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Menuiserie et charpente japonaise :

 

 

 

Les écoles de menuiserie et de charpente :

Bien qu'il y soit une pratique fondamentale partagée par tous les charpentiers japonais, définie par un vocabulaire d'outils, d'assemblages et d'une méthodologie de travail, un charpentier est généralement issu de l'une des quatre professions distinctes de la menuiserie.

 

Miyadaiku : les bâtisseurs des sanctuaires et des temples japonais sont réputés pour leur utilisation d'assemblages élaborés en bois et du fait que les bâtiments qu'ils ont construit font partie des structures en bois les mieux préservées au monde.

Les maison de thé et les maisons des charpentiers de résidence, sont connues sous le nom de Sukiya-Daiku , elle sont célèbres pour leurs délicates constructions esthétiques utilisant des matériaux rustiques. Les fabricants de meubles s'appellent généralement des Sashimono-shi et les charpentiers en charge des finitions qui construisent les Shoji et les Ranma, sont appelés Tateguya.


S'il est rare de trouver un Sashimono-shi ni tateguya exerçant en dehors de son domaine, il n'est pas rare pour un atelier de menuiserie de travailler simultanément le Miyadaiku et le Sukiyadaiku.


 

Les outils :


Les outils couramment utilisés par les charpentiers japonais sont divisés en plusieurs familles, dans lesquelles on trouve une multitude de variations et les spécialisations axées sur des tâches particulières :

 

 


La scie japonaise (Nokogiri), qui coupe en tirant, plutôt qu'en poussant comme le style européen. Cela permet d'utiliser des lames assez minces en comparaison des scies occidentales.

Cette denture inversée permet des lames beaucoup plus fines et nécessite donc moins de force qu'une scie égoïne occidentale. Les lames sont en revanche souvent interchangeables. Le manche se tient à deux mains. La main directrice droite se met souvent à l'arrière, contrairement au sabre. Ces scies jouissent d'une grande réputation et sont de plus en plus utilisées en Occident.

 

 

Leur désavantage est de ramener les sciures sur le trait de scie et de nécessiter un calage de la pièce de bois moins facile. Les Japonais montent sur la pièce de bois qui est surélevée par un petit chevalet. Son affûtage est également très difficile, car les dents sont trempées et présentent plusieurs tranchants.

Il existe deux principaux types de dents de coupe sur les scies japonaises : le type "Yoko giri noko" et le type "Tate-noko-giri".

Le type "Yoko giri noko" et le type "Tate-noko-giri" sont combinés en une seule lame, elle est connue sous le nom Ryoba (Lit. "Double bord").

Les motifs résultants d'une coupe transversale sont également réalisés avec une scie à un seul tranchant, Kataha nokogiri.

Les scies connues sous le nom douzuki (Lit. "Avec un guide") sont généralement utilisés pour découper des pièces de menuiserie fine.

Il y a beaucoup d'autres types de scies japonaises : Osae-biki, utilisée pour araser les chevilles sans endommager la surface de l'assemblage.

Les lames de scies forgées à la main sont très laborieuses à réaliser et implique de nombreuses étapes de travail de forge pour terminer les dentures des lames.

 

Anahiki-noko

 

Funate Hikiwari-noko

 

Hikikiri

 

Anabiki-ryoba-noko

 

Azebiki-noko

 

Hikimawashi-noko

 

 

 

Le rabot japonais (Kanna), est le plus souvent un bloc de bois, ou "Dai ", équipé d'une lame, d'une sous-lame et d'une protection.

Il est similaire à bien des égards au type archaïque de rabot à bois européen, dont la lame est fixée en place en appuyant vers le bas sur une cale de bois.

 

 

Dans le rabot japonais, la lame est en position fixe limitée par la dimension de l'ouverture de la gorge.

Contrairement à un rabot occidental, le plan qui supporte la lame sur le rabot japonais, n'est pas une surface plane, mais convexe.

 

 

La lame effilée est à la fois épaisse et large afin de la caler fermement dans le "Dai" quand on tape pour le mettre en place. Les rabots japonais sont exploités en tirant plutôt qu'en poussant et la majeure partie du travail se fait en position assise.

Considérée comme faisant partie de la famille "Kanna ", le "Yarigana" est un type archaïque de rabot japonais qui ressemble à une lance.

Le yarigana est constitué d'une seule pièce d'acier avec l'une des extrémités utilisée comme une poignée et l'autre en une lame en forme de feuille.

 

 

Le menuisier maintient le Yarigana avec les deux mains, perpendiculaire à son bras, et tire vers son corps pour réaliser un gougeage concave dans le bois.

Le Yarigana a été d'un usage universel avant l'introduction du rabot à bois au Japon et est aujourd'hui généralement réservé pour une utilisation sur de grandes colonnes circulaires ou dans les cas où un aspect plus rustique est souhaité.

 

 

Hikoki-ganna

 

 

 

Soko-jyakuri-ganna

 

 

Dabo-jyakuri-ganna

 

 

Madowaku-jyakuri-ganna

 

 

 

Wakitori-ganna

 

 

 

Gotoku-ganna

 

 

Inro-ganna

 

 



Sane-ganna  

 

 

 

Umegashi-yo-yokomizu-ganna

 

 

Ciseaux à bois japonais (Nomi). Il y a une myriade de variétés de ciseaux à bois, avec des applications spécialisées.

 

 

Comme les rabots, les lames sont constituées d'un feuilletage d'acier dur et d'acier doux. Les angles des lames varient généralement de 20 ° à 35 ° pour les ciseaux à mortaiser. Les gros ciseaux nécessitent des angles aigus pour faciliter la coupe et les ciseaux à éplucher des angles faibles pour diminuer la coupe, afin de ne pas trop pénétrer dans le bois et rester en surface.

 

 

Il est courant au Japon pour travailler avec des bois tendres, que les ciseaux soient fait dans cet esprit et nécessiterons d'accentuée les angles de coupe afin d'être utilisée pour les bois durs.

 

 

 


La vrille japonaise (Kiri).

Le "Kiri" est utilisé pour le perçage des trous circulaires dans le bois, souvent comme la première étape dans le creusement d'une mortaise.

Bien qu'apparemment simple à utiliser, le "Kiri" est généralement considéré comme l'un des outils les plus difficiles à maîtriser.

 

 

 

 

 

Les haches et l'herminette japonaise (Ono et Chona).

 

 

 

Différents types de lames Masakari

 

 

Wari-ono et Kiri-ono

 

 

Masakari et daiku-masakari

 

 


Marteaux japonais (Tsuchi).

Ryoguchi-genno, Funate-genno, Kataguchi-genno

 

 

 

 

Ki-zuchi, Kariwaku-zuchi, Kawaraya-zuchi

 

 

 

 


Outils de mesure et de marquage :
l'encrier (Sumitsubo), crayon de bambou (Sumisashi) et la jauge de charpentier pour le marquage traditionnel (Kebiki).



Sumitsubo (Traceur à encre)

 

 

 

Sashigane (Equerre) et Sumisashi (Pinceau de traçage en bambou)

 

 

 

 

Traceurs à pointe

Kama-kebiki, Nomi-kebiki, Nomi-kebiki,
Kama-kebiki, Shiragaki, Nicho-shiragaki

 

 

 

 

Yatate (Pinceau de traçage avec réservoir d'encre)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les assemblages

 


Bien qu'un charpentier soit généralement capable de régler et d'affûter lui-même ses lames, les lames en acier forgé par les forgerons sont lui fournies démontées.

L'acier japonais a longtemps joui d'un haut niveau de raffinement, sans lequel les surfaces fines et les détails pour lesquels le travail réputé du bois japonais, ne serait possible à obtenir.

Les lames utilisées dans le ciseau à bois japonais et celles des rabots à bois japonais, sont réalisées suivant des principes de fabrication similaires à celle des sabres japonais.

Une lame constituée d'un morceau de métal mince très dur appelé "Ha-gane" est forgé et soudé à une pièce de métal doux appelé "Ji-gane". Le métal de base (Ji-gane) plus souple a pour fonction d'absorber les chocs et de protéger le métal plus dur (Ha-gane), donc plus fragiles de se casser.

Lors de l'affûtage d'une lame, un charpentier japonais utilisent généralement trois pierres à aiguiser et de grain différents, du plus grossier au plus fin.

 


Les lames des rabots et des ciseaux à bois se distinguent par le creux. Cette partie creuse participe à un certain nombre de fonctions.

Cela améliore alors la précision avec laquelle les coupes peuvent être faites et dans le cas des rabots, assure un contact en douceur avec le coin et appui sur toute la largeur de sa lame.

Le creux a également réduit considérablement lors de l'affutage, la quantité de métal enlevée nécessaire pour obtenir la planéité sur le dos de la lame.

Dans le cas de ciseaux à bois, le creux réduit la résistance au frottement lorsque que le ciseau est enfoncé pour couper et extraire le bois.


 

Il existe plusieurs types d'acier utilisé pour le Ha-gane des rabots japonais et des ciseaux à bois :

Acier blanc (Shiro-gane) : un acier presque pur qui a pour avantage de s'affuter rapidement.

Acier bleu (Ao-gane) : un acier allié avec des éléments tels que le molybdène pour améliorer la durabilité de l'arête. Cet acier est un peu plus difficile à aiguiser que l'acier blanc, mais elle est plus durable en cours d'utilisation.

Tama-hagane : cet acier provient de la fusion d'un sable de rivière riche en fer et est normalement réservé à la forge des lames de Katana et à la coutellerie, mais est utilisé aussi pour la fabrication de scies, des ciseaux à bois et des rabot.


 

L'étau traditionnel japonais est constitué d'une cale de bois attachée à un poteau par un cordage. Le bois est inséré et le coin est enfoncé vers le bas à l'aide d'un marteau.


Les systèmes d'étaux sont beaucoup moins utilisés en menuiserie traditionnelle japonaise que dans la menuiserie traditionnelle occidentale.

De nombreuses tâches dans la menuiserie japonaise associée à la construction, impliquent le travail sur de très grandes pièces de bois et en général, le poids du bois et du charpentier sont utilisés pour stabiliser la pièce sur laquelle le menuisier travaille.

Pour cette raison, les chevaux utilisés par les charpentiers japonais sont beaucoup moins forts que leurs homologues occidentaux et les charpentiers doivent toujours se positionner au dessus de leur travail.

La plupart des travaux sur les petits morceaux de bois peuvent se faire en position assise, du fait que les scies et les rabots coupe tous les deux en tirant ce qui permet de stabiliser son travail en utilisant le poids de son propre corps.

 

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