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Origami, Art et Traditions

L'Origami (De Oru , plier, et de Kami , papier) est le nom japonais de l'art du pliage du papier. Cette technique date probablement de l'ère Edo (1603-1867). Dans la culture japonaise, on utilise le terme Kirigami, du verbe Kiru (Couper) et du nom Kami (Papier), pour la technique de papier découpé. Les différents arts du papier y sont regroupé sous l'appellation "Chiyogami" (Littéralement papier de 10 000 ans , mais signifiant aujourd'hui façonnage du papier ). Y a été ajouté plus récemment le Pepakura, art des volumes fixes ou animés en papier qui contrairement à l'Origami, peuvent être découpés et collés.

Le papier japonais (Washi), est la matière première de l'Origami et son choix est déterminant pour la réussite des pliages.

Il faut qu'il soit solide et qu'il conserve les plis effectués. Il suffit de le découper aux dimensions désirées. On choisit de préférence des papiers fins, souples et résistants. Ils doivent se manipuler facilement mais en aucun cas se détendre ou onduler. Une des premières règles en Origami est d'avoir un papier parfaitement carré et de disposer d'une surface de travail parfaitement lisse.

 

 

L'ART DE L'ORIGAMI

 

 

Histoire

Pour cet art originaire de l'un des plus anciens arts populaires, tout a commencé avec l'invention du papier au 6éme siècle, en Chine. Il y est appelé Jianzhi (Papier découpé), terme qui regroupe les techniques de pliage de papier et de papier découpé, mais où le découpage prédomine sur le pliage.

Un prêtre Bouddhiste venu de Chine a introduit au Japon la méthode de fabrication du papier avec du bois. Ce secret si disputé s'est ensuite répandu au 8ème siècle lorsque les prisonniers de guerre chinois victimes du conflit avec l'empire mauresque ont été contraints de révéler leurs techniques.

A l'origine, le papier était donc un matériaux précieux, c'est-à-dire vraisemblablement très cher, ce qui explique que l'Origami était réservé à une élite. L'Origami japonais a certainement ses origines dans les cérémonies où le papier ainsi plié permettait de décorer les tables (Le plus souvent les cruches de Saké ).

 

 

Réservé aux cérémonies, il était soumis à des règles de pliage si rigoureuses que l'on ne pouvait les apprendre qu'auprès d'un spécialiste. Le plus souvent, l'Origami de cérémonie servait à décorer les cruches de Saké. Ainsi dans les cérémonies religieuses, une feuille de papier plissée était placée autour du goulot des récipients de Saké et servait de bouchon d'apparat, souvent resserrée puis fixée par un ruban d'or et d'argent que l'on appelait Mizuhiki.

 

Samourai

 

Le plus ancien usage de l'Origami en religion connu à ce jour est le Katashiro, représentation d'une divinité, utilisé pendant les cérémonies Shinto du temple Ise .

Les historiens ont récemment découvert le modèle perdu du Tamatebako (Boîte de Pandore), un objet tiré d'un conte folklorique japonais l'Urashima Taro, dans un livre publié en 1734, le "Ranma-Zushiki". Il contient deux images identifiées en 1993 par Yasuo Koyanagi comme modèle du Tamatebako. Masao Okamura, un historien de l'Origami, a réussi à recréer le modèle, qui, contrairement à la théorie de l'Origami traditionnel, implique du découpage et du collage.

Joseph Albers, le père de la théorie moderne des couleurs et de l'art minimaliste, a enseigné l'Origami et le pliage du papier dans les années 1920 et 1930. Sa méthode consistait à utiliser des feuilles de papier rondes pliées selon des spirales ou des courbes, elle influença les artistes modernes d'Origami comme Kunihiko Kasahara.

 

 

Le travail du Japonais Akira Yoshizawa, un créateur prolifique de modèles d'origami et auteur de livres sur l'Origami, a inspiré la renaissance contemporaine. L'Origami moderne attire des amateurs du monde entier, avec des conceptions toujours plus complexes et de nouvelles techniques : le pliage humide, qui permet au produit fini de mieux conserver sa forme, ou encore les constructions d'Origami modulaire (Ou Kusudama), dans lesquelles plusieurs pièces sont assemblées pour former un tout décoratif.

 

 

Au Japon, la plus ancienne référence à un modèle d'Origami se trouve dans un court poème de Ihara Saikaku en 1680 qui décrit un rêve remplit de papillons en papier. Pour les mariages, l'Origami avait une forme et une fonction beaucoup plus élaborée et symbolique : 2 papillons de papier, mâle (Ocho)  et femelle (Mecho), que l'on fixait individuellement avec un ruban autour du goulot de deux cruches de Saké. Ils représentaient les époux. Au cours de la réception, on décrochait les deux papillons et on les posait l'un sur l'autre. Puis on mélangeait le contenu des deux cruches dans un autre récipient et l'union des deux époux était reconnue sacrée.

 

 

L'Origami avait de ce fait pris une place assez importante dans la cérémonie japonaise pendant la période Heian (794-1185) de l'histoire japonaise. On trouve plusieurs références dans les poèmes de l'époque. Cela permettait aux Samourai d'échanger des cadeaux orné de Noshi (Cornet de papier qui entoure une bande de papier jaune et que l'on fixe comme décoration sur les paquets cadeaux).

 

 

On trouvait à côté de ces usages cérémoniaux encore pratiqués dans le Japon moderne, une forme traditionnelle du pliage qu'on appelle le Noshi. Au départ, Noshi est l'abréviation de Noshi-awabi (Soit "oreille de mer"), un mollusque des eaux du Japon que les marins emportaient autrefois sous forme séchée en guise de provisions. Vers le 12ème siècle, le Noshi desséché est devenu une sorte de cadeau que l'on rapportait de voyage à un ami en signe d'amitié. De nos jours, cette valeur sentimentale est la signification majeure du Noshi, même si sa forme est devenue plus élaborée et abstraite. L'intérieur du coquillage est symbolisé par la bande de papier jaune, et la coquille par le cornet que l'on orne le plus souvent d'une fleur qui le personnalise. Ainsi pour la fête des poupées, on offre depuis des siècles à chaque jeune fille un rameau de pêcher en fleur accompagné de son Noshi. Cette tradition a sûrement contribué à l'introduction des beaux papiers colorés et imprimés dans les maisons, renforçant du même coup l'intérêt pour l'Origami et la création de nouveaux pliages.

 

 

La grue japonaise

Une des représentations d'origami les plus célèbres est la grue (Tsuru) du Japon. La grue est un animal important pour le Japon). Une légende dit même : "Quiconque plie mille grues de papier verra son vœu exaucé".

 

Maitre en Origami et Origami miniature

 

La grue d'Origami est devenue un symbole de paix en raison de cette légende, et d'une jeune fille japonaise appelée Sadako Sasaki. Sadako fut exposée, enfant, au rayonnement du bombardement atomique d'Hiroshima. Elle devint alors Hibakusha, une survivante de la bombe atomique. Ayant entendu la légende, elle décida de plier mille grues pour guérir. Elle mourut de leucémie en 1955, à l'âge de douze ans, après avoir plié 644 grues. Ses compagnons de classe plièrent le nombre restant et elle fut enterrée avec la guirlande de mille grues.

 

Commémoration d'Hiroshima et de Sadako Sasaki

 

Ses amis érigèrent une statue en granit représentant Sadako dans le parc de la paix d'Hiroshima : une jeune fille se tenant les mains ouvertes, un vol de grues de papier au bout des doigts. Chaque année, la statue est ornée de milliers de guirlandes de mille grues (Sembatsuru) .

Depuis, il est entré dans la tradition de plier mille grues en papier lorsqu'un proche ou bien un ami est gravement malade. Au-delà de la superstition, cet acte procure courage et volonté au malade, qui se sent ainsi entouré.

L'histoire émouvante de Sadako a été racontée dans beaucoup de livres et de films. Dans une version, Sadako écrit un haïku dont le sens est le suivant :

 

"J'écrirai la paix sur tes ailes et tu voleras de par le monde pour que plus jamais les enfants ne meurent ainsi"

 

Pour un Japonais, l'Origami est plus qu'un art : il est une culture vivante.

 

 

Instructions de base

L'Origami utilise une feuille, en général de forme carrée (Mais ce n'est pas toujours le cas), que l'on ne découpe pas en principe.

 

 

Les modèles d'Origami commençant souvent par une même succession de plis, il arrive fréquemment qu'il faille partir d'une base. Il faut ensuite suivre la suite du diagramme, "Schéma" détaillant par une succession de figures chacun des plis à exécuter pour parvenir au modèle final. À partir de ces plis élémentaires, vallée ou montagne, un "Solfège" de pliage répertorie les figures dites de base (Base de l'oiseau, du poisson, etc.). L'Origami peut prendre des formes aussi simples qu'une fleur ou qu'un bateau, ou aussi complexe qu'une représentation, d'un dragon ou d'un Samourai, qui demandent plus d'une heure et demie de travail.

 

 

L'élaboration d'un diagramme étant longue et laborieuse, il existe une autre méthode pour la description du pliage d'un modèle : Le canevas de pli. Il consiste à représenter le carré de départ, ainsi que l'ensemble des plis servant à constituer la base départ du modèle. Il est destiné aux plieurs aguerris, qui devront ensuite faire part d'imagination et de créativité pour finaliser le modèle.

 

 

Parfois les figures les plus difficiles sont réalisées dans du papier métallisé "Papier sandwich" plutôt que du papier ordinaire, car cela permet de faire plus de plis avant que le support ne soit trop abîmé pour être plié une nouvelle fois. Une autre technique, celle du papier mouillé, permet de créer des reliefs et des courbes intéressantes.

 

Origami miniatures

 

L'origami peut représenter un animal, une plante ou un objet mais peut aussi représenter des formes géométriques simples ou complexes : ce sont les Origami dits "Modulaires" ou les "Rings". Ils sont généralement composés du même pliage de base, appelé module et plié en plusieurs exemplaires et qu'on imbrique les uns dans les autres pour donner la forme finale.

 

 

Maitre Yoda

 

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