La période Sengoku sera principalement traitée, car c'était une des périodes les plus troublées, durant laquelle les grands seigneurs féodaux ont constamment lutté les uns contre les autres. C'est également la période cruciale pour l'unification du Japon.
MAEDA TOSHIIE au siège de SUEMORI - 1584
A la fin de la Guerre de l'Onin (1467-1476), l'autorité du Shogun Ashikaga Yoshimasa se retrouve considérablement affaiblie : c'est le début d'une période de guerre civile qui plongera durant plus d'un siècle le Japon dans le chaos et la division. Cette période, dénommée "Sengoku Jidai" verra les grands seigneurs féodaux s'affronter inlassablement dans une course pour le pouvoir suprême.
L'organisation guerrière des Daimyo pendant la période Sengoku
L'organisation sociale du Japon médiévale est un système pyramidal avec au sommet de la hiérarchie, l'Empereur. Bien que dépourvu de tout pouvoir réel, l'Empereur possède une autorité morale très forte. Il représente l'incarnation même du Japon et fait de ce fait, l'objet d'une adoration quasi-divine par l'ensemble de ses sujets. Ensuite, se trouve le Shogun. Le Shogun est le chef de guerre suprême, celui qui dispose du pouvoir et qui dirige le pays. A la suite du Shogun, vient la foule des seigneurs féodaux (Les Daimyo), ce sont eux qui sont les véritables maîtres du pays, contrôlant les terres, levant l'impôt et entretenant de nombreuses armées. Tant que l'autorité shogunale reste ferme, ces seigneurs restent relativement contrôlés mais il suffit que celle-ci vienne à s'affaiblir pour qu'apparaisse aussitôt le spectre de la guerre civile, alimenté par d'innombrables rivalités, dettes d'honneurs et velléités d'indépendance.
Placement des troupes pendant la bataille de Kawanakajima
Les "Bushi" (Guerriers), désignés plus tard par le terme de Samouraï, représentent la classe guerrière, c'est-à-dire, la classe dominante dans le Japon médiéval. Enfin, en bas de l'échelle sociale, se trouve le peuple : commerçants, artisans et agriculteurs.
La période Sengoku était la période la plus active dans l'histoire militaire des Samouraï. Les évolutions techniques et les idées ont contribuées à minimiser les anciennes tactiques, ainsi que les idéaux. Dû à la minimalisation du rôle du Samouraï utilisé comme simple fantassin équipé d'une arme à feu et d'une lance. Le culte de la personnalité est resté, et la quête de l'individualité a été à peine modifiée, même si en 1600, la guerre elle-même et les samouraï avaient complètement changé. A un certain degré, ces changements étaient plus ou moins imposés aux hommes qui ont mené les armées dans les batailles.
L'armée de l'empereur Tang Taizong rangée en formation "gyorin" prête pour la bataille. La formation en "Gyorin" (Ecailles de poisson) était particulièrement adaptée pour les armées en sous nombre.Jamais auparavant le Japon n'avait connu un temps de guerre globale et sur un temps aussi long, avec jusqu'à 250 daimyo qui se sont battus pour protéger leur territoire et leur position. Des hommes comme Takeda Shingen, Mori Motonari, et Hojo Ujiyasu ont combattu à des dizaines de batailles afin d'étendre leur territoire, tandis que d'autres, comme le Asai et Saito, se sont battus pour consolider leurs domaines naissants.
Les ennemis existaient à l'intérieur, mais aussi à l'extérieur. Shimazu, célèbre pour avoir presque conquit toute l'île de Kyushu, a passé la première moitié de la période Sengoku à se battre pour des guerres civiles et à être menacé par des vassaux rebelles et récalcitrants.
Les rapports entre individus, du simple Samouraï au plus grand Daimyo, sont régis par un complexe système féodal. Chaque seigneur, à la tête de son clan, dirige son fief. Son clan est composé de la famille proche du seigneur mais également des clans vassaux ou assujettis (Anciens ennemis généralement inféodés par la force).
Parallèlement à ces relations féodales, il existe tout un système d'alliances entre les différents seigneurs, avec tout ce que cela peut laisser supposer en intentions cachées, intrigues et trahisons ! Dans le Japon médiéval, la richesse d'un clan, et par conséquent son rang, est calculée par la mesure du revenu de ses domaines. Celle-ci s'exprime en "Koku ", un Koku étant la quantité théorique de riz nécessaire pour nourrir une personne pendant un an.
Avant la bataille de Sekigahara, les revenus de Mori Terumoto, le puissant seigneur du clan Mori, sont estimées à plus de 1,2 millions de Kkoku, ce qui en fait l'un des personnages les plus riches du Japon !
Le recrutement pendant la période Sengoku
Les exigences de cette époque dangereuse ont forcé les Daimyo à rechercher à la fois les moyens pour maximiser leur puissance militaire et à développer une infrastructure qui viendrait soutenir les exigences de la guerre. Le partage des terres était peut-être aussi important que tout le développement tactique, ainsi la période Sengoku a connu autant de bouleversements dans le tissu social Japonais que sur le champ de bataille.
Attaque du chateau d'Akasaka - 1333
Une des façons pour un Daimyo de créer son armée, était d'établir pour ses serviteurs, un système (Plus ou moins clairement défini) d'enrôlement obligatoire. Ce n'était pas un problème unique à la période Sengoku. Plus tôt les chefs militaires avaient également dû faire face aux difficultés inhérentes au maintien d'une force militaire en grande partie tirée d'autres clans et cela a bien été illustré par les expériences d'Isshiki Noriuji, affecté comme commandant militaire d'Ashikaga Takauji dans le Kyushu, autour 1336.
Sur place, Noriuji avait reçu essentiellement un appui des Ashikaga. Il a trouvé qu'il est très difficile de faire de progresser, notamment, en raison des difficultés à obtenir le soutien militaire des différentes familles de l'île. Comme les daimyo du 16ème siècle, Noriuji n'eut qu'une relativement petite force militaire personnelle et était de ce fait très dépendant des troupes des clans locaux. Comme les Daimyo, un des principaux problèmes de Noriuji était de fournir des récompenses pour services rendus, un élément quasi universelle de l'histoire des Samouraï.
Avant la période Sengoku, le concept de "L'autorité centrale" (Comme le Bakufu) avait moins de poids que la force de certaines personnalités (Comme l'a démontré Imagawa Sadayo qui a obtenu ses plus grands succès sur l'ile de Kyushu) et la promesse de recevoir des gains en récompense personnelle. Les rivalités locales et les liens individuels étaient également la pierre angulaire de la politique de Samouraï.
Lignes d'ashigaru armés de mousquets
L'enrôlement obligatoire militaire fournit un sujet aussi complexe que tout ce qui se rapporte au 16ème siècle. Cela est d'autant plus vrai du fait que la plupart des daimyo avaient leurs propres idées et exigences sur la façon de lever une armée. En formant une armée à partir de la main-d'œuvre, les Takeda (De Kai) ont déclaré qu'une certaine partie de la population devait être considérée comme des yakusho (Un impôt militaire compensé par l'enrôlement d'hommes).
Ces villages recevaient un allégement fiscal en contrepartie de la fourniture d'hommes pour le service militaire. Dans ce cas, les villages payant l'impôt sous la forme de yakusho étaient exonérés de 60 pour cent de leurs revenus, tandis que les cultivateurs standards (So-byakusho) n'étaient exonérés que de 45 pour cent. La grande majorité de l'impôt reposait sur les cultivateurs (69 sur 108 inscrits), même si la valeur des terres du contribuable militaire tendait à être d'une plus grande valeur.
Les Go-onkyu, ou stipendiaires (Qui est à la solde de ..), étaient également riches et étaient exonérés à cent pour cent de leurs impôts. Ces conscrits fournissaient en permanence la main-d'œuvre pour les guerres, alors que les Yakusho occupaient une position quelque peu secondaire.
Cet impôt devait fournir des hommes pour la guerre, et cette exigence a souvent constitué le fondement de l'organisation militaire d'un Daimyo. Les Takeda, ont suivi cet exemple et ont exigé de leurs vassaux de leurs fournir un nombre déterminé de cavaliers. On peut supposer que le dispositif d'impôt des Takeda avaient également prévu de fournir avec les cavaliers, un certain nombre de valets de pied, même si cela n'est pas spécifiquement mentionné.
Ici, il est important de noter que les dispositifs d'impôts des Daimyo, tels que celui de Takeda Shingen n'étaient pas généralisés et uniformisés. Ces hommes étaient généralement les chefs de familles, des guerriers improvisés qui ont assumé ou exigé, une sorte d'autonomie au sein de leurs propres fiefs. Le plus grand défi auquel un Daimyo devait faire face était de s'assurer de la loyauté de ces clans.
Si la famille en question avait une longue tradition de loyauté envers le Daimyo en question, alors la tâche était un peu plus facile, grâce à des serviteurs héréditaires. Les nouvelles recrues pouvaient s'avérer plus problématiques et parfois porter atteinte à la vie des seigneurs. Pour faire face aux exigences de gouverner un royaume autonome et aux subtilités de plus en plus d'impôts, de nombreux Daimyo établirent un ensemble de lois avec lesquelles ils ont cherché à définir leur légitimité juridique.
L'accent était beaucoup mis sur la notion de droit, et que ce droit à un degré plus ou moins important pouvait favoriser les Daimyo. L'objectif était de créer la notion de domaine, ou Kokka. Le Daimyo Hojo, a cherché à contourner la quête toujours frustrante de la légitimité, en possédant de plus en plus de terre dans le but d'accroitre son domaine.
Dans une ordonnance datant de 1582, le Daimyo Hojo a déclaré: "En temps de guerre comme en l'espèce, tous les gens du domaine doivent participer à l'effort de guerre. Toute personne qui omet de suivre les ordres sera sommairement punie. Cette punition n'est pas une injustice commise par le seigneur (Taito) ".
Comme l'historien Sasaki Junnosuke l'a commenté, l'inclusion de la dernière phrase était, en un sens, d'un déni de l'autorité du Daimyo. Le projet était nécessaire pour le bien du royaume et n'était donc pas une prérogative du Daimyo. De cette façon, le Daimyo a assumé un rôle de gardien, investi de pouvoirs destinés à servir le bien collectif de son domaine.
Il n'y avait pas de système universel de recrutement ou d'organisation entre les différents Daimyo. Les méthodes étaient adoptées et mises en œuvre en fonction de facteurs locaux, des ressources et des stratégies du Daimyo. Pour présenter un exemple, en 1578 le Daimyo Shimazu a rédigé une ordonnance, appelant les hommes pour la guerre contre les Otomo.
Yakusho (Impôts militaires) pour la mobilisation de Shimazu - 1578
Propriétaire d'un Cho : 2 hommes, un maître et un serviteur
Propriétaire de deux Cho: 3 hommes, maître et serviteurs
Propriétaire de trois Cho: 4 hommes, maîtres et serviteurs
Propriétaire de quatre Cho: 5 hommes, maîtres et serviteurs
Propriétaire de cinq Cho: 6 hommes, maîtres et serviteurs
Propriétaire de six Cho: 7 hommes, maîtres et serviteurs
Propriétaire de sept Cho: 8 hommes, maîtres et serviteurs
Propriétaire de 8 Cho: 9 hommes, maîtres et serviteurs
Propriétaire de neuf Cho: 10 hommes, maîtres et serviteurs
Propriétaire de 10 Cho: 11 hommes, maîtres et serviteurs
" Le service militaire de 10 Cho jusqu'à 100 et 1000 Cho, doit être effectué sur la même base. Il doit être sous-entendu que l'armure (Gusoku) était évaluée à un Cho."
Remarque : Un Cho était égal à environ 2,94 acres de terre et a été réduit en 1594 à 2,45 hectares.
On peut supposer que les circonstances dans lesquelles un Daimyo recrutait ses guerriers pour la guerre, étaient dictées par l'ampleur du projet à mener.
Les Hojo étaient bien connus pour tout inclure dans leurs projets. Une ordonnance datée de 1560, époque où Uesugi Kenshin avait géré le yakusho dans les exploitations du nord des Hojo, dit : "Tous les hommes de 15 à 70 ans sont réquisitionnés, pas même un dompteur de singe n'en sera quitte ... Les hommes autorisés à rester dans le village sont ceux dont l'âge est supérieur à 70 ans, ou moins de 15 ans, trop jeune pour être utilisés en tant que messagers, mais les autres sont tous obligés de venir."
1ére Bataille Maritime de Kizugawaguchi (1576)
la flotte pirate des Muramaki qui servait la famille Mori
(Les Mori se battaient contre Oda Nobunaga et sortir victorieux)
Dans le même temps, les recruteurs promettaient également des récompenses pour ceux qui viendraient et qui serviraient avec diligence. Les Hojo pouvaient s'attendre à ce que des paysans prennent les armes et viennent combattre sans aucune forme de compensation, ou incitation matérielle, car ils avaient la crainte d'être décapité. En outre, cette ordonnance n'a été créée et appliquée que dans un seul district et pas dans l'ensemble du domaine Hojo. Des conclusions aussi radicales ne devraient pas être tirées de ce célèbre exemple.
L'attaque et la mise à feu du temple fortifié de Nagashima - 1574
D'autres Daimyo sont connus pour avoir publié en temps de guerre, des projets de décrets de conscription, y compris Takeda Katsuyori, qui en 1579, a fait un appel au même système que les Hojo, pour répondre à l'attaque de Tokugawa sur le château de Taketenjin. Il convient de noter que Katsuyori avait perdu en 1575, un nombre important d'hommes à la bataille de Nagashino (Pas moins de 10.000 hommes), et que son armée ne s'en était jamais remise, le forçant à prendre des décisions qui étaient sans aucun doute impopulaires dans la province du Kai.
Cependant, Tous les conscrits faisaient partie des Ashigaru (Fantassins). Les paysans étaient quant à eux souvent mis au service des soldats et assumaient les tâches de porteurs, de serviteurs et d'ouvriers. Ces hommes étaient rarement armés, mise à part pour certains, qui étaient équipés par un sabre court et un Jingasa (Le casque conique des soldats de classe inférieure). On pouvait leurs attribué un certain nombre de fonctions, le transport des munitions, la création des fossés.
Comme les récits des guerres le montrent, même les guerriers de la plus petite classe pouvaient de part leur bravoure, sortir du lot et obtenir le statut de Samouraï. Mais la plupart de ces hommes, parfois connus sous le nom Chugen (Terme qui s'applique également aux Ashigaru), n'ont eu que peu d'occasions pour se distinguer sur les champs de batailles et ainsi obtenir la gloire. Pour eux, le travail acharné et le dur traitement qui leurs était infligé, faisait partie de leur condition sociale. Le Daimyo a bénéficié de la nature du système japonais de l'agriculture quand il s'agissait de recruter des hommes pour la guerre.
Aussi longtemps que les hommes (Au combat) étaient indisponibles pour la plantation et la récolte du riz, les vieillards et les femmes restés dans les villages pouvaient, du fait que le riz est une culture qui ne nécessite pour croitre qu'un entretien assez faible, se charger de sa culture.
L'organisation des Daimyo pendant la période Sengoku
Au préalable, un Daimyo qui désirait partir pour la guerre, avait besoin de faire un certain nombre de préparatifs, y compris ceux de nature logistiques et administratifs. Pas tous les hommes ne pouvaient pas aller à la guerre et c'était donc au Daimyo de décider qui resterait pour défendre le château en son absence. En outre, les hommes de confiance du Daimyo seront nécessaires pour empêcher ses rivaux de profiter de ses préoccupations.
Lorsqu'en 1575, Takeda Katsuyori marcha sur Nagashino, il confia à Kosaka Masanobu une grande partie de son armée avec pour mission de contenir les assauts de son rival du Nord, Uesugi Kenshin.
KATO KIYOMASA à CHINJU - 1593
La logistique a joué un rôle majeur dans les campagnes militaires de la période Sengoku. Non seulement les hommes et les chevaux devaient être nourris, mais les fantassins étaient souvent payés en riz pour leur service. Pendant les guerres, une sorte de couvre-feu était souvent imposé sur la durée d'une campagne donnée. En 1561, Uesugi Kenshin a par exemple été contraint de renoncer à sa tentative de faire tomber la forteresse Hojo d'Odawara pour manque de moyens matériels et la décision des Hojo de se retirer dans les murs d'Odawara qui pensèrent à juste titre qu'Uesugi Kenshin finirait par manquer de moyens matériels.
Dans le même temps, en 1561, Kenshin menait des batailles loin de chez lui. Des campagnes menées près de sa maison auraient pu lui permettre de reconstituer ses stocks et par conséquent de séjourner plus longuement.En 1555, comme il était à proximité des frontières d'Echigo, sa province natale, Kenshin fit face à Takeda Shingen pendant plus d'un mois.
MAKARA JUROZAEMON NAOTAKA (Avec le long sabre)
A la bataille d'ANEGAWA
Les besoins logistiques ont générés la création du Konidatai, ou caravane d'approvisionnement. Le transport sur roues était souvent inadapté aux déplacements sur des terrains accidentés (Seul un pourcentage relativement faible de la topographie du Japon est plat), la caravane typique était composée de porteurs, d'homme et d'animaux placés sous le commandement d'un maître d'approvisionnement. Il n'y avait pas d'endroit particulièrement propice pour faire stationner une armée de Samouraï, les circonstances pouvaient néanmoins exiger que le Daimyo attribue, la garde des vivres et matériels à un général de confiance, car si ces vires et matériels étaient perdus, la retraite était presque inévitable.
En théorie, pour compléter le Konidatai, l'avant-garde d'une grande armée pouvait vivre de la terre, en se servant dans les villages qui se trouvaient sur leur chemin. En réalité, la paysannerie avait souvent une longueur d'avance sur les armées d'invasion. Les denrées alimentaires précieuses (Si vital pour le bien-être d'un village) pouvaient être cachées et les paysans eux-mêmes pouvaient facilement se cacher dans les collines ou à proximité d'un temple.
Néanmoins, on peut lire dans les ordonnances de 1590, de Tokugawa Ieyasu, que malgré le respect de l'ordre au sein du contingent Tokugawa sur le chemin vers le siège d'Odawara, il n'y a aucune injonction spécifique contre la saisie de nourriture de la paysannerie. Le système de commandement au sein des rangs de l'armée d'un Daimyo pouvait être facilité, par les relations familiales et les hommes de rangs supérieurs qui fournissaient un deuxième niveau de commandement. En particulier, les membres de la famille pouvaient fournir des sous-commandants dignes de confiance, comme on a pu le voir dans les campagnes d'un certain nombre de Daimyo.
Notamment en 1565, au siège de Gassan-Toda, où Mori Motonari a confié des sections de son armée à ses fils Takakage Kobayakawa et Kikkawa Motoharu, ainsi qu'à son petit-fils Terumoto. Nagashino, Katsuyori a confié les trois principaux groupes de son armée à Anayama Nobukimi (Son frère), à Takeda Nobutoyo (Un cousin) et à Takeda Nobukado (Son oncle). Enfin, en 1581, lors du siège de Minamata, les Shimazu ont divisé leurs troupes en deux camps, un sous le contrôle d'Yoshihisa (Daimyo) et les autres sous le contrôle de ses frères, Iehisa et Yoshihiro.
Un autre daimyo comptait lui, davantage sur ses officiers supérieurs, ou sur des hommes capables. Oda Nobunaga était remarquable.Non seulement il confia des campagnes entières à des subordonnés, mais il utilisa rarement des membres de sa famille, bien qu'il eut confié à ses fils Nobutada et Nobuo des commandements séparés. Ces hommes fournissent la base de l'organisation de l'armée du Daimyo.
Les généraux subalternes géraient leur propre contingent, mais au besoin, pouvaient gérer d'autres troupes au sein de la bataille. Ce dispositif permettait à un général de se faire un nom, comme illustré par le général Naomasa du clan des Tokugawa, qui gagna le surnom de "Démon rouge". Les généraux agissaient en fonction de leur spécialité, on retrouvait donc, des généraux d'infanterie"(Ashigaru Taisho) et des généraux / capitaines de tir (Teppo Taisho/Monogashira). Lors de la bataille de Nagashino, Nobunaga avait placé un certain nombre de ses généraux pour commander des unités entières d'arquebuses, mais les plus généraux pouvaient diriger des troupes de nature plus éclectique.
À ce stade, nous pouvons retourner à Shimazu qui va nous fournir un exemple de préparatifs de guerre. L'ordonnance ci-dessous a été rédigée avant la campagne contre le clan Shimazu Ito de Hyuga, et dans laquelle un siège était probablement prévu.
Ordonnance pour le recrutement de Shimazu - 1576
Affectation pour l'expédition :Ceux qui possèdent un Cho de ta : un homme par Cho, ce qui veut dire deux hommes : le maître et le serviteur. Ils fournissent leur propre riz pour se nourrir. Par ailleurs, un ouvrier préposé (Tsumefu) doit être fourni par les sanctuaires et les temples : un ouvrier évalué à 3 chevaux de trait.
Les outils à transporter :
1 Tekabushi : Hauteur 3 1/2 Shaku, largeur 2 1/2 Shaku
1 journal enregistreur : long de six Shaku
1 houe, 1 large hache, 1 faucille
1 scie, 1 ciseau à bois, 1 herminette
1 sac à déchets, 1 rouleau de cordeCeux qui détiennent plus de deux Cho : un homme par Cho, ce qui veut dire trois hommes, le maître et ses serviteurs Ils fournissent leur propre riz pour se nourrir. 2 chevaux de trait doivent être fournis par les sanctuaires et les temples, ainsi que les veuves. Les instruments précités pour les travaux (Fu-shin) doit être apportés dans les camps au taux indiqué ci-dessus et pour chaque Cho de ta. Jusqu'à 100 et 1000 Cho, les évaluations doivent être proportionnellement multipliées par le nombre de Cho de ta.
Ceux qui n'ont pas de terres (Muashi-shu) doivent parmi eux, un ouvrier préposé (Tsumefu). Ils fournissent leur propre riz pour se nourrir. 3 chevaux de trait doivent également être fournis par les sanctuaires et les temples, ainsi que les veuves. Pendant les trente premiers jours de l'expédition, le riz doit être auto-suffisant. Au-delà de trente jours, il sera fourni par les autorités (Kogi). Ceux qui possèdent entre cinq et neuf "Tan" doivent pour se nourrir, fournir leur propre riz, ceux qui possèdent entre un et quatre "Tan" reçoivent pour se nourrir du riz des autorités.
Tensho 24 Août 1576.
"L'ordonnance de 1560 pour la préparation des guerres des Hojo, mentionnée ci-dessus met également en lumière les matériels que les hommes étaient censés apporter avec eux pour les guerres du début de la mi-période Sengoku, ainsi que la possibilité d'apporter ce que l'on pouvait en compensation en nature ... "
Les hommes devaient arriver à l'endroit désigné, correctement armés et avec tout ce qu'ils possédaient. Ceux qui ne possédaient pas un arc, une lance, ou n'importe quelle sorte d'arme régulière, apportaient n'importe quel outils permettant de sa battre : houes ou faucilles, etc... " Les armure étaient octroyées par le Daimyo pour les fantassins et leurs serviteurs en fonction de l'offre disponible. Dans les années antérieures, les hommes équipés de simples casques (Jingasa) ne semblent pas avoir été si rare et seulement quelques-uns des Daimyo n'auraient jamais tenté d'équiper leurs armées de manière uniforme (Date Masamune en était l'exemple le plus connu).
L'héraldique est le seul domaine dans lequel les Daimyo semblent ne pas avoir lésiné (Le clan des Hojo avait également encouragé les paysans à arborer des drapeaux en papier à leurs couleurs pour les utiliser pendant les campagnes militaires). Discerner et identifier ses troupes mêlées aux autres sur le champ de bataille étaient d'une importance capitale, en particulier pour donner toutes les indications nécessaires afin de développer les tactiques incluant les mouvements de troupes (Par opposition à l'image des rangs serrés de lanciers, favorisés pendant le Période Edo).
Les préparatifs de l'invasion imminente de la Corée par les Shimazu - 1591
Alors que les circonstances qui ont entouré cette mobilisation étaient extraordinaires, on peut affirmer que les Shimazu ont rédigé ce rapport en s'appuyant sur les conventions et les expériences existantes.
A raison d'1 cavalier pour chaque 1,020 Koku : 95 chevaliers au total.
Total : 3230 hommes de cette classe, avec 34 hommes (Cavaliers).A raison d'1 cavalier pour chaque 510 Koku : 24 chevaliers au total.
Total : 408 hommes de cette classe, avec 17 hommes (Cavaliers).A raison d'1 cavalier pour chaque 300 Koku : 143 chevaliers en tout.
Total : 1430 hommes, avec 10 hommes (Cavaliers).300 écuyers à pied. 900 ouvriers (Fu-maru), soit trois ouvriers pour 1 écuyer.
500 hommes sans-terre (Mu-ashi), 1000 ouvriers, passe à 2 ouvriers au lieu d'un par homme en moins.
665 transporteurs d'armes (Do-gu).
2.000 ouvriers du Seigneur (Kura-iri).
2000 bateliers.
Total, 12,433 hommes.
Provisions pour ces hommes pendant cinq mois, 10,522.9 Koku, y compris la nourriture pour les bateliers et leurs chefs.
272 chevaux. 616 Koku de haricots à leur disposition, pendant cinq mois, au taux de 2 Cho par jour et par cheval.
L'ensemble de riz et de haricots : 11,438.9 Koku.
Shimazu Yukihisa : 9 cavaliers pour 332 hommes.
Ijuin Tadamune : 69 cavaliers pour 2,332 hommes.
Total : 350 cavaliers
Total : 15.097 hommes.
Remarque : les cavaliers et les écuyers faisaient partie du clan Asakawa.
Les Ashigaru, les Samouraï et leurs armes pendant la période Sengoku
Pour la plupart des Daimyo, la majorité de leur armée étaient composée d'Ashigaru, ou "Pieds légers". Ces hommes étaient généralement des paysans, issus des domaines qui participaient aux guerres de leur Daimyo pour un temps limité. Comme la plupart des classes inférieures, ils ne portaient pas le nom du clan (Bien qu'ils puissent l'obtenir et par conséquent devenir Samouraï, pour un service rendu exceptionnel) comme les troupes de la première partie de la période Sengoku, ils étaient rarement équipés uniformément.La guerre d'Onin fut la première a recruter des Ashigaru à grande échelle et que l'expérience fut certainement moins prometteuse. Mal entraînés et motivés essentiellement par le désir de se créer un butin, les Ashigaru d'Onin étaient pour leur seigneur, plus souvent une charge qu'un atout. Pourtant, la concurrence intense pendant la période Sengoku a forcé les Daimyo à compter de plus en plus lourdement sur les Ashigaru et à innover afin de trouver des façons de maximiser leur utilité.
Ashigaru
Les développements les plus importants concernaient l'armement militaire.
Pas moins de 1550 Ashigaru ont été formés à se battre comme lanciers, avec des lances qui pouvaient aller de dix, à près de 20 pieds de long. L'idée était de créer un groupe d'hommes qui uniraient leurs armes pour n'en former qu'une seule et ainsi décupler la force.
Cela présentait un avantage sur le combat individuel, car si des ashigaru mal formés, ou avec un moral fragile, étaient moins performants, cela impactait moins sur l'issue de la bataille. Traditionnellement, le maniement de la lance pour les champs de bataille était réalisé individuellement, avec un niveau élevé de formation, ce qui contribua pour une grande part à l'efficacité de cette arme. Le temps nécessaire à l'enseignement de base pour un homme destiné à utiliser une longue lance et à rester en formation était un peu moins exigeant.
Le nombre de lanciers qui pouvaient être envoyés sur une bataille était très élevé. Malheureusement, nous n'avons aucun moyen réel de savoir exactement dans quelle mesure ces formations de longues lances, furent réellement efficaces sur le champ de bataille. La plupart des chroniques contemporaines, souvent écrites pour un public de samouraï, passent très peu de temps à évoquer les Ashigaru ou les spécificités de leurs techniques.
Le Monogatari Zohyo donne quelques informations sur les techniques et l'utilisation des Ashigaru dans les batailles, mais n'est probablement pas d'une grande utilité pour la période Sengoku. Il fut écrit dans le milieu du 17éme siècle et à un moment où tous les hommes qui portaient des armes étaient Samouraï (Se rangs variés) et la stratégie de guerre était devenue une quête intellectuelle.
En outre, les rouleaux de guerre, merveilleusement détaillés, illustrant les conflits (Comme le "Rouleau de Nagashino") représentent rarement le grand nombre d'ashigaru présents lors des batailles. Ceux qui y sont représentés ressemblent plus à des Samouraï, plutôt qu'à des ashigaru.
L'introduction de l'arquebuse a aussi augmenté substantiellement la valeur militaire des Ashigaru. La cadence de tir avec des armes à feu étaient beaucoup plus rapide que les archers avec une efficacité comparable, mais une portée plus importante. L'arc, dans les mains d'un archer, était encore une arme puissante, mais par 1575 le fusil l'avait complètement éclipsé dans les armées de nombreux Daimyo. La manière d'utiliser ces nouvelles armes de guerre dépendait d'un certain nombre de facteurs, elle était notamment fonction des tactiques employées par les Daimyo eux-mêmes.
Des Daimyo comme Oda Nobunaga, Shimazu Takahisa, et Takeda Shingen n'ont pas tardé à parier sur l'arquebuse, et en particulier Oda Nobunaga qui capitalisa sur sa force de frappe. Pourtant et peut-être le plus important, l'arquebuse a été employé en fonction de sa disponibilité. Du fait de sa rareté, il n'y en avait effectivement pas pour tous les combattants. Oda Nobunaga, par exemple, pouvait se permettre d'avoir d'importantes troupes d'artillerie, symbole de sa richesse et de sa puissance. Cela ne veut pas dire que Nobunaga était innovant, c'est juste que ses rivaux n'avaient pas les moyens nécessaires pour s'équiper en armes à feu nécessaires pour faire comme lui.
On peut dire que de grands ennemis de Nobunaga, les guerriers Honganji, semblent également avoir utilisé massivement contre lui, des salves de tirs avec des armes à feu ! Comme Oda, ils ont obtenu un grand nombre d'armes à feu, par l'intermédiaire du monastère de Negoro qui leurs donna accès à l'usine d'armes à feu. En d'autres termes, la disponibilité engendra l'innovation. En1580, l'arquebuse était assez répandu dans tout le Japon, mais souvent en nombre insuffisant dans les régions les plus reculées.
A titre d'exemple, le grand chef de guerre Uesugi Kenshin, possédait dans ses forces, un total de 360 armes à feu (Inscrit dans le registre d'Uesugi 1575) représentant un artilleur pour 19 hommes. À titre de comparaison, Nobunaga, qui avait accès au port de Sakai et à l'usine d'armes à feu de Kunimoto, pouvait déployer la même année à Nagashino, 3000 fusils parmi ses 30000 hommes !
Le registre d'Uesugi indique également que l'arc, même si l'arme était rare, était désormais relégué à un rôle mineur, dans les rouleaux, il n'y a pas d'indications particulières concernant les archers, elles sont regroupées dans toutes les autres. Dans le même temps, il ne faut pas être trop hâtif en supposant que les archers avaient été entièrement supprimés. Dans l'Iriki, un document décrivant les préparatifs pour l'invasion de la Corée en 1592 par Shimazu (Document daté de 1591) stipule qu'un total de 1500 archers devait être recruté, ce qui a égalé le nombre de d'artilleurs.
Pendant une grande partie de son mandat, le Daimyo Hojo de la région du Kanto (Maître de la région du Kanto) avait également un déficit en arquebuses, mais c'était afin de maintenir en place ses archers et de faire perdurer l'esprit de la vie de l'arc (Yumi), même si cela a été perçu un peu bizarrement par les observateurs de l'époque. Ils ont amassé brièvement quelques armes à feu, lors du siège d'Odawara en 1590, ils stationnaient trois canons dans chaque trou de murs.
Ceux qui n'avaient pas de Daimyo et possédaient des armes à feu en abondance, avaient tendance à les déployer en premières lignes avec les archers, prêt à tirer sur toutes les cibles qui se trouvaient à leur portée. Lorsque l'ennemi se rapprochait trop près, ils se repliaient sur les lignes arrière. Oda, utilisa la plus possible ses armes à feu, à la fois pour attaquer et se défendre.
Ashigaru avec un mousquet, un arc et une lance
(Le lancier est vêtu d'un manteau de pluie)
A Nagashino, Nobunaga déploya ses artilleurs derrière des palissades faites de perches de bambou. Ces structures n'étaient pas destinées à arrêter une charge ennemie, mais à la ralentir suffisamment longtemps pour que les artilleurs devenus vulnérables puissent battre en retraite. En 1600, il semble que cette technique était devenue monnaie courante sur les champs de bataille, comme dans les écrits sur de la bataille de Sekigahara.
Les armes à feu ont changé le visage de la guerre et diminué la suprématie des Samouraï et alors que l'esprit offensif lui ne diminuait pas, il diminua nécessairement dans la mesure dans où l'individualisme pouvait jouer un rôle déterminant dans une bataille donnée. Un bon nombre de généraux Samouraï allait tomber sous les tirs ennemis et au moins un clan, les Shimazu, avaient formés des tireurs d'élite destinés à tirer sur les commandants ennemis.
En 1600, un certain Ono Tadaaki fut puni pour s'être engagé dans un combat individuel lors du siège d'Ueda, bien que les écrits ne précisent pas, s'il a été puni pour son individualisme ou parce qu'il l'avait fait sans permission. Certes, le samouraï en tant qu'individu avait encore sa place sur le champ de bataille, mais sa prise en compte et son importance dans les stratégies de bataille diminuèrent considérablement. En 1569, Takeda Shingen fut accusé d'avoir observé son fils Katsuyori se battre en duel avec un Samouraï Hojo : "Eh bien, c'est une bonne chose, mais c'est peu, comparé à l'ampleur de la bataille. Ce château ne tombera pas avec une seule action. Nobushige, Shiro, et les autres ont voulu tenter leur chance, ils ont été soit tués ou humiliés en perdant le combat."
La cavalerie avait encore une place importante sur le champ de bataille et pourtant, même cet ancien symbole du samouraï avait été relégué à un rôle de soutien pendant la bataille de Sekigahara. Comme les armes, les chevaux avaient tendance à être difficiles à acquérir en grand nombre et contrairement aux armes, nécessitaient à la fois un haut degré d'habileté pour être utilisés dans une bataille et généraient aussi des contraintes logistiques (Soins, nourriture, etc.).
Les troupes avec leur armement et leur équipement
Les Généraux étaient armés d'un Katana et équipés d'une armure lourde. Ils peuvent être armés d'un Naginata ou d'un arc long, d'une lance ou/ou équipés d'un cheval.
LES GRANDS GENERAUX
ODA NOBUNAGA (1534-1582)
TOYOTOMI HIDEYOSHI (1536-1598)
TOKUGAWA IEYASU (1543-1616)
MINAMOTO NO YORITOMO (1147-1199)
ASHIKAGA TAKAUJI (1305-1358)
TAIRA NO KIYOMORI (1118-1178)
TAKEDA SHINGEN (1521-1573)
UESUGI KENSHIN (1530-1578)
KUSUNOKI MASASHIGE (1294-1336)
SANADA YUKIMURA (1567-1615)
DATE MASAMUNE (1567-1636)
ISHIDA MITSUNARI (1560-1600)
AKECHI MITSUHIDE (1526-1582)
ASAI NAGAMASA (1545-1573)
KATO KIYOMASA (1562-1611)
SHIBATA KATSUIE (1530-1583)
MAEDA TOSHIIE (1538-1599)
MÔRI TERUMOTO (1553-1625)
UESUGI KAGEKATSU (1555-1623)
HOJO UJIMASA (1538-1590)
IMAGAWA YOSHIMOTO (1519-1560)
Les Samouraï à cheval étaient armés d'une lance, d'un Katana, d'une armure lourde et d'un cheval.
Les Samouraï à pieds étaient armés d'un Katana et d'une armure lourde. Pouvaient être équipés d'une lance.
Les Ashigaru , infanterie étaient armés avec une arme de base, une lance et une armure légère. La lance pouvait-être remplacée par une pique, un arquebuse, un mousquet ou un arc.
Les Wakato, paysans, ouvriers et porteurs de bagages : Armés avec une arme de base ou d'outils agraires.
La cavalerie pendant la période Sengoku
Bien sûr, il n'y avait pas d'armée sans Samouraï à cheval, mais leur nombre dépendait des chevaux à disponibilité et de la richesse du Daimyo (Ou des impôts leurs en fournissant). Cela ne veut pas dire qu'à cette époque, les chevaux eux-mêmes étaient rares, mais plutôt que les chevaux propres à la guerre pouvaient coûter cher. Les Takeda, étaient célèbre pour leur cavalerie, ils avaient en effet, la chance d'avoir accès à l'élevage de chevaux le plus renommé du Japon (Dans la zone du Kiso, dans la province de Shinano). Par comparaison, sur l'île économiquement pauvre de Shikoku, l'armée de Chosokabe Motochika utilisait des chevaux inaptes au travail dans les champs.
Les Samouraï à cheval avaient tendance à se concentrer sur les avantages de la mobilité et la position offerte par le cheval. La charge de cavalerie n'était pas un concept tout à fait étranger aux japonais, mais était très différente de l'image de la charge à l'occidentale. La topographie du Japon et la disponibilité des chevaux tendaient à faire obstacle au développement de cette technique de combat. En fait, les anciens Samouraï à cheval étaient plus proche des archers à cheval que des chevalier occidentaux.
Bataille d'Okehazama : Oda Nobunaga à cheval
et mort d'Imagawa Yoshimoto - 1560
Pendant la période Sengoku, le Samouraï troqua son arc pour une lance courte et son armure fut adaptée au combat à pied. Le cavalier japonais était souvent accompagné par un certain nombre d'hommes à pied, qui avaient pour tâche de le protéger, lui et son cheval pendant les combats. Les chevaux utilisé par les Samouraï dans les batailles n'étaient presque jamais équipés d'armure (Peut-être en raison de leur taille, généralement petite et par conséquent avec une moindre capacité à supporter une charge ) et pouvait facilement être abattus ou blessés par un seul coup de lance.
Si un ashigaru prenait la tête d'un Samouraï, il était récompensé et en prendre la tête d'un général était sans aucun doute le rêve de beaucoup de Samouraï et encore plus celui des Ashigaru. Il ne faut pas oublier que les généraux qui se retrouvaient seuls au milieu de l'ennemi étaient assaillis par de nombreux guerriers avides de les priver de leur tête, afin de toucher une récompense.
La cavalerie japonaise était un mélange de troupes à cheval et à pieds, avec une proportion de cavaliers qui ne devait pas dépasser le nombre de fantassins, afin de ne pas déséquilibrer les combats au corps à corps. Dans le même temps , la cavalerie pouvait être employée pour disperser les Ashigaru ennemis dont le moral ou la position était hasardeuse. Ainsi, la cavalerie pouvait effectuer son travail sanglant, comme la cavalerie en tous lieux, l'a toujours fait quand elle poursuivait les fuyards.
Le samouraï à cheval pouvait également être utilisé comme troupe de réserve mobile , prêt à exploiter les faiblesses ou à contrer les mouvements de l'ennemi. Enfin , le cavalier exerçait un rôle important en tant qu'éclaireur et messager, c'était un honneur d'être choisi pour ces missions. L'éclaireur (O-mono miso ) pouvait être parfois équipé d'un arc (Pour faire taire les éclaireurs ennemis ou pour les garder à distance) rappelant l'ancienne époque.
L'artillerie pendant la période Sengoku
La dernière arme et la plus improbable à être entré en service pendant la période Sengoku fut le canon, dont son utilisation varie en fonction des écrits. Acquises aux occidentaux, ces armes n'ont pas été utilisées d'un point de vue tactique, mais avaient un effet psychologique important sur l'ennemi.
Le meilleur exemple en est la campagne d'hiver d'Osaka, où Tokugawa Ieyasu commanda à 100 canons de tirer sur le donjon principal du château, dans l'espoir de contraindre ceux de l'intérieur à se rendre, ce qu'ils ont fait. Un tir de barrage fut une fois de plus utilisé sur le donjon, lors de la campagne d'été d'Osaka après la bataille de Tennoji. Au Japon, ce n'étaient pas la première fois que les canons étaient utilisés lors d'une bataille et il est évident que par la suite en 1578, Mori et Oda en utilisèrent un certains nombre, dont quelques exemples se seraient retrouvés dans l'arsenal d'Otomo.
Les Japonais trouvaient la production de canon difficile, ce qui contrastait avec leur habileté à fabriquer des mousquets et des arquebuses. Pour déplacer toutes ces armes, cela nécessitait une importante logistique, mais ce n'était rien comparé à l'importance des préparatifs du siège et leur mise en place sur le terrain, tout ceci était plutôt rudimentaire. Au 16ème siècle, les écrits indiquent que les canons étaient ensuite montés sur des navires et ceci est confirmé par les descriptions européennes de la bataille d'Okinawadate (1584), où le Arima utilisa des canons embarqués pour détruire les colonnes de Ryuzoji.
Du fait de la suprématie maritime de la Corée pendant la guerre navale "D'Imjim" (Les Coréens montaient des canons sur leurs bateaux), on suppose que cela n'était pas très répandu. En 1600, à Sekigahara, Ishida Mitsunari en fut un exemple, car bien qu'il posséda des canons pour cette campagne, ils n'eurent aucune incidence sur l'issue de la bataille, à savoir la défaite totale de Mitsunari.
Les types d'armures utilisées pendant la période Sengoku
Comme mentionné ci-dessus, les armures Samouraï évoluèrent avec les armes et les tactiques de l'époque, après avoir été progressivement transformé à partir des armures O-yoroi de la période Heian en des modèles plus utilitaires de style Okegawa-do de la période Sengoku.
Date Masamune et Ii Naotaka à la bataille d'Osaka - 1615
Type Okegawa-do
Après 1500, de nombreux et nouveaux types d'armures furent crées à partir de l'Okegawa-do, mais la plupart n'étaient qu'une variation de ce modèle. Tout d'abord, les nouvelles armures de Samouraï étaient conçues pour le combat rapproché. C'est à dire qu'elles ne devaient surtout pas restreindre les mouvements des combattants (Ex : dans un combat à la lance) et devaient pouvoir s'enfiler rapidement.
Le terme Okegawa-do signifiait "Armure, seau, flancs", en référence à sa conception. Alors que le poids le plus important de d'armure japonaise était soutenu par les épaules du porteur (Ce qui était acceptable lorsque les samouraï combattaient pour la plupart à cheval), le poids de l'Okegawa-do était supporté lui par les hanches. Les Okegawa-do étaient aussi moins chéres à produire, que les anciens types d'armures. Les armures de Samouraï de la période Heian étaient presque comme des œuvres d'art et qui nécessitaient donc, beaucoup de temps de fabrication.
L'armure Okegawa-do, était composée de lames de métal rivetées, elle était produite en masse, en conservant ses avantages dus à sa conception. La face avant, large et lisse de l'armure devait aussi résister aux coups de lances qui étaient assénés suivant un angle (Alors que les anciens types d'armures avait tendance à conserver les têtes de lance) et protège jusqu'à un certain point, contre les coups de feu. Enfin, l'Okegawa-do pouvait être un peu personnalisée, elle pouvait notamment être décorée, ce qui permettait à 'un général de pouvoir porter une armure sans ressembler au "Commun" des soldats.
Commandants Samouraï en armure
Type Mogami-do
Les armures de type Mogami-do, étaient composées de lames de métal assemblées par des lacets. Elles étaient très populaires dans le milieu de la période Sengoku, mais possédaient quelques inconvénients par rapport aux armures de type d'Okegawa-do. Tout d'abord, elles étaient plus chères à produire. Deuxièmement, le laçage était vulnérable aux éléments, ce qui signifie que l'armure elle-même avait besoin de plus d'entretien.
Néanmoins, les armures de type Mogami-do étaient assez répandues et des modèles encore plus anciens étaient encore utilisés sur les champs de batailles. Les grands généraux portaient encore assez souvent l'O-yoroi, peut-être voulaient-ils maintenir la tradition. D'autre part les armures pouvaient être portées de temps en temps, notamment pour les cérémonies.
Tokugawa Ieyasu et Honda Takadtsu à la bataille de Sekigahara - 1600
Type Tatami-do
Un autre type d'armures, les "Tatami-do" ou cuirasses pliées, furent d'usage relativement courant au cours du 16ème siècle. Peut-être la moins chère des armures, de par sa conception, elles étaient construites avec de petites plaques métalliques cousues à un revêtement de lin. Son principal avantage, en dehors de son coût, était la facilité avec laquelle on pouvait les plier et les stocker lorsqu'elles n'étaient pas utilisées.
On peut supposer que les Daimyo faisaient tout pour équiper leurs troupes pour participer à la guerre avec une seule sorte d'armure. Mais selon toute probabilité, il ne pouvait toujours, en avoir assez pour tout le monde. Comme il est indiqué précédemment, les porteurs et les fonctionnaires ne portaient généralement pas armures, mais un simple Jingasa.
Au sein d'une armée, les vrais Samouraï possédaient leurs propres armures, les Ashigaru et les serviteurs devaient demander à leur Daimyo qu'il leurs fournissent des uniformes de combat. Si la nourriture venait à manquer, ils devaient faire de leur mieux pour s'en passer. Le document de Shimazu (1591) relatif à la préparation de la guerre en Corée, donne les informations suivantes : "Les hommes à cheval porteraient un casque et une armure".
Sur le champ de bataille
La période Sengoku fut une période riche conflits de tous genres, allant d'innombrables escarmouches mineures, aux vaste guerres et batailles (Ex: Sekigahara en 1600 et Tennoji en 1615). Les batailles sont devenues de plus grandes et prirent une importance stratégique, qui a vu la puissance de certains Daimyo émerger en luttant pour le contrôle régional et finalement pour la suprématie nationale.
Dans le même temps, bon nombre de ces batailles ne faisaient pas appel à une grande stratégie, Ils commençaient par un échange de tirs d'armes à distance (Arcs, mousquets et arquebuses) et finissaient par un affrontement frontal et total. Les agressions sur les Chefs étaient monnaie courante pendant toute la période, même après le massacre de Nagashino et comme mentionné précédemment, l'individualité fit place à l'infanterie de masse et aux armes à feu.
Le domaine de la famille Yamashiro du clan des Hojo
à Yamanaka
Déterminer les réels points forts des batailles et donc les tendances de progression au sein des guerres de la période Sengoku est une tâche difficile. Familiers de la guerre psychologique, les Daimyo eurent souvent donnés des estimations exagérées de leurs troupes afin d'intimider ses ennemis. A titre d'exemple, en novembre 1545, l'armée des alliés Uesugi et Ashikaga qui entouraient Kawagoe, dirent qu'ils n'avaient pas moins de 80.000 cavaliers sur le terrain, sans doute pour convaincre leurs ennemis, les Hojo, que toute résistance était inutile. A cela s'ajoute, la tendance des auteurs à prendre ces chiffres comme exacts.
Un travail récent, a même gonflé les troupes d'Uesugi de 20.000 hommes de plus, portant à un chiffre énorme de 100.000 hommes! Inutile de dire, que ces valeurs sont quelques peu fantaisistes, mais cela ne s'est limité à Kawagoe. Les chiffres annoncés pour les forces engagées lors d'une des batailles les plus célèbres de l'histoire des Samouraï (Celle d'Okehazama), sont également un peu flous.
À l'époque, Imagawa Yoshimoto fit savoir qu'il marchait vers fief du clan Oda avec une armée de 40.000 hommes, alors qu'il n'en avait probablement que 20.000. En fait, les estimations sur les troupes engagées, indique qu'Imagawa possédait entre 10.000 à 30.000 hommes et qu'Oda Nobunaga, son ennemi, n'en possédait que 1.500 et 3.000 sous la main.
Indépendamment des chiffres contradictoires, les Samouraï commandèrent des armées plus complexes, que jamais auparavant et pour faciliter ces fonctions, de nouveaux systèmes de commandement et de contrôle furent mis au point. Un des outils les plus élémentaires fut l'adoption du "Sashimono", un petit drapeau portant une couleur et un symbole facilement identifiables et portés par les soldats.
Pendant la confusion des combats, les Sashimono permirent aux Samouraï et aux Ashigaru de distinguer les amis des ennemis. Ota Gyuichi commenta dans sa description de la bataille d'Okehazama, "Dans tout cela, les guerriers ennemis et amis ne se sont jamais confondus les uns avec les autres, en se distinguant par leur couleur."
L'Hatamoto de Tokugawa Ieyasu - 1600
Les généraux et les Daimyo portaient avec eux de grandes bannières (Connues sous le nom de Nobori et d'Uma-jirushi) pour indiquer leur présence sur le champ de bataille et servir de point de ralliement pour leurs hommes.
Ces bannières pouvaient en fait être des objets tridimensionnels, ornés de plumes, d'éventails, ou même de constructions plus élaborées. L'inconvénient des enseignes identifiant les généraux et/ou le Daimyo, fut qu'elles informèrent également l'ennemi de l'endroit où se trouvaient les chefs et cela eut à plusieurs reprises des conséquences désastreuses. Pour compenser ce danger, la plupart des Daimyo avaient avec eux sur le champ de bataille, des gardes du corps d'élite personnels, dont la seule tâche était de protéger la vie et l'intégrité physique de leur seigneur.
Pour contrôler les mouvements de base de leurs armées, les chefs Samouraï firent usage de divers dispositifs bruyants, tels que des tambours (Y compris le grand Taiko) et des conques (Horogai). Pour des commandements plus spécifiques, le Daimyo avait un bâton de commandement (Tsukaiban). En fait, il semble y avoir eu deux types de messager : le Samouraï en armure et à cheval, prêt à braver l'ennemi pour diffuser ses messages et les Ashigaru sans armure ou les ouvriers sans doute utilisés pour fournir des notes aux sous commandants qui se trouvaient au milieu des lignes. C'était dangereux pour les utilisateurs de Tsukaiban, car ils portaient souvent un Sashimono distinctif et leurs mouvements rendaient leur fonction évidente, devenant ainsi une cible de choix. En effet, il n'existait aucune règle concernant la protection des messagers.
Les difficultés d'identification de la mise en place des troupes sur les champs de batailles (Les formations) les rendent difficiles à discerner. Les très complexes et poétiquement nommées ("Ailes de grue", "Ecailles de poisson", etc. ...) formations de l'armée de la période d'Edo ont été détaillées (Et apparaissent aussi, dans quelques textes de la période Sengoku), mais la forme sous laquelle elles furent effectivement mises en place sur les champs de batailles Sengoku était probablement un peu moins rigoureux.
Barricades de Nagashino - 1575
Certes, les représentations contemporaines des guerres du 16ème siècle semblent confirmer cette hypothèse, mais la plupart des fronts de la période Sengoku comme ceux de Shizugatake et de Nagakute, ne correspondent pas à la "Science stylisée de la guerre" créée par les samurai durant la période Edo. Comme mentionné dans la section précédente, les armées de la période Sengoku furent souvent composées de divers clans réunis sous l'étendard d'un Daimyo, soumis aux ordres des généraux et bénéficiant à un degré avec plus ou moins important d'une certaine indépendance.
En bref, l'armée des Samouraï était très "Féodale". Cela devient évident, lorsqu'individuellement des généraux prirent à leur compte le début des combats, comme à Sekigahara, où Ii Naomasa décida de charger en premier, afin de faire payer à Fukushima Masanori (L'homme qui devait charger le premier) en le privant de cet honneur. Malgré la baisse des combats individuels (Les duels et autres), l'ego des Samouraï n'avait en rien diminué.
C'est dans cet esprit, que la description de Gunkan Koyo sur les préparatifs du clan Takeda avant la 4éme bataille de Kawanakajima semble présenter une description précise du déploiement d'une armée.
"Il fut décidé que les douze commandants de groupes et les aides de camp dirigés par Obu Saburo ... durent se placer au milieu, Takeda Nobushige et Anayama Nobukimi sur la gauche et Naito Masatoyo, Morozumi Masakiyo sur la droite, avec Hara ... et Takeda Nobukado sur la gauche, et Takeda ... et Yoshinobu Mochizuki sur la droite et les flancs, Atobe, Imafuku Zenkuro, et Asari fermant la marche, pour un total de 8000 hommes ... ".
Takeda Shingen avec Uesugi Kenshin (A cheval)
Comme indiqué par ailleurs, les membres de la famille ou les hommes particulièrement fidèles occupèrent souvent des postes clés au sein des armées. Des dispositions pouvaient également être prises pour compenser la mauvaise qualité des troupes ou des troupes susceptibles de se battre avec un désavantage (Comme à Nagashino, avec les tireurs d'Oda contre les Takeda).
Le Daimyo lui-même fut souvent assis à l'arrière des troupes où il pouvait contrôler efficacement la bataille dans toute son ampleur, une fois les combats commencés. Le rôle du Daimyo était souvent présenté comme le "Centre de commandement" de l'armée, avec des messagers qui se précipitent çà et là pour servir de relais afin de donner des instructions spécifiques.
En fait, sa fonction la plus importante, une fois que le combat avait commencé était comme transmettre sa force à ses hommes et de décider jusqu'à quel point ses hommes pouvaient subir ou infliger des dommages à l'ennemi. Sa mort avait presque toujours un effet désastreux sur son armée. La nouvelle que le Daimyo avait été tué, donnait comme signal à ses commandants "Tout était possible, et ils avaient donc la liberté de mener les combats à leur guise".
A la bataille d'Okinawadate, la mort de Ryuzoji Takanobu déclencha la fuite générale de son armée et la même chose s'est produite au moment où Okehazama Imagawa Yoshimoto est tombé. De la même façon, la présence des bannières du Daimyo pouvaient galvaniser le moral des troupes. Lors de la campagne d'été du château d'Osaka, le commandant Toyotomi Hideyori combattit au milieu de ses troupes, comptant sur la force de son regard pour encourager ses hommes.
En 1578, à Mimigawa, Shimazu Yoshihisa combattit avec son armée défaillante, en effet, face au danger et à la pression ennemie, il resta sur place pour démontrer sa détermination et se battre aux côtés de ses troupes. Le Daimyo pouvait aussi décider de se placer au cœur de la bataille, bien que cela fût extrêmement dangereux, mais cela lui enlevait de fait, toutes possibilités de diriger la bataille dans son ensemble. Ce fut généralement réservé aux attaques désespérées, mais pouvait être un facteur déterminant dans le succès de la tentative.
La bataille d'Okehazama relatée par Ota Gyuchi, décrit un daimyo dans l'action, qui combattit avec Nobunaga ...
Il était environ deux heures de l'après-midi, lorsque Nobunaga dirigea son attaque à l'est. Dans un premier temps, environ 300 fantassins encerclèrent complètement Yoshimoto Imagawa qui battait en retraite, mais comme ils se battirent deux, trois, quatre et cinq fois, leur nombre diminua progressivement. Et il ne restait seulement à la fin, qu'une cinquantaine de fantassins.
Nobunaga lui-même descendit de cheval et se précipita avec ses jeunes guerriers, coupant ses ennemis devant et derrière, comme les jeunes guerriers, il attaqua dans une fureur chaotique, les sabres se heurtèrent lames contre la lame, glissant sur les gardes des sabres, générant des étincelles, crachant du feu ... beaucoup d'hommes de la garde personnelle de Nobunaga furent tués.
Avec l'utilisation générale du masque d'armure (Mempo), le Daimyo avait la possibilité d'envoyer à sa place à la bataille, un double de lui même, l'illusion était renforcée par la présence de la bannière personnelle du Daimyo. Cette tactique fut très certainement utilisée, mais n'apparait pas souvent dans les récits de guerre, peut-être parce que cette tactique fonctionnait !
La présence d'un Daimyo avait un effet considérable sur les soldats, amis et ennemis. Cela fut d'autant plus vrai pour les daimyo célèbres, tels que Takeda Shingen, Tokugawa Ieyasu, et Date Masamune. Cette tactique pouvait aussi servir à masquer la mort d'un Daimyo, afin d'éviter que les clans ennemis apprennent sa mort et en profite pour attaquer son fief.
A titre d'exemple, les documents du Gunkan Koyo, indiquent qu'en 1573 à la mort de son frère Shingen (Probablement d'une maladie), Takeda Nobukado prit sa place comme double. Cette technique permettait à la famille du Daimyo de se réorganiser et de s'assurer de la loyauté des vassaux envers le nouveau seigneur, tout en diminuant les risques d'une attaque ennemie. C'est pour cette raison, que la plupart des décès Daimyo furent gardés secrets le plus longtemps possible.
Revenons au combat lui même, nous constatons que les guerres Samouraï pouvait être très brutale et peu glorieuses, comme le décrit le Gunkan Koyo de façon vivante, en référence à la 4ème bataille de Kawanakajima ... où amis et ennemis tous confondus, furent jetés dans la bataille.
Dans un chaos indéfinissable, ils furent poignardés, taillés, dépecés, certains furent saisis par les épaules des armures, attrapés, soulevés et jetés. On coupait et prenait la tête de son ennemi, quand quelqu'un cria, "C'est la tête de mon maître," l'embrocha sur une lance. Les troupes Kai étaient tellement absorbées par ce qui se passait juste en face d'eux, qu'elles ne savaient même plus où se trouvait leur Seigneur Shingen. C'était aussi vrai pour les troupes d'Echigo.
En général, les batailles prenaient fin lorsque d'un côté ou de l'autre, les Daimyo décidaient d'arrêter les combats et de se retirer, souvent sans effet stratégique décisif. Même à Kawanakajima, les deux camps finirent par retourner chacun dans leur fief respectif avec un sentiment accomplissement, allant bien au-delà de la perte d'un grand nombre d'hommes.
Il y avait relativement peu de batailles " A mort", pour beaucoup ce n'était en fait qu'une série d'escarmouches. Certains affrontements étaient de pures démonstrations de force et pouvaient tout simplement déboucher sur une trêve, puis les troupes rentraient chez elles sans avoir pris part au combat. Ce fut particulièrement le cas dans les débuts de la période Sengoku, car les daimyo se battaient souvent pour consolider leur propre territoire.
Les forts et les sièges pendant la période Sengoku
Les places fortes jouèrent un rôle important à cet égard et certains postes stratégiques pouvaient être pris et perdus à plusieurs reprises. Dans la seule province de Bizen, plus de plus de 200 emplacements de forts de la période Sengoku ont été identifiés.
Beaucoup d'entre eux étaient de simples structures, ils servaient de surplomb et d'avant-postes pour les fortifications plus importantes. Ils formèrent un réseau qui protégeait et gardait le fief, le château et la maison du Daimyo. Certains des plus petits forts (Fortins) n'étaient pas occupés en permanence, comme l'indique les documents Hojo. Néanmoins, s'emparer des forts, était souvent le but principal des opérations militaires et permettait de mesurer la réussite du Daimyo.
A titre d'exemple, la longue guerre contre Mori Amako d'Izumo, avait essentiellement consisté au siège et à la prise de nombreux forts qui aboutira au final, au siège de Gassan-Toda (Tombé en Janvier 1566). C'était la tendance de cette période de faire de très longs des guerres. Les Shimazu et les Ito étaient en conflit depuis des décennies, tandis que les Hojo et les Satomi se détestèrent pendant presque soixante ans. La plupart des affrontements entre les Takeda et les Uesugi eurent lieu pour obtenir le contrôle de la partie nord de Shinano et aucun des deux camps n'a jamais mis les pieds dans les territoires des Kai ou des Echigo (Provinces d'origines des daimyo concurrents).
Service de garde au château de Tagajo
Même après la cuisante défaite des Takeda à Nagashino (1575), eux et les clans Tokugawa/Oda continuèrent à se battre jusqu'en 1582. Inutile de dire, que le terme "guerre" est inapproprié lorsqu'il est appliqué à la période Sengoku. Le terme "Hostilité" en ferait une meilleure description. Les Takeda, les Hojo, et les Imagawa étaient tous alliés et/ou ennemis en fonction des points de divergence ou de convergence, avec des alliances à court et des actions militaires entreprises en fonction des avantages à en retirer. Des campagnes conjointes où deux Daimyo agissaient en coopération ne sont pas du tout rare et celles-ci pouvaient être couronnées de succès, comme les alliances d'Oda et de Tokugawa à Anegawa et Nagashino le démontrèrent.
Bien sûr, l'ego, les intérêts et les efforts conjoints pouvaient se retourner contre eux. A en croire le Gunkan Koyo, Takeda Shingen réussit à vaincre une coalition de Daimyo de Shinano (Composé de Suwa Yorishige, de Murakami Yoshikiyo et d'Ogasawara Nagatada) en raison de leur incapacité à s'entendre sur la stratégie. En Janvier 1573, à Mikatagahara, une importante partie du contingent d'Oda fut envoyée pour aider Tokugawa Ieyasu (Qui se battait contre Takeda Shingen) a tout simplement fuit le champ de bataille, quand ils ont vu dans quelles situation difficile Ieyasu était !
Pendant la période Sengoku, les sièges furent les bases de la guerre et cela s'est encore amplifié après l'introduction et l'utilisation de l'arquebuse. Lors de la période Sengoku, de nombreuses batailles ont été livrées à proximité des forts et ceux-ci furent donc souvent impliqués dans ces luttes. Il est important de noter que la taille moyenne des châteaux de cette période était bien loin des majestueuses constructions d'Himeji et d'Osaka.
Généralement construits en bois et renforcés par de la terre des terrains environnant, ces châteaux comptaient sur l'arrivée de troupes pour les secourir et/ou sur l'incapacité de l'ennemi à maintenir un siège pendant une longue période. Une des faiblesses de l'omniprésent "Fort dominant la colline", (Comme le château de Yamashiro) résidait dans le fait que son approvisionnement en eau pouvait être privé. Couper l'arrivée d'eau aux assiégés (Que ce soit en coupant un aqueduc ou en déviant un ruisseau) était un moyen sûr de forcer le fort à capituler.
Lignes de défense du chateau d'Akasaka - 1333
Même si les forts pouvaient avoir facilement accès à l'eau, ils étaient encore tributaires de leurs réserves de nourriture, une fois celles-ci épuisées, la reddition était à peu près certaine (Sauf la tentative réussie de Shibata Katsuie, qui avec ses hommes assoiffés et désespérés chassèrent les assaillants du château de Chokoji en 1570).
Il incombait donc à l'ensemble des seigneurs assiégés de montrer leur volonté de répliquer avec des troupes de secours. S'ils omettaient cela et que les assiégeants maintenaient le siège, la garnison du fort pouvait tout simplement passer à l'ennemi, (Un phénomène courant). Les Mori changèrent leur allégeance à deux reprises (D'Ouchi, vers Amako, puis de nouveau vers Ouchi) en cas d'attaque par un ennemi plus puissant.
Au début de la période Sengoku, la principales taches pour les assiégés d'une forteresse, était de nourrir toute une armée pendant une longue période et ce afin d'empêcher toutes tentatives déterminées de faire tomber (Grâce au siège) les grands forts. En outre, plus d'un Daimyo fut à un moment donné, cerné, les plus susceptibles de ses rivaux pouvaient profiter de cette occasion.
Une autre alternative était toujours envisageable, l'assaut du fort. C'était une option viable étant donné la structure générale des fortifications en question (Par opposition aux grandes structures construites à l'aube de l'ère Edo), mais pouvait être sanglante, en particulier avec l'utilisation des armes à feu. C'est pour cette raison, que l'on donna d'abord à la plupart des forts, la chance de se rendre avant d'être pris d'assaut. Une autre tactique assez peu employée était de soudoyer quelques-uns des défenseurs, afin de les faire changer de camp et trahir leurs compagnons, (En ouvrant les portes).
En 1575, au château de Nagashino, les Takeda tentèrent de le faire et en 1563, au château de Shiraga, les Mori tentèrent de creuser un tunnel pour permettre une entrée surprise à l'intérieur du fort. Dans les dernières années de la période Sengoku, les canons pouvaient encore représenter une autre option, même s'ils n'étaient pas encore très répandus.
Pour résumer les points soulevés ci-dessus, nous allons examiner les événements qui ont précédé et qui ont entouré la bataille de Kawagoe. Cela nous permettra d'obtenir des informations sur la stratégie militaire, la situation politique et la diplomatie, trois domaines souvent étroitement liés. C'est aussi un document portant de nombreuses mentions (Citées dans les sections précédentes) attribuées aux Hojo.
La bataille de Kawagoe
En 1541, Hojo Ujitsuna meurt et son fils Ujiyasu, lui succéde. Les Hojo furent en constante expansion dans la région du Kanto au détriment des Uesugi et avaient remporté une nette victoire, quand en 1537, ils prirent Kawagoe (Dans le nord du Musashi).La possession de ce fort Hojo, qui se trouvait à cheval sur la rivière Sumida, signifiait une grande menace pour les avoirs du clan Uesugi de Musashi. Il promit de s'en servir comme poste avancé qui lui servira à repousser les Hojo plus au nord. Lorsque Ujitsuna mourrut, les deux branches Uesugi, ont décidés de s'unir avec les Ogigayatsu et les Yamaouchi (Branches des clans Musashi et Kozuke) et reprirent le fort. Ujiyasu renforça ses troupes et essaya par deux fois sans succès de récupérer le fort de Kawagoe.
En 1544, quelques temps après, Ujiyasu Imagawa avança vers la province de Sagami et ayant découvert que Takeda Shingen avait choisi d'aider les Imagawa Yoshimoto, amena ses propres troupes sur le terrain. Les armées s'affrontèrent à Kitsunebashi dans la province de Suruga et se termina sans qu'il y ait eu beaucoup de combats. Mais le fait que les Takeda et les Imagawa s'étaient alliés contre les Hojo, encouraga les Uesugi. Ils ont soudainement été rejoints par Ashikaha Haruuji. Haruuji, de Koga, avait déjà été un allié d'Ujiyasu, mais après avoir apprit la nouvelle menace des Hojo qui faisaient maintenant face à leur coté ouest, changèrent de côté.
En novembre, ainsi renforcés, les Uesugi avancèrent sur Kawagoe et l'encerclèrent en isolant le beau- frère d'Ujiyasu, Hojo Tsunashige (Egalement fils adoptif des Ujitsuna ) et ses 3.000 hommes à l'intérieur. La taille de leur armée devait être importante, car tandis que l'on annonçait officiellement quelques 80.000 hommes qui était très élevé, les alliés conservaient une confiance encore plus grande dans leur réussite.
Commandant samouraï à Osaka - 1615
En 1545, Ujiyasu, face à la menace de l'alliance Imagawa/Takeda, ne pouvait pas laisser le siège traînait en longueur. A cette époque, une tournure surprenante des événements vint en aide à Ujiyasu. Takeda Shingen impliqué dans une guerre avec Murakami Yoshikiyo de Shinano et décida de sécuriser ses propres flancs, alors qu'il faisait face à cet ennemi. Il alla négocier un traité de paix entre les Takeda, les Imagawa et les Hojo. En fait, seul les Imagawa bénéficièrent vraiment de ce traité, Ujiyasu fut contraint de redonner la plupart des terres Hojo de la province de Suruga.
La surprise du traité fut qu'il permit à Ujiyasu de réfléchir sur son choix, concernant sa situation à Kawagoe, là, où les défenseurs mourraient lentement de faim. Il tenta, avec l'aide des Takeda, d'obtenir une sorte d'accord politique avec les Uesugi, mais ceux-ci le refusèrent, les Uesugi prirent cette initiative comme un signe de désespoir. Ujiyasu recruta donc plus de 8.000 hommes de la région et mena une attaque tous azimuts contre le quartier général des Uesugi en plein milieu de la nuit, soutenu par les kami, les Tsunashige et la garnison de Kawagoe. Les Uesugi furent complètement pris au dépourvu et dans le chaos Uesugi Tomosada, seigneur des Ogigayatsu-Uesugi, fut tué. Les troupes Uesugi et Ashikaga furent dispersées et Kawagoe fut sauvé.
Cette bataille resta dans les mémoires comme l'une des plus grandes batailles nocturnes et la plus décisive de l'histoire du Japon. Kawagoe marqua également un tournant dans la vie des clans Hojo et Uesugi. En 1551, le Uesugi Ogigayatsu fut effectivement détruit et les Uesugi Yamaouchi poussés à l'exil dans l'Echigo. En 1554, Ashikaga Haruuji fut capturé par les Hojo et placé en résidence surveillée. Au même moment, Ujiyasu possédait la plupart des provinces fertiles de Musashi en plus des siennes et sécurisa son domaine comme les grands daimyo du Japon.
Les principales formations stratégiques des armées médiévales japonaises
Les batailles traditionnelles des armées de Samouraï décrites dans les épopées anciennes commençaient par des tirs de flèches en salves, suivies par des combats individuels. Cependant au 16 siècle, ces techniques furent abandonnées et l'expérience des siècles de guerres avait dans une certaine mesure fait évoluer les stratégies définies et les tactiques employées.
On le doit en grande partie à Takeda Shingen et à Uesugi Kenshin, qui s'affrontaient périodiquement pendant les batailles de Kawanakajima (De nombreux combats furent enregistrés en 1553, 1554, 1555, 1556,1557 et 1563), c'étaient le plus souvent des exercices, incluant des mouvements de troupes. Ce fut plus tardivement, lorsque Shingen et Kenshin s'engagèrent dans de véritables batailles sanglantes , que les meilleurs généraux comme Nobunaga et Ieyasu , purent adopter certaines dispositions tactiques, les essayer et se familiariser avec, en les a daptant aux situations dans lesquelles leurs commandants se retrouvaient. Le développement le plus significatif dans la tactique militaire fut réalisé pendant la période Momoyama, avec l'arrivée et l'utilisation des armes à feu, particulièrement sous la forme de tirs en salves qui se sont révélées vraiment efficaces dans la bataille de Nagashino.
A partir de ce moment, les arquebusiers formaient la plupart des premières lignes des armées, avec des lanciers comme soutien, des archers comme tirailleurs, des tireurs de précision et une ligne de tireurs entre les lignes d'arquebusiers pour maintenir l'ennemi face au sol, tandis que les arquebuses étaient rechargées.
Certaines de ces formations de batailles furent élaborées et portaient pour la plupart des noms poétiques.
Engetsu : "La demi-lune" . C'est pour la situation "De la dernière chance, " lorsqu'une armée se retrouvait dos au mur . L'armée n'était pas encerclée, mais en raison de lourdes pertes, n'avait plus la possibilité de réagir en cas de tentative d'encerclement. Les blessés sont rassemblés sur les lignes arrières et formaient avec l'avant-garde une demi-lune qui pouvait être adaptée en fonction de l'évolution de la situation. Les arquebusiers se déployaient en profondeur avec une ligne de lanciers le long et une ligne d'archers derrière .
Ganko : "Oiseaux en vol" : il s'agit d'une disposition des troupes relativement souple qui pouvait à tout moment et facilement changer de configuration. Elle était constituée de solides lignes d'arquebusiers qui protégeaient l'avant et l'arrière des troupes. Mais il y en avait suffisamment sur les flancs pour faire le tour, au cas où l'ennemi modifierait ses positions. Le général est placé à l'arrière, mais à proximité du centre, afin que ses ordres soient bien respectés.
Gyorin : "Écailles de poisson". Cette formation était la seule à adopter si vous aviez une armée plus nombreuse que votre ennemi et si vous souhaitiez briser ses lignes dans le plus pur style des vrais Samouraï . Il s'agit essentiellement d'une "Tête de flèche" émoussée qui permet à une armée de ne pas tout risquer dans une charge de rupture, mais qui devait plutôt maintenir une pression soutenue sur un seul secteur. Son nom est une allusion à la forme de l'implantation de l'avant-garde et de la deuxième compagnie.
Hoshi : "La tête de flèche". C'est la formation pour une charge de rupture, dans le style japonais classique. Une faible formation d'arquebuses est placée en première ligne, qui créera des brèches dans les défenses adverses ainsi que des blessés, qui seront achevés par les Samouraï d'avant-garde. Comme il s'agit d' une formation très mobile, les tambours, les bannières et autres moyens de transmissions d'ordres sont couvert par la garde rapprochée du seigneur. La "tête de flèche" était conçue pour une pénétration rapide, de sorte que les flancs furent légèrement protégés, par des archers et des lanciers.
Kakuyoku : "L'aile de grue". La meilleure formation pour encercler son ennemi. Là encore, les arquebusiers et les archers éclaircissaient les lignes ennemies, suivi par les Samouraï d' avant-garde qui se livraient à des combats au corps-à -corps, tandis que la seconde compagnie en profitait pour les encercler. Notez comment la forme convexe de la formation de la deuxième compagnie, ne suggère pas à l'ennemi, une menace immédiate d'être encerclé. En effet, à partir de l'avant de "La tête de flèche" on ne pouvait pas s'y attendre, c'était exactement ce que le général voulait faire croire à son ennemi.
Koyaku : "Le joug". Cette formation ressemble au joug des bœufs . C'était une défense souple , idéale contre une "Aile de grue" , mais tout aussi efficace contre une "Tête de flèche". L'avant-garde séparée pouvait absorbée assez longtemps une attaque frontale pour mettre en évidence les intentions de l'ennemi. Les deuxième et troisième compagnies pouvaient alors réagir en conséquence, soit en adoptant une formation en "Trou de serrure" contre une en "Tête de flèche", ou s'étaler pour éviter l'encerclement.
Saku : "Le trou de serrure". C'était la formation considérée comme étant la meilleure défense contre "La tête de flèche". Six lignes d'arquebusiers, soutenues par deux lignes d'archers, formant un vé, permettant de recevoir l'attaque "Tête de flèche" et de prendre celle-ci dans un tir croisé. La disposition des troupes Samouraï avait la forme d'un "Trou de serrure" avec le général à l'intérieur, cette disposition permettait de résister au choc de la charge.
Il y a beaucoup d'autres formations , principalement des variations de ceux décrites ci-dessus. "La tête de tigre" est un "Oiseaux en vol" modifié et adapté pour une armée d'environ deux fois plus petite. Le "Serpent" prévoit l'attaque des deux côtés, tandis que le "Dragon volant" est une forme de "Tête de tigre" à adapter lorsque les troupes sont positionnées sur le sommet d'une colline.
Ces formations, servaient à mesurer la compétence d'un général, et pouvaient en outre servir à connaitre combien de temps, il pouvait contenir ses troupes en les gardant en formation, avant que l'esprit Samouraï ne s'affirme et que ses troupes n'engage le combat de leur propre gré .
En 1615, au cours de la campagne d'été d'Osaka, la garnison d'Osaka, en grande partie composée de Ronin (Samouraï dépossédés) prirent position en face de la grande armée des Tokugawa. Dans les premiers rangs, plusieurs Ronin commencèrent flamboyant loin avec leurs arquebuses, en dépit de commandes pour arrêter de peur d'une attaque prématurée gâcher le mouvement soigneusement planifiée encerclement qui se déroulait .
EXEMPLES DE STRATEGIE ET DE POSITIONNEMENT DES TROUPES
Siège du château d'Odawara en 1590.
Les Hojo furent complétement encerclés, que ce soit sur terre ou sur mer.
Bataille de Nagashimo, 1575.
La charge de Takeda Shingen
vers les palissades du château de Nagashimo
Liste des anciennes guerres, batailles, rébellions et invasions japonaises
Periode Yayoi
- Guerres civiles Wa (146-189 ou 178-184)
Periode Yamato
- Rebellion de Takehaniyasuhiko (Pendant environ 3 siècles)
- Guerre de Goguryeo - Yamato (391-404)
- Rebellion du clan Kibi (463)
- Rebellion du Prince Hoshikawa (479)
- Rebellion d'Iwai (527-528)
- Rebellion de Musashi no Kuni no Miyatsuko (534)
- Bataille de Shigisan (587)
- Incident d'Isshi (645)
- Expédition nord d'Abe no Hirafu (658-660)
- Bataille de Baekgang (663)
- Guerre de Jinshin (672)
Periode Nara
- Rebellion d'Hayato (720-721)
- Rebellion de Fujiwara-no Hirotsugu (740)
- Rebellion de Fujiwara-no Nakamaro (764)
- Guerre de 38 ans (774-811)
- Rebellion de Hoki (780-781)
- Bataille de Subuse (788)
Periode Heian
- Guerre de 38 ans (774-811)
- Conquéte de Sakanoue no Tamuramaro (801)
- Dernière conquète de Funya no Watamaro (811)
- Rebellion de Gangyo (878)
- Invasion pirate de Kanbyo Silla (893)
- Rebellion de Johei-Tengyo (936-941)
- Invasion de Toi (1019)
- Rebellion de Taira no Tadatsune (1028-1030)
- Guerre de Zenkunen (1051-1062)
- Bataille d'Onikiribe (1051)
- Bataille de Kinomi (1057)
- Siege de Komatsu (1062)
- Siege de Koromogawa (1062)
- Siege de Kuriyagawa (1062)
- Guerre de Gosannen (1083-1087)
- Siege de Kanezawa (1187)
- Rebellion d'Hogen (1156)
- Rebellion d'Heiji (1159)
Guerre Genpei (1180-1185)
- Bataille d'Ishibashiyama (1180)
- Bataille de Fujigawa (1180)
- Bataille de Sunomatagawa (1181)
- Bataille de Kurikara (1183)
- Siege d'Hojujidono (1184)
- Bataille d'Uji (1184)
- Bataille d'Awazu (1184)
- Bataille d'Ichi-no-Tani (1184)
- Bataille de Kojima (1184)
- Bataille de Yashima (1185)
- Bataille de Dan-no-ura (1185)
Periode Kamakura
- Guerre d'Oshu(1189)
- Rebellion de Wada (1213)
- Rebellion de Miura (1247)
- Guerre de Jokyu (1221)
- Bataille d'Uji (1221)
Invasions du Japan par les Mongols (1274 et 1281)
- Bataille de Bun'ei (1274)
- Bataille de Koan (1281)
Guerre Genko (1331-1333)
- Siege de Kasagi (1331)
- Siege d'Akasaka (1331)
- Siege de Chihaya (1333)
- Bataille de Bubaigawara (1333)
- Siege de Kamakura (1333)
Periode Muromachi
- Rebellion Nakasendai (1335)
Periode Nanboku-cho (1336-1392)
- Bataille de Tatarahama (1336)
- Bataille de Minatogawa (1336)
- Siege de Kanegasaki (1337)
- Bataille de shizu (1338)
- Bataille de Shijo Nawate (1348)
- Incident de Kanno (1350-1352)
- Bataille de Uchidehama (1351)
- Bataille de Chikugogawa (1359)
- Rebellion d'Oei (1399)
- Rebellion d'Uesugi Zenshu (1416-1417)
- Rebellion d'Eikyo (1438-1439)
- Siege de Yuki (1440)
- Incident de Kakitsu (1441)
- Revolte de Koshamain (1456-1457)
Incident de Kyitoku (1455-1482)
- Bataille de Bubaigawara (1455)
- Bataille d'Irako (1459-1477)
- Rebellion de Nagao Kageharu (1476-1480)
- Bataille d'Egota-Numabukurohara (1477)
Guerre Onin (1467-1477)
Periode Sengoku and Azuchi-Momoyama
- Incident de Chokyo(1487-1505)
- Bataille de Tachigawara (1504)
- Bataille de Nyoigatake (1509)
- Bataille de Nagamorihara (1510)
- Bataille d'Arai (1516)
- Bataille d'Arita-Nakaide (1517)
- Ningbo Turmoil (1523)
- Bataille de Katsuragawa (1527)
- Bataille de Tatenawate (1530)
- Guerre de Kyoroku (1531)
- Bataille de Daimtsu (1531)
- Guerre de Tenbun (1532-1535)
- Siege de Iimoriyama (1532)
- Siege de Sakai (1532)
- Siege de Yamashina Honganji (1532)
- Bataille d'Un no Kuchi (1536)
- Bataille de Sanbuichigahara (1536)
- Incident d'Hanakura (1536)
- Siege de Musashi-Matsuyama (1537)
- Bataille de Konodai (1538)
- Siege de Koriyama (1540-1541)
- Bataille d'Azukizaka (1542)
- Siege du chateau de Toda (1542-1543)
- Rebellion Utsuro (1542-1548)
- Bataille de Kawagoe (1546)
- Bataille d'Odaihara (1546)
- Bataille d'Azukizaka (1548)
- Bataille d'Uedahara (1548)
- Siege de Toishi (1550)
- Bataille de Kaizu (1552)
- Bataille de Kawanakajima (1553, 1555, 1557, 1561, 1564)
- Bataille d'Enshu-Omori (1554)
- Bataille d'Imizu (1554)
- Bataille d'Ino (1555)
- Bataille de Miyajima (1555)
- Bataille de Nagaragawa (1556)
- Bataille d'Ukino (1558)
- Siege de Terabe (1558)
- Bataille de Konodai (1564)
- Siege de Minowa (1566)
- Siege d'Hachigata (1568)
- Bataille de Mimasetoge (1569)
- Bataille de Takehiro (1571)
- Siege de Iwamura Castle (1572)
- Bataille deMimigawa (1578)
- Bataille d'Okitanawate (1584)
- Bataille de Suriagehara (1589)
Batailles d'Oda Nobunaga
- Bataille de Norada (1560)
- Siege de Marune (1560)
- Bataille d'Okehazama (1560)
- Bataille de Anegawa (1570)
- Siege d'Enryakuji (1571)
- Siege de Nagashima (1571, 1573, 1574)
- Bataille de Mikatagahara (1572)
- Siege d'Odani (1573)
- Siege de Taketenjin (1574, 1580-1581)
- Second Siege d'Iwamura Castle (1575)
- Bataille de Nagashino (1575)
- Bataille de Tedorigawa (1577)
- Siege de Miki (1578-1580)
- Siege d'Takamatsu (1582)
- Incident d'Honno-ji (1582)
Unification par Toyotomi Hideyoshi
- Bataille d'Yamazaki (1582)
- Bataille de Shizugatake (1583)
- Bataille de Komaki and Nagakute (1584)
- Invasion de Shikoku (1585)
- Bataille d'Hetsugigawa (1587)
- Siege d'Odawara (1590)
- Siege de Kunohe (1591)
Invasions de la Corée par Hideyoshi
- Bataille de Bunroku (1592-1593)
- Bataille de Keicho (1597-1598)
- Siege d'Ulsan (1597-1598)
- Bataille de Sacheon (1598)
- Bataille de Noryang (1598)
Bataille de Sekigahara (1600)
- Siege de Fushimi
- Bataille du chateau de Gifu
- Siege d'Ueda
Periode Edo
- Invasion de Ryukyu (1609)
- Siege d'Osaka (1614-1615)
- Rebellion de Shimabara (1637-1638)
- Revolte de Shakushain (1669-1672)
- Soulèvement de Jokyo (1686)
- Rebellion d'Ueda (1761)
- Rebellion de Nijinomatsubara (1771)
- Rebellion de Menashi-Kunashir (1789)
- Rebellion d'Oshio Heihachiro (1837)
- Incident de Tsushima (1861)
- Bataille du détroit de Shimonoseki (1863)
- Bataille de Shimonoseki (1863)
- Bombardment de Kagoshima (1863)
- Rebellion de Mito (1864)
- Rebellion d'Hamaguri (1864)
- Première expedition de Choshu (1864)
- Bataille de Shimonoseki (1864)
- Deuxième expedition de Choshu (1866)
- Guerre de Boshin (1868-1869)
- Siege de Goryokaku (1869)
Periode Meiji (début)
- Rebellion de Saga (1874)
- Rebellion de Shinpuren (1876)
- Rebellion d'Akizuki (1876)
- Rebellion d'Hagi (1876)
- Rebellion de Satsuma (1877)