumain. C'est le but que doit rechercher toute personne empruntant la voie du Budo.

 

 

Le In - Yo (Yin et Yang)

L'énergie divine se différencie en 2 polarités afin d'accomplir son oeuvre créatrice, du fait que nulle part dans l'univers nous ne trouvons l'expression d'une force unique. Le "Ki" a donc un aspect positif et un aspect négatif .

Le In - Yo

 

Dans les écoles de sabre, la garde haute (Le Yo dans le Yo), s'opposait à la garde basse (Le In dans le In) ou à la garde intermédiaire (Entre In et Yo). Vaincre en ayant recours au In ou au Yo : lorsque l'adversaire fait preuve du In il faut le vaincre par le Yo, lorsque l'adversaire fait preuve du Yo il faut le vaincre par le In.

On peut constater l'importance que ce concept assume dans la voie du Budo dont le dessein est justement l'équilibre des oppositions qui empêchent la conscience humaine de se fondre dans la conscience du soi.

 

 

LES GARDES : KAMAE

Chacune des différentes gardes (Kamae) ont leurs origines et leurs applications dans le sabre ancestrale, et elles nous aident à maintenir les liens entre la pratique moderne et les origines. Elles nous rattachent aux racines du sabre.


Les principales gardes (Kamae).

 

CHUDAN NO KAMAE , autrement dit la position en garde "Moyenne".

Il s'agit de la plus élémentaire et fondamentale garde (Kamae)

  • Cette garde constitue une garde défensive en raison de la menace que fait peser  la pointe du sabre dirigée vers la gorge de l'adversaire, tout en observant un Sanshin.Dans cette position, il est relativement facile de maîtriser la distance, le Ma-ai.
  • Dans les textes anciens cette garde est souvent appelée la Garde de l'eau (Mizu-no-kamae), probablement grâce à sa souplesse et à ses capacités d'adaptation (L'attaque et la défense s'enchaînent harmonieusement). Chudan No kamae sert à produire à la fois une attaque forte et une défense impénétrable.
 

JODAN NO KAMAE , autrement dit la position en garde "Haute".

  • La garde haute Jodan-no-kamae dont il existe 2 versions: la garde haute à gauche (Hidari-jodan) et la garde haute à droite (Migi-jodan), selon que le pied en avant est le pied gauche ou le pied droit. Les mains sont largement tendues au dessus de la tête, la main gauche en avant et le Sabre légèrement décalé de l'axe du corps. Le but est alors d'avoir une attitude suffisamment menaçante derrière avec la pointe , mais aussi devant avec la tsuka-kashira et un puissant sanshin, pour ne pas susciter de réaction d'attaque de l'adversaire et d'engager aussitôt une action si il devenait menaçant.   Il existe une autre variante, moins connue, Age to, où l'on tient le sabre à une seule main, l'autre poser sur le obi pour stabiliser le corps.
  • Dans les textes anciens cette garde est souvent appelée, la Garde du feu (Hi-no-kamae) par comparaison avec les flammes qui s'élèvent (Le Sabre en position haute ) mais aussi parce qu'il est difficile d'approcher le feu de près sans se brûler (attaque instantanée) et que le pratiquant doit être aussi  menaçant que des flammes ou la Garde du Ciel / Paradis ( Ten-no-kamae) une garde offensive à la fois spirituellement et physiquement. Lors de l'utilisation de Jodan, il faut tenter de neutraliser les attaques de l'adversaire, ainsi que son esprit.
  • L'efficacité de Jodan No Kamae dépend davantage de l'aspects spirituel que du physique, d'où Jodan No Kamae est considéré comme un "Kokoro no kamae" une garde du cœur, un état d'esprit ou une attitude.  
 

GEDAN NO KAMAE , autrement dit la position en garde "Basse".

  • La garde basse, Gedan-no-kamae, la pointe du sabre se dirige vers le sol et vers l'un des genoux de l'adversaire . Avec un sabre réel elle fait peser sur I'adversaire la menace d'une attaque par en bas (Type Kesagiri) extrêmement difficile voire impossible à parer. Si cette garde ressemble à une posture défensive, il s'agit en fait d'une posture d'attaque capable de dévier le sabre d'un adversaire et créer des opportunités. Elle permet également de dissimuler l'intention de l'utilisateur.
  • La menace doit passer totalement dans I'attitude générale, notament dans le Metsuke (Regard). Dans les textes anciens cette garde est souvent appelée Garde de la terre (Tsuchi-no-kamae).

 

HASSO NO KAMAE

  • La garde Hasso-no-kamae, connue aussi sous le nom de Garde du bois. En Hasso le pratiquant porte la garde de son sabre à la hauteur de sa bouche sur le coté droit, sabre légèrement incliné sur la droite, pied gauche en avant.
  • Cette garde présente l'avantage de fausser entièrement le Ma-ai (La distance), car il n'y a pour l'adversaire aucun repère pour la mesurer.
  • Lorsque l'on exécute Hasso no kamae, nous devons rester simples et forts comme"Un arbre", à même de respecter son adversaire "D'en haut". Hasso est considéré comme une variante de Jodan no kamae et, par conséquent, est une garde offensive.

 

WAKI NO KAMAE

  • La garde Waki-no-kamae connue aussi sous le nom de Garde du métal ou Garde de l'or, ce qui indique une sorte de "Valeur cachée". Une variante de Gedan no kamae. permet de cacher le sabre  derrière soi pour empêcher l'adversaire d'apprécier sa distance de sécurité. C'est donc une garde qui cherche à tromper l'adversaire sur le Ma-ai. La menace ne peut donc s'exprimer que par l'attitude et le Metsuke (Regard).     

 

NITO NO KAMAE

    La garde Nito-no-kamae connue aussi sous le nom de Garde à 2 sabres, Pour la pratique à 2 sabres (Nito) le combattant tient un sabre dans une main et un Wakisashi dans l'autre. Il existe de nombreuses variantes de cette garde selon que le sabre ou le Wakisashi est tenu de la main gauche ou de la main droite et selon la position des sabres (Au-dessus de la tête ou non) et celle des pieds.

     

    Miyamoto Musashi

    L'un des plus célèbre Samouraï "Maitre de sabre"qui est à l'origine de la technique et de l'école des 2 sabres "Hoyo Niten Ichiryu"

 

 

LES KORYU

Même si l'histoire officielle du Iaido tourne autour du Muso-shinden-ryu il existe encore de nos jours un très grand nombre de Koryu.

La plupart ne rassemblent que quelques dizaines de pratiquants alors que les plus connus rassemblent à eux seuls la quasi-totalité des pratiquants et présentent un certain degré d'organisation (Stages enseignants, manuels, etc.).

 

QUELQUES KORYU

 

ENSHIN RYU

MUSO SHINDEN RYU

KATORI SHINTO RYU

TAMIYA RYU

 

RISUKE OTAKE SENSEÏ

SHIHAN (Maître instructeur) TENSHIN SHODEN KATORI SHINTO RYU

Le SOKE Yasusada Iizasa ne pratique pas

Le seul à avoir reçu le Gokui-kaiden parmi tous les élèves

 

 

TSUMAKI SEIRIN MONTONOBU

SOKE, 14ème GRAND MAITRE

  TAMIYA RYU IAIJUTSU

 

 

La plupart des Koryu comptent des dizaines de Kata regroupés généralement en trois familles de difficulté croissante :

Le Shoden : débutants

Le Chuden : pratiquants confirmés

L'Okuden : experts

Il ne faut toutefois pas se méprendre sur la notion de difficulté.

 

MUSO JIKIDEN EISHIN RYU : KATA - OROSHI



En effet les Kata en eux mêmes ne sont généralement pas beaucoup plus compliqués, mais c'est leur réalisation qui est plus exigeante (Qualité des enchaînements, du réalisme, etc.).

Autrefois la forme la plus avancée Okuden n'était d'ailleurs enseignée qu'aux meilleurs étudiants.

 

 

UNE PRATIQUE COMPLEMENTAIRE AU IAIDO : LE "BATTO-DO" (coupe)

Pour plus de renseignement : http://www.battodo.com

Cet art n'est pas enseigné au club.

 

 

NAKAMURA Taizaburo Senseï

Soke (Nakamura ryu)

SoShihan (All Japan Toyama Ryu Renmei)

Hanshi 10ème Dan (Battodo)

Hanshi 8ème Dan (Kendo-IMAF)

Kyoshi 7ème Dan (Kendo-All Japan Kendo Renmei)

Hanshi 8ème Dan (All Japan Jukendo Renmei)

Hanshi 8ème Dan in Tankendo (AJJF)

4ème dan (All Japan Kyudo Renmei)

3ème dan (pre-war Judo association)

Hanshi (calligraphie japonaise)


Le Seitei Toho Batto Do, école de coupe fondée par KATO Shinji 9ème dan Hanshi, s'inspire du duel au sabre entre combattants de même niveau technique. La cible s'aborde comme un adversaire.

Le Kata s'appuie, en premier lieu, sur une longue pratique, d'abord à deux, puis seul dans le même esprit sévères et très strictes.

Distance, disponibilité du corps et de l'esprit, rythme, anticipation, vigilance, présence sont autant de qualités à développer et a mettre en oeuvre.

Le Seitei toho batto do se divise en quatre niveaux d'étude comprenant chacun cinq Kata. Chacun d'entre eux correspond à une situation de combat particulière telle qu'on peut l'imaginer en Iaido ou Kenjitsu. A partir de cette idée, il est impossible de scinder le Seitei toho batto do des autres disciplines complémentaires telles le Iaido et le Kenjitsu qui apportent les connaissances indispensables à la pratique plus large de l'escrime japonaise traditionnelle. Nous rappelons donc que le but n'est pas prioritairement de trancher. La coupe doit être la résultante d'un ensemble de facteurs et ne prend son sens que dans la globalité de la technique.

Les trois premiers niveaux, SHODEN, niveau de base, CHUDEN, niveau intermédiaire, OKUDEN, niveau supérieur se pratiquent seul face à une cible. Seul le dernier Kata d'Okuden requiert deux adversaires et donc deux cibles.

Le quatrième niveau, KUMI TACHI, est la mise en confrontation de deux partenaires sur une même cible. En conséquence, il demande d'être hautement expérimenté, les sabres passant relativement près de chacun des pratiquants. Le rythme dans la coupe et le contrôle du sabre sont fondamentaux pour pouvoir travailler dans un climat de sérénité et de sécurité totales. Dans ce cas de figure, un Kiaï accompagne les actions. Nous recommandons vivement de ne pas tenter ce type de travail sans avoir pratiqué longuement les autres niveaux sous l'attention d'un professeur expérimenté.

A ces quatre niveaux se rajoutent deux formes de coupe :

La première nommée SHINCHOKUGIRI, consiste en une coupe verticale sur des cibles placées horizontalement. Ce type de coupe verticale diffère largement du Suemonogiri par le fait qu'il s'inspire là encore d'une situation de combat et que la cible est la représentation d'un adversaire.


La deuxième, TSUYUBARAI, est un Kata à l'esprit très particulier, étant un rituel visant à chasser les éléments maléfiques dans un lieu destiné à des cérémonies.